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Peut on séparer l'histoire de la philosophie ?

Publié le 07/12/2005

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histoire

L'histoire est le récit d'évènements et d'actions relatifs à une époque. En tant que science, elle considère ce qui est jugé digne de mémoire dans le passé, et s'intéresse à une période donnée, une nation, un fait social, une branche du savoir humain. C'est ainsi que l'on peut parler « d'histoire de la philosophie « par exemple. Cependant l'histoire de la philosophie n'est pas de la philosophie, et il n'est pas nécessaire d'en faire l'histoire pour que la philosophie existe néanmoins. Faut-il en conclure que la philosophie est absolument indépendante de l'histoire ? La philosophie, qui est une discipline spéculative qui s'ancre dans une recherche de connaissances n'a-t-elle pas besoin de la mémoire constituée par l'histoire pour fonder ses interrogations à l'appui d'un savoir déjà acquis ? Si la philosophie peut s'autonomiser de l'histoire, cela signifie qu'elle est absolue, c'est-à-dire qu'elle n'est pas relative à un donné extérieur. On peut aussi penser que la philosophie est atemporelle, est en cela distincte de l'histoire qui fixe les choses dans le temps. Mais si la philosophie vise à l'universel et en cela à l'absolu, la penser comme telle serait la concevoir comme une science abstraite, qui en se détachant des évènements risque de se détacher du monde sur lequel elle prétend pourtant porter. Peut-on alors vraiment séparer l'histoire de la philosophie ? Il s'agit de s'interroger sur le rapport qu'entretiennent les deux disciplines, et si l'une est nécessaire à l'autre.

histoire

« des caractères, de l'étude des personnages.

L'unité de l'œuvre provient de ce qu'elle représente l'unité d'une action.« L'unité de l'œuvre ne vient pas, comme certains le croient, de ce qu'elle a un héros unique.

Car il se produit dansla vie d'un individu unique un nombre élevé, voire infini, d'événements dont certains ne forment en rien une unité. » Il s'agit donc d'étudier une situation : la fiction st l'organisation cohérente de la logique d'une action, action dot ondoit concevoir la naissance, le développement et le dénouement.

C'est au travers de ce déroulement que semanifestera le caractère des héros.

Ainsi le destin exemplaire d' Œdipe n'est-il pas dévoilé dans une seule pièce. Tandis qu' » Œdipe Roi » représente la quête de soi d' Œdipe , « Œdipe à Colone » prendra à charge l'apaisement d'Œdipe .

Deux actions : deux pièces. Platon voulait chasser les poètes de la citée idéale.

Les poètes, selon lui, pratiquent un art du mensonge, de l'illusion.

Imitant l'action des autres, ils incarnent un savoir qu'ils ne possèdent pas.

L'imitation d'action était pourPlaton l'indice du mensonge et de la duperie.

A l'inverse, Aristote , attentif à la procédure même de la construction poétique, décèle dans l'imitation, dans la représentation, une épuration du réel.

La fiction, l'imitation consiste àorganiser en un tout cohérent la nécessité d'une action, elle délivre une intelligence du réel en débarrassant lesactes de leur poids de contingence.

Elle permet ainsi au spectateur ou au lecteur un plaisir intellectuel, celui de lareconnaissance.

C'est le plaisir d'identifier, au travers de l'intrigue fictive, une pluralité d'actions réelles.Parlant des images, Aristote précise qu'en regardant une imitation d'une chose réelle, « on apprend à connaître ». C'est-à-dire que l'on identifie la forme du modèle, de e qui est représenté, mais en dehors de la matière de l'objet.(La peinture d'une pipe n'est pas en écume.) La représentation, l'imitation, nous élève donc toujours du particulier,du contingent, de la matière, jusqu'au général, à la forme, à l'intelligence.Or, ce plaisir intellectuel de la reconnaissance, de l'identification, explique en partie que l'on puisse prendre plaisir àvoir représenter fictivement des choses qui nous feraient horreur dans la vie.Aristote prétend que la représentation opère une « catharsis », une épuration des passions.

La question est d'importance, dans la mesure où elle est un réponse à Platon , mais aussi parce que toute notre tradition théâtrale est traversée par le problème de la moralité du théâtrale et de l'œuvre d'art.

