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Y a-t-il un progrès humain comme il y a un progrès technique ?

Publié le 27/02/2008

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technique
..), ou qu'elle se crée progressivement. « Il faut renoncer à l'opinion selon laquelle dans la suite des temps les Romains auraient existé pour, comme dans un tableau humain, former au-dessus des Grecs un maillon plus parfait dans la chaîne de la civilisation. Dans les domaines où les grecs furent excellent, les Romains ne purent les surpasser; ce qu'au contraire ils possédaient en propre, ils ne l'avaient pas appris des grecs [...]. Pas plus que toutes les nations n'ont existé en vue des Romains ou n'ont, des siècles auparavant, établi leurs institutions pour les Romains, pas plus les Grecs ne l'ont fait... ». Croire en une finalité dans l'histoire, à travers la notion de progrès, c'est être un peintre qui met en scène, qui arrange les événements pour qu'ils se marient selon sa convenance: c'est se prendre pour Dieu tout en se rassurant d'un certain ordre du monde que nous n'avons fait que créer. Le progrès technique se caractérise par une capacité croissante à répondre à des problèmes théoriques ou pratique. On répond ainsi de mieux en mieux à la maladie, on brave de mieux en mieux l'apesanteur, on construit des images de plus en plus fidèle de galaxies lointaines. Mais si l'homme accroît de plus en plus son pouvoir sur la nature, il s'agit de se demander avec Herder si l'on peut en dire de même sur sa propre nature autodestructrice.
technique

« sa convenance: c'est se prendre pour Dieu tout en se rassurant d'un certain ordre du monde que nous n'avons faitque créer. Le progrès technique se caractérise par une capacité croissante à répondre à des problèmes théoriques ou pratique.

On répond ainsi de mieux en mieux à la maladie, on brave de mieux en mieux l'apesanteur, on construit desimages de plus en plus fidèle de galaxies lointaines.

Mais si l'homme accroît de plus en plus son pouvoir sur la nature,il s'agit de se demander avec Herder si l'on peut en dire de même sur sa propre nature autodestructrice. III.

Heidegger: technique et humanité, à la croisée des chemins Dans son Nietzsche , Heidegger nous introduit à deux concepts majeurs, la subjectité et l' anthropomorphie, qui peuvent nous permettre de saisir ce à quoi répond réellement la technique.

Depuis Aristote, Heidegger nous expliqueque l'interrogation sur l'être des choses (l'ontologie) avait pris la forme d'uneinvestigation sur ce qui demeure similaire dans une chose malgré leschangements qu'elle subit, c'est à dire une enquête sur le substrat deschoses qui perdure par delà les diverses déterminations accidentelles.

Aristoteappelait cela l' hypokeimenon , i.e.

le « sujet », ce qui gît-en-dessous des multiples transformations que subit la chose.

En ce sens, l'essence de touteréalité été décrite en terme de subjectité nous dit Heidegger. Mais avec les modernes, et notamment Descartes, ce qui est devenu le fondement de tout, le sous-jacent à tout, c'est l'esprit humain ( cogito ), soit un mode de l'être dont nous faisons en nous-mêmes l'expérience(antropomorphie , soit le fait d'interpréter les choses à partir de catégories humaines, de catégories dont nous faisons l'expérience).

De la subjectité nous sommes passés à la subjectivité, à un sujet-substrat qui se veut au fondement de toute chose.

Ainsi, l'homme advient au centre du monde, il« dépouille les dieux » pour devenir par la science omniscient (rien en droit n'échappe à sa saisie) et omnipotent par la technique qui lui assure uncontrôle infini du réel. Il veut « devenir maître et possesseur de la nature » comme le clame lui-même Descartes.

Le renouveau sans cesse de la technique exprime en fait la volonté en l'homme de se rendre disponible tout le réel, d'acquérir toutes lesénergies naturelles ou de destruction.

L'homme devient ainsi « le fonctionnaire de la technique » qui cherche une domination universelle du réel.

La technique en ce sens est l'ultime visage de cette « métaphysique de la subjectivité », de cet humanisme qui met l'homme au centre et comme mesure de toute chose.

Chez les Grecs nous dit Heidegger, la technè apparaissait non pas comme domination du réel mais bien comme dévoilement du réel.

En effet, le sculpteur, à l'aide de son burin puisait faisait apparaître au sein du bloc d'airain ou de marbre, une statue.La technique était ainsi le dévoilement de la vérité, le dévoilement de ce qui n'était qu'en puissance.

Elle était unemodalité de connaissance du réel, là où aujourd'hui elle n'est qu'un moyen d'obtention de résultat par son renouveauincessant et sa quête de performance.

Elle ne dévoile plus dès lors une quelconque vérité mais se contented'exaucer le caprice subjectif et métaphysique de l'homme qu'est celui de devenir le « Seigneur de l'étant », comprenons Dieu. Conclusion Avec Heidegger, il est possible de se demander si le progrès technique n'est pas le résultat d'un destin, celui de l'humanité, un destin qui s'est scellé lorsque l'homme a cru précisément en cette marche d'un pseudo-progrès deson histoire.

L'idée de progrès humain peut rapidement mettre l'homme au centre du processus universel et le fairesombrer dans une anthropomorphie d'où la vérité disparaît au profit d'une volonté obsessionnelle de tout posséder. N'est-ce pas se prendre déjà pour cet absolu, pour Dieu, lorsque nous nous mettons à voire dans l'histoire uneavancée indiscutable qui tend vers lui? Ne faut-il pas plutôt adopter une posture de vigilance, ou contrairement auprogrès de la technologie, rien n'est acquis?. »

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