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Pouvons-nous nous passer de l'art ?

Publié le 11/04/2009

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Voir mieux que les autres, en tant que nous serions très encadrés par des règles, des normes, qui font qu’à l’évocation d’un mot, nous avons tous , plus ou moins la même image qui nous revient , et c’est cette image qui pourrait  encrer en nous une véritable identité , en laquelle nous nous reconnaissons chaque fois. L’artiste , lui , selon Bergson, serait capable de voir mieux que les autres , c'est-à-dire qu’ils pourrait voir en un objet , ce que , nous , hommes non artistes , nous ne serions pas en mesure de voir , car nous serions trop encadrés par les normes , les attributions, qui sont justement devenues valeurs de normes . Sortir du conventionnel, en tant que nous nous demanderions, en fait, pourquoi y adhérer d’une façon aussi attachée reviendrait alors à vouloir opérer une véritable mise à l’écart  de ce que nous avons appris depuis toujours  et de ce qui est devenu alors une sorte ligne de conduite à laquelle il est difficile de sortir, pour voir autre chose que l’attribution. Voir mieux que les autres, c’est donc toujours selon Bergson, savoir se trouver entre l’objet et la réalité même, sans rien interposer entre la réalité et l’objet. Ainsi, en parlant d’un mot, par exemple « chaussure «, l’on pense instantanément à l’objet tel  que l’on sait qu’il existe, c'est-dire à une semelle, un corps de tissu se refermant  sur le pied et un lacet noué. Nous pensons également à son attribution, qui est celle de pouvoir nous permettre de marcher. Là où nous voyons ces caractéristiques auxquelles nous pensons tous comme une normalité, en tant qu’elles prennent valeur de normes véritables, l’artiste, lui, verra en l’objet autre chose que nous. Il verra peut être une nouvelle chaussure, sans semelle, sans tissu, ou une nouvelle caractéristique, autre que celle de marcher. Tout cela constitue l’originalité et toute l’inventivité de l’artiste , capable de mettre l’objet à nu pour voir au-delà de la simplicité que l’on s’accorde à donner aux choses, et ainsi, être en permanence dans une recherche du conflit avec soi pour voir, sans regarder , à la manière d’un automate.

« La folie.

Pourrait-on parler de folie artistique ? Kant affirme que « le génie se distingue du fou », en tant quele génie est capable de produire l'art d'une façon consciente et volontaire.

Le fait que le génie pourrait, alors servirde véritable modèle, en tant qu'il puise son inspiration dans la réalité pourrait amener les hommes à voir en l'hommeun véritable un véritable modèle d'avancées d'ordre pratique qui guiderait les choix des individus le désirant pourpermettre d'opérer un véritable changement dans le domaine de la pensée originale et contextuelle.

En tant queguide, l'art prendrait un nouvel aspect qui reviendrait à mettre dans une sorte d'excellence de la pensée, car étantle fruit, le produit même de la pensée excellente d'un individu qui sortirait du commun.

Il faudrait voir, alors, en l'art,non pas le fruit excellent, mais l'excellent lui-même ! Puisque la production artistique est ainsi faite, il est alorspossible de voir en la production un génie auquel nous pourrions à notre tour, puiser dans ce génie, en tant qu'il estdevenu une production artistique tout à fait exemplaire et doué alors d'originalité en tant qu'elle prend, désormais,l'aspect d'un modèle possible à suivre, car, arriver à faire de ce que l'on produit un véritable saut en avant, tient dela prouesse, même si celle-ci peut être comprise comme quelque chose de si abstrait que l'on ne pourrait ycomprendre quoique que ce soit et ainsi, voir en la non compréhension une folie.

Car, la véritable folie se distinguede la non compréhension puisqu'elle agirait, comme nous le dit Kant, par rapport à l'inconscience, c'est-à-dire au faitmême que le fou agit de façon involontaire, sans qu'il ne puisse affirmer « c'est de ma faute » ; il n'est donc pas àmême de réfléchir sur ce qu'il produit, ce qu'il fait.

C'est donc poser la question de savoir si le fou était un artiste, etsi ce qu'il produirait s'il produisait entrerait dans le domaine de l'art, donc pourrait servir de modèle puisque laproduction serait propagée.

Or, comme le fou ne peut être artiste, il ne risque pas de servir, à tort, de modèle à lacommunauté.

L'art tiendrait alors dans la raison, même s'il s'agit d'une raison qui n'est pas comprise par tout le monde.

