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Que l'homme possède le pouvoir de choisir, est-ce une preuve de l'existence de sa liberté ?

Publié le 12/10/2010

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Introduction : [présentation du sujet] S'il nous arrive de douter du degré de notre propre liberté individuelle, en invoquant les contraintes et les obligations qui pèsent sur nous, il nous semble néanmoins que la liberté puisse nous appartenir et qu'elle peut même caractériser la nature humaine. Cependant, si nous en restons à une simple conviction ou au seul sentiment de la liberté, cela ne saurait constituer de preuve pour l'existence de la liberté. Nous parlons beaucoup d'elle, il nous arrive de nous conduire comme si son existence ne posait pas de problème, mais avons nous seulement une preuve qui écarterait tout doute au sujet de sa réalité, de son effectivité ? [énoncé du sujet] Ainsi, on peut se demander si le pouvoir de choisir que tout homme possède peut constituer à lui seul une preuve de l'existence de la liberté.[problématisation] Si quelqu'un doutait de son existence, suffirait-il qu'il éprouve en lui-même et de lui-même son pouvoir de choisir ? La liberté peut en effet se confondre avec le libre-arbitre, c'est-à-dire le pouvoir qu'a notre volonté de choisir de manière contingente entre plusieurs actions possibles. Mais si cela devait constituer une preuve de notre liberté, encore faudrait-il pouvoir prouver le caractère contingent du choix. Or comment ce qui se produit en nous pourrait-il certifier quoi que ce soit ? Ce qui est visible et indubitable, ne serait-ce pas plutôt l'action, et jamais ce qui la précède dans notre intériorité ? [annonce du plan] Dans un premier temps, il peut sembler que le libre-arbitre suffit à définir la liberté, dans la mesure où il ne se laisse jamais contraindre, contrairement à l'action. Mais définir la liberté, ce n'est pas encore la prouver, nous sommes bien incapables de certifier qu'un acte ait été choisi de manière contingente, c'est pour cela que la compréhension déterministe de la liberté soit la seule cohérente et vraie. Néanmoins, ces deux conceptions reposent sur le même présupposé, à savoir que la liberté devrait pouvoir se prouver, ce qui en réalité est impossible.

« ont été.- Cette capacité de choisir de manière contingente vient du caractère infini de notre volonté (cf.

Bibliographie :Descartes, Méditations métaphysiques) : autant nos actions sont limitées, elles rencontrent des obstacles etn'atteignent pas toujours leur but ; autant notre volonté peut tout choisir : le possible comme l'impossible, le vraicomme le faux, le raisonnable comme le déraisonnable.

Je peux contraindre l'action d'autrui, mais je ne peuxl'empêcher de vouloir que 2 et 2 fassent 5. Transition : Qu'il existe un choix ne signifie pas encore qu'il est contingent.

D'autre part, a-t-on une preuvequelconque de cette contingence ? J'ai la conviction que j'ai choisi X plutôt qu'Y alors que j'aurais très bien puchoisir Y.

Mais cette conviction n'est pas une preuve, d'autant plus que cela se heurte à toute explication. II Le pouvoir de choisir n'est pas une preuve de l'existence de la liberté humaine. - nous n'avons aucune preuve pour certifier que nos choix sont effectués de manière contingente (Hobbes) : ilfaudrait que nous puissions prouver qu'ils n'ont pas été déterminés par quoi que ce soit.

Or, il se peut que nousignorions les causes dont nos choix ne sont que les effets nécessaires, notamment parce que ces causes sontlointaines et/ou internes (des évènements vécus, des sentiments, des désirs)- la contingence présumée de nos choix va à l'encontre du principe selon lequel tout ce qui se produit dans lanature est l'effet nécessaire d'une cause antérieure – on voit mal par quel miracle l'homme échapperait auxlois de la nature.- L'affirmation d'une telle contingence repose sur une distinction fictive, entre désir et volonté.

Nous croyonspouvoir choisir grâce à notre « volonté » contre nos désirs, mais en réalité l'action que nous croyons avoir choisien'est que l'effet d'un désir ou d'une peur qui s'est avérée plus intense que toutes les autres.- Par conséquent, la liberté ne peut se prouver par la capacité de choisir, seulement par l'action.

Elle est dite libre sielle atteint son but, si elle n'est pas empêchée. Transition : Toute action est en droit explicable par des causes.

Cependant, une telle compréhension fait disparaîtrela responsabilité du sujet.

On est donc en droit d'affirmer l'existence de la liberté, et en même temps l'impossibilitéde la prouver. III.

L'existence de la liberté ne peut se prouver (Kant). - on peut surmonter l'antinomie entre le libre-arbitre et le déterminisme de la nature dès que l'on saisit que la liberténe se manifeste jamais empiriquement.

Aucune action, quelle qu'elle soit, ne pourra jamais constituer de preuve dela liberté.

Mais on ne peut pas plus arguer du déterminisme dans la nature pour établir que la volonté est toujoursdéterminée (voire même qu'elle est illusoire) car c'est se restreindre aux seuls faits empiriquement constatables,alors que ce qui existe ne se résume pas à ce qui est empiriquement constatable.- La liberté se présente plutôt comme la condition de possibilité de la morale et de la responsabilité.

Il s'agit là defaits : que nous nous demandions comment nous conduire, que nous nous interrogions sur le bien et le mal, quenous nous reprochions mutuellement d'avoir mal agi, tout cela est constatable.

Or il faut bien supposer, commecondition de possibilité de toutes ces interrogations, une capacité à surmonter tout ce qui pourrait se présentercomme facteur déterminant.

La liberté ne se prouve donc pas, mais elle existe bel et bien comme Idée. Conclusion : Nous nous distinguons spontanément des autres êtres en invoquant la capacité de décider par nous- mêmes.

Mais les sciences de la nature, tout comme les sciences de l'homme, ont tendance à nous montrer que nosconduites ne sont pas contingentes, qu'elles sont la conséquence nécessaires d'un entrecroisement complexe decauses déterminantes (le vécu, l'origine sociale et culturelle, etc.).

Ont-elles tout à fait raison ? Oui, au sens oùnous ne choisissions jamais dans une complète indétermination, mais toujours dans une situation particulière dontles contours sont tracés par une multiplicité de facteurs.

Non, dans le sens où c'est nous qui choisissons d'accorderplus de sens ou de valeur à tel ou tel facteur et que cela constitue une réponse à l'exigence de liberté. \Sujet désiré en échange : Liberté et contrainte ?. »

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