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Que doit le progrès humain à la technique ?

Publié le 27/02/2005

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technique
Au reste, les fins que la civilisation occidentale poursuit sont fixées avec la révolution néolithique. Il convient donc de tempérer le triomphalisme dont s'est accompagnée la révolution scientifique. On ne doit pas tous nos progrès moraux aux développements des techniques. Le problème demeure, cependant, pour le progrès scientifique, de l'accroissement des connaissances, du passage d'un paradigme du savoir à un autre. Sans doute, l'économie du progrès doit-elle, dans son ensemble, être finalement rapportée à la succession des systèmes d'explication du monde. L'introduction du langage quantitatif, à laquelle Cassirer assimile le progrès, a déterminé le remplacement de la description des choses par l'expression générale des relations. De l'appréhension immédiate à la construction de concepts par postulation, la distance est celle qui sépare la pensée mythique de la pensée scientifique. Il reste que l'histoire des sciences sert d'appui à Popper pour rejeter comme logiquement contradictoires toutes lois du progrès. On ne peut dès lors s'assurer clairement qu'un quelconque progrès scientifique puisse engendrer un progrès moral ou politique.     Conclusion.

Par là on sous-entend que le progrès humain ne peut être possible que par la technique. La technique a apporté du progrès à l’homme certainement plus comme médium pour la diffusion des savoirs et des informations que comme fin en soi. Encore faut-il savoir exploiter à bon escient de nouvelles techniques et les utiliser dans le bon sens. Avec le nucléaire on peut fabriquer des bombes ou fournir de l’électricité à beaucoup de monde. Avec les progrès de la biologie, on peut jouer aux apprentis- sorciers et fabriquer des monstres ou soulager des maladies incurables. Au contraire les progrès humains doivent être accompagnés de progrès moraux pour qu’ils suivent un bon cours. C’est les progrès techniques qui doivent encourager l’homme a s’améliorer moralement.

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« Lorsque en 1906 paraissent, dans Le Mouvement socialiste , les études de Georges Sorel sur Les Illusions du progrès , les doutes se sont déjà multipliés concernant l'identification de l'accroissement des connaissances positives au progrès moral, du développement des sciences au progrès social.

Une contre- idéologie se met en place, fondéesur l'idée que la théorie du progrès est une doctrine bourgeoise qui a tenu lieu de philosophie de l'histoire et dejustification ultime à une classe en montée de puissance ; elle a été pour la démocratie moderne, qui a « vulgarisé lavulgarisation du XVIIIe siècle », un instrument d'émulation et d'intégration.

Aussi, récusant la distinction entrehistoire progressive, acquisitive, cumulative et histoire stationnaire, Lévi-Strauss a démontré que le progrès n'est ni nécessaire ni continu. Il procède par bonds, par sauts, par mutations qui s'accompagnent de changements d'orientation.

Il est fonction d'une « coalition entre les cultures », d'une « mise en commun des chances » quechaque culture rencontre dans son développement historique.

Qualifiées par la diversité culturelle, les sociétés neconvergent donc pas vers un même but.

Au reste, les fins que la civilisation occidentale poursuit sont fixées avec la révolution néolithique.

Il convient donc de tempérer le triomphalisme dont s'est accompagnée la révolutionscientifique. On ne doit pas tous nos progrès moraux aux développements des techniques.

Le problème demeure, cependant, pour le progrès scientifique, de l'accroissement des connaissances, du passage d'un paradigme du savoirà un autre.

Sans doute, l'économie du progrès doit-elle, dans son ensemble, être finalement rapportée à lasuccession des systèmes d'explication du monde.

L'introduction du langage quantitatif, à laquelle Cassirer assimile leprogrès, a déterminé le remplacement de la description des choses par l'expression générale des relations.

Del'appréhension immédiate à la construction de concepts par postulation, la distance est celle qui sépare la penséemythique de la pensée scientifique.

Il reste que l'histoire des sciences sert d'appui à Popper pour rejeter comme logiquement contradictoires toutes lois du progrès.

On ne peut dès lors s'assurer clairement qu'un quelconque progrès scientifique puisse engendrer un progrès moral ou politique.

4) La technique comme menace de l'être même de l'Homme La foi dans le progrès technique a été contrebalancée de façon récurrente (qui revient régulièrement) dans laphilosophie.

Déjà Rousseau, dans le Discours des sciences et des arts montré que le progrès technique estconcomitant d'une dépravation des mœurs.

Rousseau dépend dans ce discours à une question posée par l'Académiede Dijon.

Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer les mœurs ? Rousseau montre que l'onpourrait aisément croire que l'humanité est parvenu à un très haut degré de moralité puisque les sciences et les artssont très développés mais Rousseau affirme en fait que plus les arts et les sciences se développent, plus la moralerégresse.

On le voir pour Rousseau, il s'agit de distinguer clairement progrès technique et progrès moral.

Pour lui,identifier progrès moral et progrès technique est précisément la preuve d'une immoralité criante.

Heidegger abordeles choses différemment.

Pour lui, il s'agit de repenser dans son intégralité l'essence même de la technique.

Pour Heidegger, la technique consiste en une menace de l'être de l'humain.

Plus ilse préoccupe de progrès technique, plus l'Homme oublie le fondamental etl'authentique.

La technique favorise l'oubli de l'être et elle ne se définie pasen terme strictement scientifique.

Elle dépasse le cadre des sciences.

Latechnique depuis Galilée s'identifie à la pensée calculante.

Cette penséeagresse et oppresse tout ce qui est.Pour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et dedomination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleurla technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée,mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'enest que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'estplus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée dese livrer (La Question de la technique).Cette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasionde s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par descatastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Êtrequi s'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de selivrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou telphénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part,l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifieret soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'ellesuscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, et donc de ne jamais pouvoir existerauthentiquement.La technique n'est pas qu'un instrument scientifique, c'est le savoir lui-même.

En digne héritier de Heidegger, HansJonas dans le principe responsabilité affirme que le progrès technique a atteint des degrés tel qu'il est en avancepar rapport à l'éthique planétaire que nous n'avons pas encore fondée.Selon Hans Jonas dans le Principe La technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.

La techniquea considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale déborde tout ce que l'on a connuautrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire à l'avenir n'a pasd'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthique antique est inopérante à l'heure dela technique.

Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dans quelques centainesd'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêches abusives, de ladisparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.

Le principe responsabilitévoudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèses optimistes.

Le mal est toujours. »

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