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Peut-on se mentir à soi-même ?

Publié le 24/01/2004

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- Dès lors, si l'individu qui ment doit forcément avoir une connaissance des faits ou des sentiments dont il parle, on ne voit pas comment il pourrait avoir en même temps la connaissance de la vérité et pouvoir la masquer dans un même temps. Le sujet peut avoir un savoir sans que celui soit conscient

- Pourtant, il ne faut pas nier le pouvoir du psychisme. L'homme peut s'inventer des choses et y croient. C'est ainsi par exemple que Vico explique la formation des premiers dieux. Les hommes s'inventèrent des dieux et y crurent. L'homme peut ainsi être capable de s'illusionner volontairement. Ainsi, les gens qui ont commis un méfait ou un crime peuvent être persuadés de leur innocence, parce qu'ils ne veulent pas assumer leur culpabilité. Pour Nietzsche, le mensonge de l'homme à soi-même serait premier. L'homme a inventé la notion de vérité pour remédier à l'angoisse existentielle de l'homme, en forgeant un monde stable supposé vrai pour échapper au désenchantement d'un monde sensible et changeant.

- Ainsi, pour Nietzsche, la vérité est un choix mais un individu peut choisir autre chose parce que le mensonge et l'illusion peuvent être plus bénéfiques à l'homme.

 

 

 

-     Être attentif à l'aspect paradoxal de la question : on ment habituelle­ment à un interlocuteur ; comment puis-je tenir la place de ce dernier ?

-     De quel projet classique d'examen lucide de soi-même la question prend-elle le contre-pied ?

-     Se mentir à soi-même, si c'est possible, relèverait d'un « discours intérieur «, d'une conception de soi à laquelle on adhérerait alors qu'elle ne correspond pas à la vérité. A quelle instance appartient-il alors de connaître cette dernière ?

-     Dans quelles conditions ou situations puis-je faire l'expérience d'une telle adhésion à une image fausse de moi ? Cela implique une différence entre un moi qui ment et un moi qui est trompé : comment nommer ou repérer ces deux « moi « ?

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« 3.

Il faut que chacun étende le domaine de sa conscience Comment dès lors, savoir si l'on se ment à soi-même ou nous ?Freud a très bien montrer que la conscience n'était pas l'intégralité dupsychisme et que le sujet pouvait très bien avoir un savoir sans en avoirconscience.

Le sujet peut se mentir à soi-même.

Il s'agit alors de refouler cequ'il ne peut et ne veut pas voir.

Il prend l'exemple des lapsus dansintroduction à la psychanalyse.

Un individu nie qu'il nourrisse desressentiments à l'égard de son patron alors qu'il a appelé à le démolir au lieude dire de boire à sa santé.

Pour Freud, son témoignage n'a pas de valeurparce qu'il refuse d'avouer ses désirs profonds.Il faut pour ne pas se mentir, ne pas adhérer naïvement à nos pensées et ànos comportements conscients.

Il s'agit d'essayer de prendre conscience descauses profondes de nos actes et de réfléchir à nos actions.

Cela nécessiteune obligation d'honnêteté envers soi-même sans censure morale.L'enjeu de la cure psychanalytique est de permettre à l'individu de prendreconscience des pensées et actions qui viennent de son inconscient et dereprendre possession de ses pensées.

Par la reconnaissance de cesdéterminismes, Freud entend aider l'individu à conquérir une nouvelle liberté.

«Là où le ça était, je dois advenir » (Le ça représentant le pôle pulsionnelinconscient de l'homme). Dans la trente et unième des « Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse » (1932), intitulé « La décomposition de la personnalité psychique », Freud décrit le but du traitement psychanalytique par cette formule : « Là où « çà » était, « je » dois devenir », où le « ça » représente l'inconscient.

