Devoir de Philosophie

Peut-on soutenir que le désir est l'essence de l'homme ?

Publié le 24/12/2005

Extrait du document

C'est plutôt le côté intelligible qui fait de nous des hommes, et les seuls êtres capables de se hisser à l'universel. C'est donc non pas le désir, que nous avons en commun avec tous les être sensibles, qui constitue notre essence, mais la raison.   III/ C'est le rapport au désir qui en fait notre essence :             Le désir ayant avant tout trait à la sensibilité, il est normal que tous les vivants sensibles soient capables d'éprouver du désir. Le désir en tant que tel n'est donc pas à proprement parler l'essence de l'homme. Si nous sommes pourtant tentés de dire l'inverse, c'est non pas parce que le désir de l'homme est singulier, mais plutôt parce que le rapport qu'il entretient avec lui est spécifique.              ● C'est ce qu'explique Hegel dans La raison dans l'histoire. Pour lui, ce qui distingue le désir de l'homme de celui de l'animal, est la pensée qui s'interpose chez l'homme entre le désir et sa satisfaction. Autrement dit, "tout ce qui est vivant a des désirs", et c'est la raison pour laquelle à ce niveau "l'homme est la même chose que l'animal". Ce qui l'en distingue, c'est qu'il se connaît lui-même, qu'il est pensant, et que de ce fait, "il cesse d'être un simple être naturel, livré à ses perceptions et désirs immédiats." En ayant conscience de ses désirs, l'homme met entre eux et lui une distance, et la pensée rompt ainsi la connexion entre le désir et sa satisfaction - ce qui n'existe pas chez les animaux.
  • Bien définir les termes du sujet :

 

 

- « Le désir « : vulgairement, c'est avoir envie de quelque chose, en souhaiter sa possession pour avoir du plaisir. C'est ce que l'on ressent lorsqu'un besoin spontané s'est transformé en une tendance consciente orientée vers un but conçu ou imaginé. Le terme ici au singulier, laisse supposer que le désir est considéré comme une sorte d'entité avec des caractéristiques et des lois propres. Il s'agit du désir en général, de la possibilité de désirer qui est en nous, et non pas du désir de telle chose en particulier que tel individu aurait en lui.

- « Essence « : c'est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, c'est ce qui constitue la nature d'un être, sa particularité, ce qui la distingue de tous les autres.

- « L'homme « : le terme est très vague et n'invite pas à considérer l'être humain dans un domaine particulier comme celui de la politique (on aurait alors parlé de citoyen), mais plutôt de la manière la plus générale possible. Il s'agit de regrouper tous les individus conscients.

- « Soutenir « : c'est affirmer quelque chose sans fléchir.

 

 

  • Construction de la problématique :

 

 

            Le sujet pose la question de l'essence de l'homme, tente de trouver quelles sont les caractéristiques qui le distinguent des autres vivants, et propose comme critère de distinction, le désir. Si on définit ce dernier comme étant strictement un besoin spontané et une tendance vers quelque chose, alors il semble que nous le partagions avec les autres vivants. Attention, le sujet n'est pas un sujet sur le désir, mais sur l'essence de l'homme.

            Se pose donc la question de savoir si l'essence de l'homme est le désir en tant que tel, ou si c'est plutôt le rapport spécifique qu'il entretient avec le désir. Autrement dit, comment l'homme se positionne par rapport au désir, et comment dévoile t-il ainsi son essence ?

 

« désir implique une conscience de ce désir que seul l'homme est en mesure d'avoir.

En effet, ce n'est pas parce quele désir est l'essence de l'homme qu'il ne faut pas l'éduquer.

Au contraire, il faut apprendre à connaître les objets, etsavoir sur lesquels peut porter notre désir.

Il faut faire un tri des désirs pour savoir ce qui est réellement bon pourmoi.

II/ Le désir rapproche l'homme de l'animal : Même si l'homme doit apprendre à éduquer ses désirs, cela n'empêche pas qu'il n'est pas le seul à en avoir. En effet, si le désir se caractérise par le manque, le besoin et la tendance spontanée vers un bien extérieur, alors ilsemble caractériser tous les vivants.

En effet, même les animaux ont le désir de manger. ● C'est ce qu'explique Kant dans L'introduction à la Métaphysique des mœurs.

Nous sommes selon lui, à la fois des êtres sensibles – ayant despassions et des désirs - et des êtres intelligibles - doué de raison qui nouspermet de nous extraire de l'expérience pour nous situer au niveau del'universel.

Notre volonté peut donc être déterminée de 2 façons : soit parune détermination extérieure (agir selon ses penchants et désirs, et suit ainsiles lois de la nature) soit par un principe interne (agir selon sa raison et doncselon l'universel en nous).

à La volonté n'étant pas en soi pleinement conforme à la raison, elle peut être déterminée par des penchants, (=hétéronomie de la volonté), et dans ce cas, je peux décider de ne pas agirselon ma raison et mon coté intelligible, mais selon mes penchants et manature sensible. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à sondevoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient leforcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vientle contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre maishétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas delui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." ● Lorsque nous obéissons à nos penchants, notre volonté est guidée par notre côté sensible, côté que nous avons en commun avec tous les autres vivants.

C'est plutôt le côté intelligible qui fait de nous des hommes, et lesseuls êtres capables de se hisser à l'universel.

C'est donc non pas le désir, que nous avons en commun avec tousles être sensibles, qui constitue notre essence, mais la raison.

III/ C'est le rapport au désir qui en fait notre essence : Le désir ayant avant tout trait à la sensibilité, il est normal que tous les vivants sensibles soient capables d'éprouver du désir. Le désir en tant que tel n'est donc pas à proprement parler l'essence de l'homme.

Si nous sommes pourtant tentés de dire l'inverse, c'est non pas parce que le désir de l'homme est singulier, mais plutôtparce que le rapport qu'il entretient avec lui est spécifique.

● C'est ce qu'explique Hegel dans La raison dans l'histoire.

Pour lui, ce qui distingue le désir de l'homme decelui de l'animal, est la pensée qui s'interpose chez l'homme entre le désir et sa satisfaction.

Autrement dit, "tout cequi est vivant a des désirs", et c'est la raison pour laquelle à ce niveau "l'homme est la même chose que l'animal".

Cequi l'en distingue, c'est qu'il se connaît lui-même, qu'il est pensant, et que de ce fait, "il cesse d'être un simple êtrenaturel, livré à ses perceptions et désirs immédiats." En ayant conscience de ses désirs, l'homme met entre eux etlui une distance, et la pensée rompt ainsi la connexion entre le désir et sa satisfaction – ce qui n'existe pas chez lesanimaux.

Ce n'est donc pas le désir en tant que tel qui est notre essence et qui fait notre particularité, mais lerapport que nous entretenons avec lui.

● Mais surtout, ce qui fait notre particularité dans notre rapport au désir, c'est le fait qu'il peut existerindépendamment de sa satisfaction.

Autrement dit, l'homme peut déterminer lui-même ce qu'il veut, et cet objetpeut-être extérieur à lui, imaginaire, faire partie d'un autre monde.

Ce n'est pas le cas de l'animal qui ne peut désirerque ce qu'il a déjà en lui.

"Nulle stimulation extérieure n'est opérante si elle n'existe déjà en lui, […] il ne peuts'interposer entre ses désirs et leur satisfaction".

L'essence de l'homme est donc ce à quoi le désir fait appel, àsavoir le lien entre le réel et l'imaginaire, son indépendance par rapport à sa satisfaction, et de ce fait, le besoin dedésirer.

Le désir est fondamentalement "désir de désirer".. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles