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Puis-je invoquer le cours de l'histoire pour m'excuser de n'avoir pas agi ?

Publié le 07/02/2004

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Sujet 3788Puis-je invoquer le cours de l'histoire pour m'excuser de n'avoir pas agi ? Termes du sujet: Excuser: Libérer du poids de la responsabilité; pardonner: "Ce n'est pas moi, c'est l'autre que moi, par exemple une tendance, un besoin, un instinct..." HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie).Analyse du sujet► Mais on trouve surtout une autre notion, qui relève d'un autre ordre : la responsabilité. « Excuser » signifie ici en effet que nous dénions être coupables de n'avoir pas agi. Afin de nous justifier de n'avoir pas agi, nous chercherions à montrer que le cours de l'histoire nous prive de la possibilité d'agir bien ou mal, parce qu'il nous prive de toute responsabilité. La responsabilité est une notion d'ordre moral qui fonde la notion de culpabilité ou de faute, et renvoie à la liberté de la volonté.► En effet, si ma volonté n'est pas libre, si je ne peux pas déterminer la nature de mes actes, on ne voit pas comment je pourrais en répondre. Répondre de ses actes suppose qu'on les produise volontairement, et répondre des actes d'autrui suppose qu'on les laisse volontairement être accomplis. Si la liberté de la volonté est refusée, il est difficile de comprendre la responsabilité.

► Mais on trouve surtout une autre notion, qui relève d'un autre ordre : la responsabilité. « Excuser « signifie ici en effet que nous dénions être coupables de n'avoir pas agi. Afin de nous justifier de n'avoir pas agi, nous chercherions à montrer que le cours de l'histoire nous prive de la possibilité d'agir bien ou mal, parce qu'il nous prive de toute responsabilité. La responsabilité est une notion d'ordre moral qui fonde la notion de culpabilité ou de faute, et renvoie à la liberté de la volonté.    ► En effet, si ma volonté n'est pas libre, si je ne peux pas déterminer la nature de mes actes, on ne voit pas comment je pourrais en répondre. Répondre de ses actes suppose qu'on les produise volontairement, et répondre des actes d'autrui suppose qu'on les laisse volontairement être accomplis. Si la liberté de la volonté est refusée, il est difficile de comprendre la responsabilité.    ► Le problème qui se pose est donc celui du rapport entre les événements historiques et la liberté de ma volonté. Nous renvoyons donc à la fois au sujet précédent, notamment à la seconde partie, mais nous renvoyons aussi aux sujets qui concernent la liberté de la volonté.   

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« 2ème partie : Nous ne pouvons cependant répondre que de notre intention, et non du concours des choses extérieures, qui ne dépend pas de nous. Malgré toute notre vigilance, l'expérience nous montre que certaines choses, survenant brutalement de l'extérieur,sont imprévisibles et nous prennent au dépourvu.

En outre, certains évènements de l'histoire, même prévisibles, sontparfois inévitables.

Descartes, dans la Troisième partie du Discours de la méthode , dit qu'il est plus aisé de chercher à « vaincre ces désirs plutôt que l'ordre du monde ».

Il signifie par là que nous ne pouvons agir sur le cours deschoses.

L'ordre du monde pour Descartes désigne la constance et la régularité des phénomène, et l'unité naturellequ'il forme de manière absolue.

On comprend que les choses externes ne dépendent pas des hommes, mais de lanature, qui sera toujours plus puissante que nous.

Que faire contre une catastrophe naturelle, contre la maladie, lamort ? Assurément, on ne peut qu'être inactif.

En ce sens, cours naturel de l'histoire peut m'excuser de n'avoir pasagi.

En revanche, nos représentations dépendent de nous, et par conséquent, de ce qui est en notre pouvoir.L'ordre extérieur nous échappe, et nous ne pouvons agir dessus, tandis que nous sommes maîtres de nos désirs, denos passions.

Notre volonté peut être efficace sur ce qui dépend de nous, elle ne peut rien sur la nature. Nous ne pouvons donc répondre que de notre intention, c'est-à-dire de notre volonté.

On peut vouloir la guérisonde quelqu'un, mais n'étant pas médecin, ne pas agir pour le guérir.