Il est remarquable que la traduction de la phrase allemande ait prêté à controverses. Pour comprendre l'enjeu de cette phrase, il faut garder à l'esprit que la psychanalyse, avant d'être une discipline, voire une science, est avant tout une thérapie, une façon de guérir des patients. Dans notre texte, Freud affirme « C'est que l'être humain tombe malade en raison du conflit entre les revendications de la vie pulsionnelle et la résistance qui s'élève en lui contre elles ».

La maladie provient d'un conflit entre les normes « éthiques, esthétiques et sociales » et des désirs qui « semblent remonter d'un véritable enfer ». Or ces désirs censurés ne sont pas plus conscients que la censure elle-même.

Le malade subit donc un combatinterne dont il n'a ni la maîtrise, ni la connaissance : « La psychanalyse entreprend d'élucider ces cas morbides inquiétants, elle organise de longues et minutieuses recherches, elle se forge des notions de secours et desconstructions scientifiques et, finalement peut dire au moi : « il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi,c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta conscience et à la maîtrise de ton vouloir. » En quoi consiste alors le traitement ? A traduire l'inconscient en conscient : « On ne prête pas assez attention dans cette affaire à un point essentiel, à savoir que le conflit pathogène des névrosés n'est pas comparable à une lutte normale que des tendances psychiques se livrentsur le même terrain […] Il y a lutte entre des forces dont quelques-unes ont atteint la phase du […] conscient, tandis que les autres n'ont pasdépassé la limite de l'inconscient.

C'est pourquoi le conflit ne peut aboutir que lorsque les deux se retrouvent sur le même terrain.

Et je crois que laseule tâche de la thérapeutique consiste à rendre cette rencontre possible. » (« Introduction à la psychanalyse »). Le but de la cure est donc de faire que le patient, au lieu de subir un conflit dont il n'a pas la maîtrise, puisse prendre conscience de celui- ci.

Un conflit qui existe mais n'est pas posé ne peut être résolu.

Seule la claire conscience des désirs qui agitent le patient, et des choix qu'il doitfaire entre ses désirs et ses normes, peut amener à la guérison.

Supprimer le refoulement conduit à remplacer une censure dont je n'ai pasconscience, par un jugement et un choix conscient : « En amenant l'inconscient dans la conscience, nous supprimons les refoulements […] nous transformons le conflit pathogène en un conflit normal, qui, d'une manière ou d'une autre, finira bien par être résolu. » Autrement dit, la cure n'a d'autre but que de remplacer chez le patient le ça, l'inconscient, par la conscience.

De favoriser le jugement et le choix et d'éliminer un conflit vécu mais ni connu ni maîtrisé.

Le psychanalyste n'a donc pas à trancher le conflit à la place de son patient, ni àtransformer celui-ci.

A l'inverse, il doit permettre à ce dernier sa propre reprise en main.

Là où le patient était un individu scindé, déchiré entreconscience et inconscient , la cure devrait favoriser une réunification du sujet. « Vous vous étiez fait de la guérison du nerveux une autre idée, vous vous étiez figuré, qu'après s'être soumis au travail pénible d'une psychanalyse, il deviendrait un autre homme ; et voilà que je viens vous dire que sa guérison consiste en ce qu'il a un peu plus de conscient et unpeu moins d'inconscient qu'auparavant ! Or, vous sous-estimez certainement l'importance d'un changement intérieur de cet ordre. » Le but du traitement analytique tel que le décrit Freud est de rendre au sujet, déchiré par un conflit dont il n'a pas conscience, la maîtrise de soi. Loin que la psychanalyse soit une apologie de l'inconscient, elle s'assigne comme but la promotion du sujet, de la conscience, et la réduction duça, de l'inconscient.

Ni confesseur, ni gourou, le psychanalyste, sachant que tout être humain est d'abord et avant tout un être scindé, déchiré,« décomposé » pour reprendre le mot de Freud , s'efforce de favoriser la recomposition du sujet et l'avènement de la maîtrise de la conscience. Mais il ne faut pas croire que ce travail sur soi-même soit unique et limité dans le temps, l'homme doit se soumettreperpétuellement à cet examen de conscience et à cette mise à jour de désirs inconscients.. »

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