Devoir de Philosophie

Peut-on se mentir à sois-même

Publié le 10/11/2012

Extrait du document

mentir
Peut-on se mentir à soi-même ? Introduction: A défaut de pouvoir vérifier soi même une information, on se remet fréquemment à des tiers à qui il arrive de la déformer ou de l'occulter. Lorsqu' autrui me ment, par conséquent, il sait une chose que je ne sais pas et qu'il me cache. En revanche, quand je me mens à moi même, je me cache une chose que pourtant je sais : ainsi puis-je m'illusionner sur mes propres défauts et qualités, ou me faire croire qu'un événement que je redoute n'arrivera pas. D'où le problème : chacun peut, semble t-il, s'illusionner sur lui même ou faire preuve de mauvaise foi et cependant la chose est contradictoire, voire impensable. Comment peut-on en effet être victime d'une manipulation dont on est soi même l'auteur, comment ne pas être conscient d'une vérité qu'en même temps qu'on l'a connaît ? La conscience, en un mot, ne me rend- elle pas entièrement maître de mes pensées ? Oui, on peut se mentir à soi même Tout préjugé relève du mensonge à soi Le mensonge à soi peur prendre essentiellement deux formes : soit on fait passer pour vrai ce que l'on sait être faux, comme lorsque l'on prétend, par exemple, qu'un événement que l'on sait devoir arriver n'arrivera pas. Soit on fait passer pour certain quelque chose que l'on sait être subjectivement incertain, comme lorsque l'on se convainc d'avoir pour autrui un sentiment que l'on est pas sûr d `éprouver. Ainsi dans tous les cas préjuge-t-on, à proprement parler, d'une vérité ou d'un sentiment, soit parce que l'on nie une réalité qui met à mal nos cadres de pensées ou nos intérêts, soit parce que l'on juge avec précipitation, préférant croire en ce qui a des chances d'être faux plutôt que de faire l'aveu de son ignorance ou de rester dans le doute. Tout préjugés donc, de fait, le pouvoir de se mentir à soi même. Le mensonge à soi est possible mais impensable. Le mensonge à soi, en ce sens, un mensonge intérieur, dans lequel, se cachant ce que par ailleurs on sait, on se traite soi même comme un autre. Comme tel, il suppose que l'on puisse être à la foi soi même et autre que soi, ce qui est, semble-t-il, contradictoire. C'est ce que remarque...
mentir

« Le mensonge à soi, en ce sens, un mensonge intérieur, dans lequel, se cachant ce que par ailleurs on sait, on se traite soi même comme un autre.

Comme tel, il suppose que l'on puisse être à la foi soi même et autre que soi, ce qui est, semble-t-il, contradictoire. C'est ce que remarque Kant, au paragraphe 9 de La Doctrine de la vertu : « Il est facile d'en expliquer la réalité de nombreux mensonges intérieurs (...), il est difficile d'en expliquer la possibilité, parce qu'une seconde personne est requise pour cela, que l'on a l'intention de duper, et que l'intention de se tromper délibérément soi même semble contenir une contradiction.

» De fait, il est possible de se mentir à soi même et les exemples attestant cette possibilité sont nombreux, mais l'idée que l'on puisse retourner sa propre volonté contre soi est impensable. Conclusion et transition Tout préjugé, pour autant qu'il consiste à se duper soi-même sur une vérité que l'on refuse ou sur les limites de ce que l'on sait vraiment, est mensonge à soi.

Cela reste contradictoire est impensable. Toutefois, existe-t-il réellement un e intention consciente de se tromper ? Ce que l'on appelle couramment « mensonge à soi », n'est-il pas en réalité le résultat, d'une tendance irrépressible et involontaire ? En d'autres termes, n'est-on pas déterminé intérieurement à préjuger d'une chose ou, ce qui revient au même, n'est-on pas victime de ses préjugés ? I.

Non, on ne peut pas se mentir à soi-même On mettra ici deux hypothèses, pour rendre compte de ce que l'on appelle abusivement le « mensonge à soi », lequel est, au sens strict, impossible. A.

L'unité de la conscience exclut le mensonge à soi. Aucune de mes pensées ne saurait m'échapper ou être produite sans que j'en ai connaissance : je ne peux , pour cette raison, ignorer ce que je sais ; cela découle de la nature même de la conscience, laquelle me met en effet immédiatement en présence de ce que je pense. C'est ce que montre Descartes dans la première méditation des Méditations métaphysiques, à travers l'expérience du cogito.

Le raisonnement est le suivant : je peux bien douter que mes pensées soient vraies fût-ce que deux et deux fassent quatre, je ne saurais douter, en revanche, que, les ayant, je n'en ai effectivement conscience car la pensée (la conscience) est transparente à elle me^me : elle est immédiatement en possession de ce qu'elle pense.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles