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Pour-être heureux faut-il rechercher la passion ?

Publié le 29/12/2005

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 »   KANT, « Anthropologie du point de vue pragmatique ».   Kant distingue la « passion » du « penchant », de l' « instinct », de la « tendance » et de l' « émotion ». Il la définit donc comme une tendance exclusive, réfléchie, et dotée d'une certaine permanence. Ce dernier attribut le conduit à la comparer à une maladie incurable de l'âme. Mais il rétablit toutefois le lien qui l'unit à la raison : la passion est « toujours associée à la raison ». La spécificité de l'analyse kantienne tient à cette formule originale et assez ambiguë de cohabitation entre passion et raison : la passion est alliée à la raison, puisqu'elle n'est nullement impulsive comme l'émotion ; mais en même temps elle est hostile à son activité, puisqu'elle aveugle la raison par des désirs contraires à la loi morale. Ainsi passion et raison sont associées, mais c'est la raison qui à le dernier mot : elle est en mesure de limiter les effets de la passion, et d'imposer au sujet l'obéissance au devoir rationnel. Tel est le dernier paradoxe de la passion : maladie incurable, mais dont les effets peuvent toutefois être réduits par le vouloir autonome de la raison.   La passion est une illusion.   [] Il n'y a pas de bonheur sans passion L'état de passion a été exalté par les romantiques.

« avec vérité dans le futur ».

Le passionné ne sait plus s'adapter aux situations réelles, il refuse de suivre le cours du temps.

Son coeur ne bat plus au rythme du monde. « La possibilité subjective de former un certain désir qui précède la représentation de son objet est lepenchant (propensio) ; l'impulsion intérieure de la faculté de désirer àprendre possession de cet objet avant qu'on le connaisse, c'estl'instinct (comme l'instinct sexuel, ou l'instinct parental des animaux àprotéger leurs petits ; etc.) Le désir sensible servant de règle au sujet(habitude) est la tendance (inclination).

La tendance qui empêche quela raison ne la compare, pour faire un choix, avec la somme de toutesles tendances, c'est la passion (passio animi).Les passions, puisqu'elle peuvent se conjuguer avec la réflexion la pluscalme, qu'elles ne peuvent donc pas être irréfléchies comme lesémotions et que, par conséquent, elles ne sont pas impétueuses etpassagères, mais qu'elles s'enracinent et peuvent subsister en mêmetemps que le raisonnement, portent, on le comprend aisément, le plusgrand préjudice à la liberté ; si l ‘émotion est une ivresse, la passion estune maladie, qui exècre toute médication, et qui par là est bien pire quetous les mouvements passagers de l'âme ; ceux-ci font naître du moinsle propos de s'améliorer, alors que la passion est un ensorcellement quiexclut toute amélioration.On appelle aussi la passion manie (manie des honneurs, de lavengeance, du pouvoir), sauf celle de l'amour, quand elle ne réside pasdans le fait d'être épris.

En voici la raison : quand l'ultime désir aobtenu satisfaction (par le plaisir), le désir, celui du moins qui s'adresseà la personne en question, cesse aussitôt ; on peut donc appelerpassion le fait d'être passionnément épris (aussi longtemps que l'autre continue à se dérober), mais non pasl'amour physique : celui-ci, du point de vue de l'objet, ne comporte pas de principe constant.

La passionprésuppose toujours chez le sujet la maxime d'agir selon un but prédéterminé par l'inclination.

Elle est donctoujours associée à la raison ; et on ne peut pas plus prêter des passions aux simples animaux qu'aux pursêtres de raison.

La manie des honneurs, de la vengeance, etc., du moment qu'on ne peut les satisfairecomplètement doivent être mises au nombre des passions comme autant de maladies qui ne connaissent pointde remèdes.

» KANT, « Anthropologie du point de vue pragmatique ».

Kant distingue la « passion » du « penchant », de l' « instinct », de la « tendance » et de l' « émotion ».

Il ladéfinit donc comme une tendance exclusive, réfléchie, et dotée d'une certaine permanence.Ce dernier attribut le conduit à la comparer à une maladie incurable de l'âme.

Mais il rétablit toutefois le lienqui l'unit à la raison : la passion est « toujours associée à la raison ».La spécificité de l'analyse kantienne tient à cette formule originale et assez ambiguë de cohabitation entrepassion et raison : la passion est alliée à la raison, puisqu'elle n'est nullement impulsive comme l'émotion ; maisen même temps elle est hostile à son activité, puisqu'elle aveugle la raison par des désirs contraires à la loimorale.

Ainsi passion et raison sont associées, mais c'est la raison qui à le dernier mot : elle est en mesure delimiter les effets de la passion, et d'imposer au sujet l'obéissance au devoir rationnel.Tel est le dernier paradoxe de la passion : maladie incurable, mais dont les effets peuvent toutefois êtreréduits par le vouloir autonome de la raison. La passion est une illusion.

[] Il n'y a pas de bonheur sans passion L'état de passion a été exalté par les romantiques. La passion rompt avec la monotonie de la vie quotidienne, donne du prix à l'existence, soulève l'âme, lui inspirede vastes desseins : « Rien de grand ne se fait passion. » Nos passions ne fournissent-elles pas les mobiles les plus puissants de nos actes et de nos oeuvres ? Aucune décision volontaire ne serait jamais prise par unêtre indifférent, incapable de se passionner pour quoi que ce soit.

« Un homme sans passion serait un roi sans. »

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