Là où Platon affirmait que le plaisir pris au spectacle flatte en nous ce qu'il y a de plus bas, nous fait partager ces passions que sot la pitié et la frayeur, etnous pousse à sympathiser avec des actions immorales, Aristote répond par la théorie de la « catharsis ». « Il faut agencer l'histoire de telle façon qu'en apprenant les faits on frissonne et qu'on ait de la pitié devant les événements.

C'est bien ce que l'on éprouverait en apprenant l'histoire d'Œdipe. » La représentation substitue le plaisir à la peine que sot naturellement pitié et terreur.

Car ce n'est pas devant lesévénements réels que l'on frisonne, mais devant une représentation déjà épurée, par u regard cette fois pourvud'intelligence.

Si nous aimons les peintures des choses horribles, c'est qu'on y contemple les « formes » et « qu'en les regardant on apprend à connaître. » La proximité de l'art et de la philosophie provient de deux éléments.

D'une part le processus même de la création consiste à délivrer l'intelligence d'une action.

D'autre part cette intelligence engendre une épuration despassions nocives.

Si l'époque moderne nous a appris à voir dans l'histoire tout autre chose qu'un récit servile desévénements, Aristote nous aura enseigné la haute valeur intellectuelle de l'art, qui consiste à nous éclairer sur une action en mettant à jour ce qu'elle a de général.

Le théâtre et le roman moderne nous ont appris que la leçond'Aristote valait aussi pour les caractères.

Ne parle-t-on pas de « tartufferie » et de « bovarisme ». - Non seulement leur cause finale est différente, puisque l'une vise à décrire, l'autre à découvrir (l'une est analytiquetandis que l'autre est synthétique), mais encore, chacune porte sur des objets différents.

En effet, l'histoire portesur les faits empiriques, des données du réel, particulières et contingentes, tandis que la philosophie porte surl'éternel et l'absolu, en opérant avec des concepts abstraits afin de parvenir à une connaissance universelle.L'histoire est ancrée dans le champ de l'expérience singulière tandis que la philosophie cherche à se détacher dusensible pour se porter vers l'intelligible.

Il en résulte que l'histoire et la philosophie n'ont pas les mêmes matières : lapremière se nourrit de données extérieures concrètes et matérielles, tandis que la seconde prétend utiliser la penséeopératoire de l'homme.- L'exemple nous montre que la philosophie n'a nullement besoin de l'histoire pour s'exercer.

En effet dans la penséephilosophique de la Grèce antique, l'historicité de l'homme est ignorée.

Il n'y a pas de temporalité proprementhistorique.

La sagesse humaine réside dans la subordination à l'ordre cosmique, dans la contemplation del'immuabilité divine et non dans la liberté créatrice.

Le devenir est pensé comme répétition, de sorte que l'histoiren'existe pas, et pourtant, la pensée philosophique est éminemment active.

2ème partie : L'histoire et la philosophie peuvent être liées. - L'histoire non seulement est descriptive, mais elle peut aussi être pensée comme une véritable science, à partir dumoment où elle essaie de rendre des comptes, de fournir des explications aux évènements du passé, d'établir lesliens de causalité entre les faits, d'en déduire des lois ou régularités à travers le temps.

Ainsi, elle dépasse lanarration pour procéder à l'analyse des choses, à leur explication.

Elle rejoint alors la philosophie dans sa démarche,qui consiste à chercher la cause pour accéder à la connaissance.

L'histoire en ce sens semble alors dériver de laphilosophie.- On peut alors penser la philosophie en tant que telle comme nécessairement liée à l'histoire, puisque celle-ci doitpartir du réel pour réfléchir sur l'universel.

En effet, il faut bien une matière première à la réflexion philosophique, quine peut être fournie que par l'histoire du monde et des hommes.

Même la métaphysique doit admettre le mondephysique pour penser un au-delà.

La philosophie est donc en partie historique en tant qu'elle est séculière, ancréedans le monde et ses faits particuliers.- La philosophie a une histoire, celle de la pensée des philosophes qui ne cessent de se nourrir les uns des autres,. »

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