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Peut on vaincre la mort ?

Publié le 02/03/2005

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De tout ceci nous pouvons tirer qu'il est bien possible de vaincre la mort, dans la mesure où celle-ci n'est jamais une expérience qui nous arrive (puisqu'elle n'est jamais une expérience dont nous pouvons avoir conscience). Il semble donc que nous avons la faculté de lutter contre la mort en acceptant l'idée qu'elle n'est rien, puisque nous ne pouvons avoir d'expérience de la mort, qui est privation de toute sensation. En ce sens, la mort n'existe pas pour nous : nous la vainquons, dans la mesure où elle est un adversaire inexistant. Ce combat est gagné encore plus facilement par les animaux et les végétaux puisque, au même titre que les hommes, ils ne peuvent faire l'expérience de la mort ; mais aussi parce qu'ils ne peuvent pas avoir en d'idée. b.      La faculté d'indifférence radicale vis-à-vis de la mort Mais pour répudier la pensée de la mort (et donc annuler ses effets moraux sur nous) l'homme peut également se placer à un niveau supérieur à celui de l'existence sensible. C'est ce que fait Spinoza (dans « L'Ethique ») lorsqu'il affirme que l'homme libre ne pense jamais à la mort et que « sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie ».  Spinoza refuse la pensée de la mort car il refuse de se placer au niveau su sensible, de la passion et de l'imagination. Il refuse, de même, de se placer au point de vue du moi égoïste et sensible, ce moi qui n'est en dernier recours qu'une simple détermination, une simple limitation de la substance infinie. Le salut spinoziste consiste donc à affirmer notre être à un autre niveau que le niveau sensible, à nous affirmer dans et par l'exercice de l'entendement.

Se demander si l’on peut vaincre la mort revient donc à poser la question de la capacité de l’homme à contrer les effets de la mort sur son organisation physique et ses représentations morales. Si nous pouvons dire dans un premier temps que l’homme est impuissant face aux effets de la mort sur son organisation physique, il n’en va pas de même en ce qui concerne les effets de celle-ci sur ses représentations morales : l’homme peut en effet n’être pas affecté par la crainte de la mort, soit en refusant de lui prêter la moindre attention, soit en faisant de l’idée de la mort le moteur d’une vie exigeante, dont les productions échappent à la loi du devenir.

« La mort n'a pas que des effets sur notre organisation physique, mais aussi surnos représentations morales : elle provoque crainte, effroi et inquiétude.Toute une tradition philosophique s'est attachée à contrer ces effets surl'homme, tradition commencée avec Epicure.

Dans la « Lettre à Ménécée »celui-ci déclare : « Familiarise toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation ; or, la mort est laprivation de cette dernière ».

Epicure va jusqu'à condenser cette idée dans une parole fameuse : « Lorsque nous sommes, la mort n'est pas et lorsque lamort est, nous ne sommes pas ».

Une telle phrase montre par le biais de lalogique qu'il existe une fondamentale incompatibilité entre la mort et laconscience de celle-ci, puisque la mort et la conscience de la mort nepeuvent jamais avoir lieu dans le même temps, ni, en un certain sens, pour lemême sujet.

En effet, lorsque nous désignons l'homme en vie, nous pouvonsl'appeler par son nom, alors que le même homme lorsqu'il est décédé, nousserons enclins à le distinguer de l'être vivant : il est un « corps », un« cadavre », un être inerte, l'enveloppe charnelle de celui qui fut, mais quin'est plus.

De tout ceci nous pouvons tirer qu'il est bien possible de vaincre lamort, dans la mesure où celle-ci n'est jamais une expérience qui nous arrive (puisqu'elle n'est jamais une expérience dont nous pouvons avoir conscience).

Il semble donc que nous avons lafaculté de lutter contre la mort en acceptant l'idée qu'elle n'est rien, puisque nous ne pouvons avoir d'expérience dela mort, qui est privation de toute sensation.

En ce sens, la mort n'existe pas pour nous : nous la vainquons, dans lamesure où elle est un adversaire inexistant.

Ce combat est gagné encore plus facilement par les animaux et lesvégétaux puisque, au même titre que les hommes, ils ne peuvent faire l'expérience de la mort ; mais aussi parcequ'ils ne peuvent pas avoir en d'idée. b.

La faculté d'indifférence radicale vis-à-vis de la mort Mais pour répudier la pensée de la mort (et donc annuler ses effets moraux sur nous) l'homme peut également seplacer à un niveau supérieur à celui de l'existence sensible.

C'est ce que fait Spinoza (dans « L'Ethique ») lorsqu'il affirme que l'homme libre ne pense jamais à la mort et que « sa sagesse est une méditation non de la mort mais dela vie ».

Spinoza refuse la pensée de la mort car il refuse de se placer au niveau su sensible, de la passion et del'imagination.

Il refuse, de même, de se placer au point de vue du moi égoïste et sensible, ce moi qui n'est en dernierrecours qu'une simple détermination, une simple limitation de la substance infinie.

Le salut spinoziste consiste donc àaffirmer notre être à un autre niveau que le niveau sensible, à nous affirmer dans et par l'exercice de l'entendement.Ce dernier nous permet en effet de nous placer au niveau de la Vérité, de l'Etre absolu où la mort n'a plus de sens.Le Dieu de Spinoza, il faut le rappeler, se confond avec la nature en sa totalité, avec l'Etre à qui rien, littéralement,ne peut arriver, puisque rien ne lui est extérieur.

Si je m'identifie par la pensée à cette totalité, si je me fonds enelle par l'amour intellectuel, je deviens comme elle, aussi indestructible, et « j'éprouve que je suis éternel », commel'écrit Spinoza.

Ainsi, l'homme peut vaincre la mort en méditant sur la Vérité. III. Vaincre la mort en acceptant de vivre avec elle a.

Méditer sur la mort pour la vaincre Cependant, l'homme peut vaincre les effets moraux de la mort en s'efforçant, tout au contraire de ce que prôneSpinoza, de méditer sur elle pour annuler la crainte qu'elle inspire.

C'est ainsi que Montaigne écrit dans les « Essais »(livre I, chapitre XX) : « Et pour commencer à lui ôter son plus grand avantage contre nous [la mort] prenons voie toute contraire à lacommune.

Ôtons lui l'étrangeté, pratiquons le, accoutumons le, n'ayons rien si souvent en la tête que la mort ». En méditant sur la mort, l'homme cesse de la craindre, de se la représenter avec effroi : il triomphe de ses effetssur lui.

Montaigne montre en effet que la plupart des hommes fuient la perspective de la mort, en évitant d'ypenser, qu'ils dont en sorte de vivre comme s'ils ne devaient jamais mourir.

Or, lorsque la mort les frappe dans leurpersonne ou dans celle des êtres qui leur sont proches, elle les trouve anéantis.

Montaigne pense au contraire quela pensée de la mort doit nous être sans cesse présente, afin de n'être pas pris au dépourvu lorsqu'elle nous touche.Montaigne s'inscrit donc dans la continuité de la pensée Epicurienne, en disant qu'il ne s'agit nullement de renoncer. »

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