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Peut-on juger une action sur sa seule efficacité ?

Publié le 18/12/2005

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      TROISIEME PARTIE : Les conditions du jugement sur l'efficacité.   Un crime parfaitement organisé, qui a mis en oeuvre des moyens efficaces, ne sera pas jugé moralement comme bon en vertu de cette efficacité.   On peut reprendre la citation de MILL, pour la considérer selon un nouveau point de vue. Car en fait, cet exemple est peut-être trompeur. Mill dit qu'il n'est pas important, dans le cas d'un sauvetage, de savoir si l'intention était moralement bonne ou non. Mais avec cet exemple, Mill n'a-t-il pas déjà choisi une action morale ? S'il n'est pas important de savoir si l'intention était moralement bonne ou pas, n'est-ce pas parce que de toute façon, le sauvetage est au final moralement louable ?   Le fait de sauver quelqu'un apparaît en effet comme quelque chose de moralement bon. L'exemple veut montrer que la moralité n'est pas dans l'intention, mais dans l'efficacité. Mais en fait, cet exemple présuppose une moralité dans la finalité de l'action.

« KANT, Fondements de la métaphysique des moeurs , première section. • L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christique quant à son fondement.

En effet le commandement d'amour du Christ vient de l'extérieur et est fondé sur uncommandement antérieur qui prescrit l'obéissance inconditionnelle au Christ.

L'impératif kantien vient, lui, de laraison.

C'est en nous-mêmes que nous le trouvons, comme une structure de notre propre esprit, qui fonde notremoralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints à nous y plier, mais il est en nous commeune règle selon laquelle nous pouvons mesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas nécessairement les«aimer».

C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignitéhumaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même quand on n'aime pas! C'est là que le«devoir» est ressenti comme tel. Un meurtre volontaire, par exemple, sera puni davantage qu'un meurtre accidentel.

En terme d'efficacité, ou d'unemanière générale, au niveau des conséquences de l'action, c'est pourtant la même chose. Ainsi, dans le domaine du jugement moral, l'efficacité apparaît comme un critère inapproprié. Même si on admet qu'on « peut » théoriquement juger une action sur son efficacité, on estime cependant qu'on nedoit pas avoir ce critère-là lorsqu'il s'agit d'un jugement moral.

Le jugement moral semble indifférent à l'efficacité.Une action n'est jugée morale que lorsque le principe qui l'a précédée était moralement louable. TRANSITION : Cela ne vaut-il pas uniquement pour le jugement moral ? On peut également estimer qu'il n'est pas impossible de juger une action à partir de critères autres que le critèremoral.

Un autre critère ne serait-il pas d'ailleurs plus adéquat à l'action en général ? Comment juger les actions quin'ont rien à voir avec la morale ? Par ailleurs, une bonne intention a-t-elle la moindre valeur si l'action réalisée n'apas d'efficacité ? L'efficacité d'une action n'est-elle pas plus importante que son motif ? Ainsi, le jugement surl'efficacité n'est-il pas plus approprié que le jugement moral d'une action ? DEUXIEME PARTIE : Se contenter de l'efficacité. a) l'action morale L'important, dans une action, c'est peut-être ses conséquences.

Voici une citation qui exprime cela : John Stuart MILL, L'Utilitarisme . « Celui qui sauve un de ses semblables en danger de se noyer accomplit une action moralement bonne, que sonmotif d'action soit le devoir ou l'espoir d'être payé de sa peine.

» Qu'est-ce qui est décisif pour juger un sauvetage ? Est-ce important que le sauveteur ait agi par consciencemorale ? On peut poser cette alternative : lorsqu'il s'agit d'un sauvetage, vaut-il mieux une bonne intention qui ne parviennepas à son but, où une intention plus douteuse moralement mais qui accomplisse le sauvetage ? La deuxième solutionsemble préférable. Le jugement sur l'efficacité semble très approprié pour juger une action : si une action morale ne même pas à sonbut, à quo cela sert-il qu'elle ait été moralement motivée ? Ce n'est donc plus un jugement moral, mais un jugement pragmatique que l'on applique à l'action. b) les actions amorales Par ailleurs, l'efficacité, la réussite d'une action, sa productivité, etc., sont des critères qui permettent d'engloberégalement les actions qui ne situent pas sur un plan moral. On peut ici analyser des exemples d'actions qui ne peuvent être analysées que sur leur efficacité (cf.

ex.

en intro). c) l'intention On peut aussi emmètre des réserves quant à la possibilité de sonder les intentions de l'action. Parfois, des actions conforme au devoir moral ne sont pas pour autant motivées par l'obéissance au devoir. KANT, Fondements de la métaphysique des moeurs . « Par exemple, il est sans doute conforme au devoir que le débitant n'aille pas surfaire le client inexpérimenté, et même c'est ce que ne fait jamais dans tout grand commerce le marchand avisé ; il établit au. »

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