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Peut-on penser contre l'expérience ?

Publié le 17/01/2022

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Analyse du sujet

·         Eléments de définition

 Penser =

1.            Acte de saisir immédiatement l’intelligible, dans une intuition pure de tout élément sensible.

2.            Acte de rassembler les éléments de la représentation. Plus spécialement chez Kant : l’acte de ramener la synthèse du divers du sensible à l’unité de l’aperception intellectuelle.

3.            La faculté de prendre du recul devant l’existant immédiat ou de s’élever à l’universel. (Hegel, Phénoménologie de l’esprit)

 

 Expérience = Du latin experientia qui signifie essaie, expérience et de experiri qui signifie essayer, éprouver.

1-      Rencontre et pratique active d’une réalité d’où l’on reçoit information et formation, favorisant savoir et savoir-faire.

« Instruction acquise par l’usage de la vie « (C. Bernard) en général (Expérience de la vie). Elle n’est, dit Hegel, une « supériorité de l’âge mûr « qui si elle témoigne de « l’amer travail de l’esprit «.

-          Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques, Sciences de la logique, Additif, § 80. / Encyclopédie des sciences philosophiques, §396.

2-      Contact plus ou moins originaire du sujet de la connaissance avec la réalité.

Les données sensibles avec lesquelles l’esprit est en rapport dans l’élaboration et/ou la validation de ses connaissances et de ses théories.

A la différence de l’observation, qui permet de classer plus que d’expliquer, elle est une investigation active, qui pose des questions à la réalité et formule des problèmes et des hypothèses.

-          Aristote, La Métaphysique, Livre A, I, 981 a 15-25.

-          Hume, L’homme et l’expérience.

-          Locke, Essai philosophique concernant l’entendement humain.

-          Kant, Critique de la raison pure, introduction, 1er édition.

3-      Synonyme d’expérimentation : procédures expérimentales par lesquelles on cherche à vérifier une hypothèse. On appelle alors « expérience « les « faits qui nous fournissent cette instruction expérimentale des choses «.

-          Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale.

-          Kahn, Théorie et expérience.

-          Duhem, La théorie physique, son objet et sa structure.

·         Angles d’analyse

 Il s’agit ici de s’interroger sur la double dimension du pouvoir : à la fois de fait et de droit. Il s’agit en effet de s’interroger sur la capacité effective de penser contre l’expérience, mais aussi sur la légitimité d’une telle pensée.

 Il faut également se demander ce que signifie « penser contre « l’expérience : cela revient à se demander, en effet,  dans quelle mesure la pensée est indépendante de l’expérience lorsqu’elle agit, se forge des idées, organise une connaissance.

 Il s’agit donc d’analyser, en creux, le fonctionnement de la connaissance pour savoir si nous devons obligatoirement recourir à l’expérience lorsque nous cherchons à connaître ou, si ce n’est pas toujours le cas, et en quel sens cela reviendrait à penser « contre « l’expérience.

 Mais, plus profondément, c’est la légitimité d’une telle possibilité qui est ici à la question : pour cela il faut arriver à définir rigoureusement ce que signifier pense contre, est-ce penser malgré ou au-delà ?

Problématique

            Peut-on articuler la possibilité technique du « penser contre l’expérience « à la légitimité d’une telle pensée ? Est-il possible, à la fois techniquement et légitimement,  que la pensée s’élève suffisamment pour avoir le recul de former quelque connaissance contre ce que les apparences et les illusions de l’expérience nous donnent ? Penser contre l’expérience signifie-t-il systématique contredire l’expérience (par une expérimentation par exemple) ou bien seulement malgré elle ? Ou bien penser au-delà ? Il s’agit donc de s’interroger principalement sur la double dimension du terme de « pouvoir «, et ce à travers la définition rigoureusement de l’expression « contre l’expérience «.

 

« - Kant , Critique de la raison pure, introduction, 1 er édition. 3- Synonyme d'expérimentation : procédures expérimentales par lesquelles on cherche à vérifier une hypothèse.

On appelle alors « expérience » les « faits qui nous fournissentcette instruction expérimentale des choses ». - Bernard , Introduction à l'étude de la médecine expérimentale. - Kahn , Théorie et expérience. - Duhem , La théorie physique, son objet et sa structure. · Angles d'analyse Il s'agit ici de s'interroger sur la double dimension du pouvoir : à la fois de fait et de droit.

Il s'agit en effet des'interroger sur la capacité effective de penser contre l'expérience, mais aussi sur la légitimité d'une telle pensée. Il faut également se demander ce que signifie « penser contre » l'expérience : cela revient à se demander, eneffet, dans quelle mesure la pensée est indépendante de l'expérience lorsqu'elle agit, se forge des idées, organiseune connaissance. Il s'agit donc d'analyser, en creux, le fonctionnement de la connaissance pour savoir sinous devons obligatoirement recourir à l'expérience lorsque nous cherchons à connaître ou,si ce n'est pas toujours le cas, et en quel sens cela reviendrait à penser « contre »l'expérience. Mais, plus profondément, c'est la légitimité d'une telle possibilité qui est ici à la question :pour cela il faut arriver à définir rigoureusement ce que signifier pense contre, est-cepenser malgré ou au-delà ? Problématique Peut-on articuler la possibilité technique du « penser contre l'expérience » à la légitimité d'une tellepensée ? Est-il possible, à la fois techniquement et légitimement, que la pensée s'élève suffisamment pour avoir lerecul de former quelque connaissance contre ce que les apparences et les illusions de l'expérience nous donnent ?Penser contre l'expérience signifie-t-il systématique contredire l'expérience (par une expérimentation par exemple)ou bien seulement malgré elle ? Ou bien penser au-delà ? Il s'agit donc de s'interroger principalement sur la doubledimension du terme de « pouvoir », et ce à travers la définition rigoureusement de l'expression « contrel'expérience ». Plan I- Penser contre l'expérience : une possibilité technique qui demander effort et rigueur · En réalité, l'expérience est le savoir que nous tirons de notre contact avec le monde, il est clair, dans cette perspective, que toute pensée ne peut s'élaborer qu'àpartir de ce contact.

L'homme ne survivrait sans doute pas s'il n'était pas capable detirer les leçons de son expérience.

Que le feu détruise mais puisse aussi réchauffer, quecertains champignons soient mortels, voilà en quoi consiste d'abord les pensées deshommes : elles lui permettent de vivre parce qu'elles prolongent son expérience. · Il y a donc un savoir de base qui est le résultat d'une pensée synthétisant l'expérience.

On peut, d'ailleurs, avec Platon (Ménon), appeler « opinion droite » un tel savoir et reconnaître que, s'il est utile, il n'est pas stable car il n'est pas établi enraison.

Il est donc nécessaire de dépasser cette relativité et d'examiner comment lapensée doit considérer l'expérience lorsqu'elle veut être fondée en raison, c'est-à-diredevenir scientifique. · Pour parvenir à un savoir ayant valeur universelle, il est nécessaire de critiquer l'apparente évidence de l'expérience.

Bachelard , La formation de l'esprit scientifique : « Il faut donc accepter une véritable rupture entre la connaissance sensible et la connaissance scientifique ».

En effetl'évidence qu'apporte la première n'est pas rationnelle, mais exprime une « satisfactionintime » profondément irrationnelle.. »

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