En effet, l'art puise son inspiration dans l'inspiration de la nature elle-même en tant que la productionviendrait d'un ordre naturel, c'est-à-dire d'un ordre saint, applicable à la différenciation que nous faisons, tous, entant qu'individu, sur les choses qui nous entourent et dont nous en avons certainement une perception selonchacun, car notre identité est capable de voir une chose là où les autres en verront une autre, différente.

Laspontanéité est vue par Kant comme l'évolution volontaire de l'esprit à chercher ce qui lui vient immédiatement, au-delà de toute norme car il est tout à fait possible de laisser la norme de côté afin d'agir sans règle, sans modèle carl'art nous offre la liberté de laisser agir notre esprit d'une manière différente de l'ordinaire pour nous laisser à ce quinous plaît le plus ; ce que nous jugeons bon de produire par envie, par besoin car il deviendrait nécessaire de selaisser aller à l'art comme d'un besoin de se reconnaître véritablement de quelque chose qui nous anime et dont onvivrait difficilement sans cette animation en tant que jouissance intérieure. En tant que signe que nous offre l'art, dépourvu de toute logique mécanique et dépourvu d'un « savoir »faire quelconque, Nietzsche ne voit pas seulement cet aspect, mais il voit, surtout, l'art comme fonction, c'est-à-dire qu'elle occuperait une place d'ordre utilitaire pour nous f »aire oublier ce que notre nature comporte de laid »,c'est-à-dire qu'il veut créer une sorte de voile, de filtre qui nous permettrait de voir à travers celui-ci le beau,l‘esthétique, de la production en tant que se devrait de donner à sa production, à tout ce qu'il produit d'ailleurs, uneforme du beau de toutes choses, du corps, des sens, du sens lui-même, de la réflexion, tout ce qu'il importe de fairepour ne pas nous rebuter devant un quelconque dégoût de quoique ce soit et dont, à fortiori, nous n'en voudrionsplus.

Nietzsche, d'une certaine manière, en vient à exprimer sa pensée en affirmant qu'il faut voir en la beautéesthétique de l'art, une nécessité d'ordre pratique si l'on veut faire de l'art une forme de domaine dans lequel ildeviendrait quelque chose qui ressemblerait à une sorte de chose vitale qui vient se ressourcer dans l'artpermettant alors de faire abstraction à ce que l'art reproche à l'âme, c'est-à-dire en ce qu'il voit en nous lamauvaise nature humaine. Pour nous permettre de faire abstraction de notre mauvaise nature, Nietzsche voit par la beauté de ce quel'artiste est capable de produire, une fonction morale qui servirait, également, d'utilité morale dans la communautéd'individus que nous formons tous.

Ainsi, l'art possèderait une sorte de valeur à symbolique morale, à la manièred'une fable, où, après avoir déplié le sens du tableau, et après en avoir ainsi éclairer son contenu, qu'il s'agisse,d'ailleurs, d'un tableau ou de quoique ce soit, qui nous fasse entrer dans l'ordre de l'artistique, il est possible d'endégager ,toujours selon Nietzsche , une morale de nature spirituelle , qui nous permettrait pou chacun, d'entrer dansla spirale de la communauté , de faciliter alors la transmission des liens qui nous tiennent en tant que citoyens etdans la citoyenneté même , ce que nous sommes capables de mettre ne valeur le respect que nous nous devonspour chacun d'entre nous.

En d'autres termes, agir en tant que citoyen, c'est être capable de comprendre l'artcomme une forme d'élévation en tant qu'il permettrait l'élévation intellectuelle. L'art, malgré le fait qu'il est possible de remettre en cause les productions dont on en comprendrait pas lesens même, malgré toute la meilleure volonté du monde, n'est pas à voir comme la folie d'hommes qui se disent êtredes artistes puisque nous avons vu qu'un artiste, en tant que génie, n'est pas et ne peut pas être fou, car nousrentrerions alors dans un domaine tout à fait nouveau et étrange.

L'art, c'est donc un véritable domaine vital, bienqu'il puisse être très abstrait, qui, pour chacun, serait un lien nécessaire à l'évolution des hommes, en ce qu'ilsdétiennent en eux de plus beau.

Mais alors, si l'art nous permet de mieux nous entendre en tant qu'individus, etnous permet en même temps de laisser la norme de côté, n'existe-t-il ; pas un paradoxe ?. »

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