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Peut-on renoncer à sa liberté pour vivre en sécurité ?

Publié le 22/12/2005

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Mais surtout, nous dispensant de tout effort, elle fait de nous les proies idéales de toute sortes de tuteurs, bien ou mal intentionnés.           Ainsi, les dirigeants ou les détenteurs d'un pouvoir plus ou moins réel, ont besoin de pousser l'homme à renoncer à sa liberté. Finalement, ce qui est à craindre, c'est l'absence de liberté où d'autres décident à notre place de tout ce qu'il faut faire ou penser. b)     la servitude volontaire : une stratégie de la domination Pour La Boétie, nous « naissons avec notre liberté et avec la volonté de la défendre ». en effet nous préférons instinctivement vivre libres plutôt qu'asservis. Comment dès lors se peut-il que tant d'hommes acceptent de se laisser tyranniser ? C'est que, selon La Boétie, la servitude est toujours volontaire : toute autorité politique n'a de force que celle que nous lui concédons : il suffirait, pour être de nouveau libres, non pas de prendre les armes, mais de ne plus obéir : pour qu'un tyran ordonne, il faut que quelqu'un lui obéisse (autrement il se trouve « défait » d'emblée). Le pouvoir a donc tout intérêt, s'il veut se maintenir, à rendre naturelle l'absence de liberté. Finalement, seul le pouvoir en place gagne à ce que l'on renonce à sa liberté. La sécurité obtenue ne concerne que la pérennité des rapports de domination.
Devons-nous, au nom du maintien de la paix et de la sécurité, craindre la liberté au point d’y renoncer? Mais si tel est le cas, ce renoncement doit-il, ainsi que le font les régimes totalitaires, aller jusqu’à la suppression de toute forme de liberté individuelle ? De plus, la sécurité est-elle seulement la paix civile ou bien ne peut-elle désigner aussi un état ?

« 2- LA LIBERTÉ N 'EST PAS UN DANGER CONTRE LEQUEL IL FAUDRAIT SE PREMUNIR EN L 'ANNULANT a) Seule la crainte de penser par soi-même peut faire que l'on renonce à sa liberté L'abandon de la liberté, Kant l'appelle « minorité ».

Cette dernière résulte de « la paresse et de la lâcheté » : elle est le fait d'homme ne se servant pas de leur entendement librement (sont soumis à leurs préjugés ou à lasuperstition).

Mais surtout, nous dispensant de tout effort, elle fait de nous les proies idéales de toute sortes detuteurs, bien ou mal intentionnés.

Ainsi, les dirigeants ou les détenteurs d'un pouvoir plus ou moins réel, ont besoin de pousser l'homme àrenoncer à sa liberté.

Finalement, ce qui est à craindre, c'est l'absence de liberté où d'autres décident à notre place de tout ce qu'il faut faire ou penser.

b) la servitude volontaire : une stratégie de la domination Pour La Boétie, nous « naissons avec notre liberté et avec la volonté de la défendre ».

en effet nous préférons instinctivement vivre libres plutôt qu'asservis.

Comment dès lors se peut-il que tant d'hommes acceptent de selaisser tyranniser ? C'est que, selon La Boétie, la servitude est toujours volontaire : toute autorité politique n'a deforce que celle que nous lui concédons : il suffirait, pour être de nouveau libres, non pas de prendre les armes, maisde ne plus obéir : pour qu'un tyran ordonne, il faut que quelqu'un lui obéisse (autrement il se trouve « défait »d'emblée). Le pouvoir a donc tout intérêt , s'il veut se maintenir, à rendre naturelle l'absence de liberté.

Finalement, seul le pouvoir en place gagne à ce que l'on renonce à sa liberté.

La sécurité obtenue ne concerne que la pérennité des rapports de domination. Le paradoxe de la servitude volontaire chez LA BOETIE Si un tyran peut, à l'origine, asservir les hommes par la force et la terreur, il ne peut se maintenir qu'avec leurconsentement.

