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Peut-on penser le temps ?

Publié le 20/12/2005

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temps
Il existe (nous en subissons les effets) et pourtant il n'en est que plus inexistant. « C'est l'homme tout entier qui est le temps incarné, un temps à deux pattes, qui va, qui vient et qui meurt : aussi l'homme n'a-t-il aucune prise sur le temps; nous ne pouvons que substituer au temps ce qui n'est pas lui, le confondre avec ces compteurs sociaux que sont les horloges et les calendriers. » Jankélévitch, Quelque part dans l'inachevé, 1978.Certes on le mesure et il est intéressant de noter que des sociétés très reculées dans l'histoire se sont dotées d'instrument qui permettent de le comptabiliser. Les méthodes actuelles permettent de plus en plus de précision (horloge nucléaire), et l'on peut remonter jusqu'à plusieurs milliards d'années. Ces calculs donnent une apparence de réalité au temps,  que l'on définit alors comme la succession des événements qui se sont produits depuis le bing-bang et dont nous avons connaissance grâce à la science. Par ailleurs, il y a les événements qui se produisent durant notre vie à l'échelle individuelle. Troisième partie : De l'événement, du découpage de la durée, nous déduisons que le temps s'écoule tel un fleuve. « Le temps n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, un concept général, mais une forme pure de l'intuition sensible. » Kant, Critique de la raison pure, 1781.

Une des questions principale que Saint-Augustin adresse directement à Dieu dans les confessions, s’avère être presque l’identique. Comment le peut-on penser l’écoulement du temps puisqu’il est soit passé soit futur ? Le présent n’existe pas puisqu’il est soit futur lorsqu’il n’est pas encore ou soit il est passé lorsqu’il est déjà passé. Le présent n’est jamais présent puisqu’au moment où on en parle il est déjà passé. Saint-Augustin conclut qu’il n’existe donc concrètement que deux temps, on ne peut penser que le passé ou que le futur.

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« De l'événement, du découpage de la durée, nous déduisons que le tempss'écoule tel un fleuve.

« Le temps n'est pas un concept discursif, ou, commeon dit, un concept général, mais une forme pure de l'intuition sensible.

» Kant,Critique de la raison pure, 1781. Le temps n'est pas un concept qui dérive de l'expérience.

Nous ne pourrionsen effet saisir la succession ou la simultanéité en tant que telles, si nousn'avions au préalable la représentation du temps antérieure à touteexpérience possible.

Le temps sert donc de fondement a priori à la perceptiondes phénomènes.

Il constitue le fondement transcendantal de toutes lesintuitions, tant externes qu'internes.

On ne peut considérer les phénomènesen dehors d'un temps donné, mais il est en revanche possible de produire uneintuition du temps, abstraction faite des phénomènes qui s'y déroulent.

Letemps est donc donné a priori, il est la condition de possibilité de l'expériencedes phénomènes qui peuvent disparaître sans que le temps lui-même soitsupprimé.

De cette intuition a priori du temps découlent des principesuniversels et nécessaires : le temps n'a qu'une dimension ; des tempsdifférents ne peuvent être que successifs et non simultanés (alors qu'inversement des espaces différents n'existent pas successivement mais simultanément).

Il faut noter que si letemps dérivait de l'expérience, s'il était une réalité empirique, ces principes ne seraient ni universels ni nécessaires.De la même façon que l'espace, le temps n'est pas un concept, mais la forme pure de l'intuition sensible : il estimpossible de dériver d'un concept la proposition suivant laquelle des temps différents sont nécessairementsuccessifs.

Enfin l'intuition originaire du temps se donne comme illimitée : toute détermination temporelle se donnecomme une limitation au sein de cet infini.

Le temps n'est donc pas une réalité en soi ou une chose objective.

C'estla condition subjective et transcendantale sous laquelle toutes nos intuitions peuvent trouver place et s'ordonnerles unes par rapport aux autres.

Nous avons l'intuition de nous-mêmes et de notre propre état intérieur dans letemps.

Non lié aux phénomènes extérieurs, il ne relève pas d'une figure ou d'une position déterminée : il opère lerapport de nos représentations.

Comme l'espace, il est la condition a priori et formelle de toute phénoménalité, maisà la différence de l'espace qui ne regarde que la forme des objets externes, le temps est ce en quoi nousintuitionnons tous les objets, tant internes qu'externes, de l'expérience. Il existe une différence considérable entre le fleuve et le temps, puisque le premier a un début (sa source) et une fin(son estuaire ou son delta), alors qu'on ne peut pas en dire autant du second.

Le bing-bang n'est que le premierévénement d'une longue suite dont nous avons connaissance.

Il serait l'événement de départ, celui à partir duquelquelque chose est créé.

Mais avant de créer, qu'y avait-il ? Le néant ? Ces questions en amènent une autre : quiest ce "Créateur" ( quelle que soit la signification qu'on lui donne ) ? « Le temps est ce qui se fait, et même ce quifait que tout se fait.

» Bergson, La Pensée et le Mouvant, 1934. Conclusion : « L'idée de temps est une intuition.

Et puisqu'elle est conçue, avant toute sensation, comme la condition desrapports que l'on rencontre entre les choses sensibles, elle n'est pas elle-même une intuition d'origine sensible, maisune intuition pure.

» Kant, Dissertation de 1770. Il convient donc de distinguer entre conceptualisation et intuition, on ne peut penser le temps, mais on peut le percevoir comme l'imaginer. SECONDE CORRECTION Le temps semble pouvoir se comprendre de deux manières : d'une part, le temps des horloges est ce que nous contrôlons par la mesure, il est donc homogène et divisible mathématiquement.

D'autre part, le tempscorrespond à une durée, subjective, qui peut nous sembler, psychologiquement, plus ou moins longue selon lamanière dont nous l'occupons.

La question de savoir si nous pouvons penser l'écoulement du temps prend sens parrapport à ces deux manières de nous rapporter à sa réalité : si l'on pense le temps comme une série de momentshomogènes mesurables, saisit-on encore la réalité de son écoulement ? Si nous nous rapportons au temps commepure durée, celle-ci peut-elle être pensée, n'est-elle pas seulement un vécu psychologique qui résiste à la pensée ?Le temps n'est-il pas alors ce dont l'écoulement est condamné à toujours nous échapper ? Si nous pouvonstoutefois penser cet écoulement, est-ce directement dans la saisie de sa durée, ou par l'intermédiaire d'unemesure ? Nous verrons dans un premier temps que nous ne pouvons penser l'écoulement du temps, car notre penséene peut saisir ce qui change perpétuellement, avant de soutenir que nous pouvons penser le temps en le mesurant àpartir du mouvement.

On pourra alors se demander si l'échec de la pensée à saisir l'écoulement même du temps. »

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