C'est parce qu'on connaît nos possibilités que l'onreste inactif, car on sait que notre action sera vaine, voir néfaste.

Plus que le cours de l'histoire, c'est donc plutôtla connaissance de notre nature, et de notre incapacité sur ce qui ne dépend pas de nous, qui nous excuse den'avoir pas agi. 3ème partie : La liberté morale étant absolue, nous sommes responsables de tous nos actes.

(Kant) La volonté suffit-elle à nous rendre responsable ? Nous constatons souvent après coup que nos actes, mêmesdélibérés, ont des causes et qu'ils ne sont donc pas libres.

A cela, Kant répond que les causes que nous inférons ànos actes ne sont que des inventions de l'entendement, et ne sont pas des faits d'expérience.

En réalité, l'hommeest absolument libre de ses déterminations.

La liberté de la volonté pour Kant consiste en son autonomie à l'égarddes lois de la nature.

Elle est « à elle-même sa propre loi ».

La liberté morale est absolue, car elle se fonde surl'impératif catégorique « je dois, donc je suis ».

La liberté consiste à ne vouloir qu'obéissance à la loi morale.L'obéissance de la volonté à la loi morale est absolument indépendante de tout mobile particulier, c'est-à-dire detout intérêt particulier.

Chacun doit se considérer comme membre législateur de la loi universelle morale, et est doncabsolument libre et responsable de ses actes, puisque détaché de tout déterminisme. Si l'on sort de ce système de penser kantien, on il faut pourtant accepter l'idée que la liberté humaine n'a de sensque comme liberté morale, qui en cela, nous rend responsables de tous nos actes.

« Nous sommes condamnés àêtre libres », affirme J-P Sartre dans L'existentialisme est un humanisme , stipulant par là que notre liberté fait peser sur nous le poid de la responsabilité, la charge d'assumer entièrement toutes nos actions ou inactions.

Quoique nousfassions, nous ne devons que nous en prendre qu'à nous même, et rien ne saurait excuser notre inaction, encoremoins le cours de l'histoire puisque c'est nous qui le décidons.

En effet, pour Sartre, l'existence est préalable à toutedétermination, et c'est à nous de réalise le projet de notre vie, le cours de notre histoire.

Le destin de l'homme n'est pas en dehors de lui-même, et ce qu'il est, c'est ce qu'il fait.

L'inaction, c'est donc la non réalisation de l'être, maisencore plus, la négation de l'humanité.

En effet, la responsabilité de l'homme est totale, car elle est pour lui-mêmeet pour les autres hommes : l'homme agit tel qu'il pense que tous les hommes doivent agir, et à donc uneresponsabilité à l'égard de tous les autres hommes.

Non seulement le cours de l'histoire n'excuse nullement moninaction, mais encore c'est par mon action que je fais l'histoire, mon histoire individuelle et l'histoire collective del'humanité entière.

Sartre se range contre le quiétisme, qui mène à l'inaction, en posant la seule réalité de l'hommedans son action.

Inutile par conséquent de se trouver des excuses pour expliquer ce que l'on n'a pas fait : si l'on n'apas agit, alors on n'est pas.

On ne peut donc dire que nous sommes courageux si l'on n'a pas agit courageusement,par exemple.

La valeur de chacun est dans les actes qu'il produit, et non dans un supposé potentiel restéinactualisé. Conclusion : Afin de nous justifier de n'avoir pas agi, nous cherchons à montrer que le cours de l'histoire nous prive de lapossibilité d'agir bien ou mal, parce qu'en influençant notre volonté, en interférant nos actions, il nous prive de touteresponsabilité.

L'histoire déterminerait notre conduite et serait donc une excuse à notre inaction.

Cet argumentn'est que celui du paresseux, qui tel le stoïcien, s'en remet au cours de choses arguant qu'il ne faut pas aller contrela nature.

Si la nature peut nous jouer des tours, il appartient à nous de nous en prémunir.

Certes, il est plus aiséd'agir sur ce qui dépend de nous que sur ce qui est extérieur, et parfois, il on ne peut rien faire d'autre que deconstater.

Dans ce cas, lorsque l'on ne peut agir, on ne cherche pas à s'en excuser, car cela est naturel et. »

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