Les hommes ne sont pas esclaves par contrainte ou par lâcheté, mais parce qu'ils le veulent bien,car il suffirait de ne plus vouloir servir le tyran pour que son pouvoir s'effondre.

En effet, le tyran est infinimentfaible comparé à la force du nombre : sa seule force, c'est celle que lui offrent ses sujets.

On peut aussi remarquerque ceux- ci ne manquent pas de courage, car ils pourraient combattre jusqu'à la mort pour leur tyran.

Ils font doncle choix incompréhensible de lui sacrifier leur liberté, aliénant par là leur être même. Cette « volonté de servir » peut s'expliquer par le fait que « la nature a en nous moins de pouvoir que la coutume »: les hommes élevés sous la tyrannie prennent le pli de la servitude.

Le tyran abrutit et corrompt ses sujets par leprincipe du pain et des jeux, consistant à« sucrer la servitude d'une venimeuse douceur ».

Il utilise la religion pourleur inculquer la dévotion, à travers des fables.

La Boétie évoque ici la croyance aux rois thaumaturges, c'est-à-dire faiseurs de miracles (on leur prête la faculté de guérir les maladies), mais esquisse aussi une critique de lathéorie du droit divin, ramenée à une histoire qu'on raconte.

Quant aux rares individus éclairés ayant gardé le désirde la liberté, le tyran les élimine ou les isole par la censure. Un seul homme ne pourrait jamais asservir tout un peuple sans une chaîne d'intermédiaires grâce à laquelle « letyran asservit les sujets les uns par le moyen des autres ».

Le secret de la domination réside en effet dans lacomplicité des « tyranneaux », ces « mange-peuples » qui soutiennent le tyran pour satisfaire leur ambition et leurcupidité.

Chaque maillon de la chaîne accepte d'être tyrannisé pour pouvoir tyranniser à son tour, démultipliant ainsila relation de domination jusqu'à enserrer toute la population dans le filet du tyran.

Transition :- On voit donc que la paresse et la démission qui font que l'on peut renoncer à sa liberté. - Dès lors, c'est parce que la liberté est une épreuve qui demande du courage qu'elle peut faire peur. - Mais de quelle sorte d'épreuve s'agit-il ? Quel risque nous fait-elle courir ? Que risquons-nous de perdre ou quel en est l'enjeu ? 3- « VIVRE EN SÉCURITÉ » = VIVRE SANS DANGER MAIS AUSSI SANS ENGAEMENT ET DONC SANS RAISON « Le malheur qui vient à l'homme du fait qu'il a été enfant, c'est donc que sa liberté lui a d'abord été masquée et qu'il gardera toute sa vie la nostalgie du temps où il en ignorait les exigences ».

Simone de Beauvoir,Pour une morale de l'ambiguïté , II. Représentante de l'existentialisme, S.

de Beauvoir exprime ici l'idée selon laquelle, une fois l'enfance passée, nous devenons responsables .

Or, il y a là effectivement une sorte de « malheur » : - d'abord parce que nous ne pouvons plus nous retrancher derrière des motifs tels que « ce n'est pas ma faute » : l'enfant ignorant n'est pas coupable, mais l'adulte, supposé savoir, doit rendre compte de ce qu'il fait - ensuite, parce que cette responsabilité nous oblige à ne jamais choisir à la légère ; d'où cette nostalgie de l'époque où l'on décidait de tout à notre place. En un mot, la liberté nous engage .

Sartre écrit ainsi : « Il n'est pas un seul de nos actes qui, en créant l'homme que nous voulons être, ne crée en même temps, une image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être ».

Enconséquence, je ne porte pas seulement la responsabilité de mon existence, mais je porte aussi celle de l'existence de tous les autres.

Par exemple, en décidant de me marier, j'affirme que le mariage est une valeur et de ce fait,j'invite autrui à en faire autant. On comprend ainsi la gravité de l'engagement et la peur que la liberté peut provoquer.

Comme le dit le. »

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