Que nous apprennent les oeuvres d'art ?
Publié le 23/03/2005
Extrait du document
Analyse du sujet :
La question est formulée de façon totale. Elle appelle soit une réponse négative : l'oeuvre d'art ne nous apporte rien ; soit une réponse affirmative : l'oeuvre d'art nous apporte quelque chose. Dans ce cas il va s'agir de s'interroger sur ce quelque chose et donc de voir ce que l'art nous apporte ou tout du moins peut nous apporter. Avant de répondre plus en détail à cette question, attardons-nous sur les concepts qui la composent :
Art :
On peut dégager deux grands sens de ce concept. Le premier étant celui qui renvoie au grec technè, autrement dit l'ensemble de procédés qui visent à produire un certain résultat. L'art apparaît comme étant un moyen en vue d'une fin. L'art se distingue ainsi de la science comme connaissance purement théorique, mais aussi de la nature qui loin d'être produite ou créée serait un toujours déjà là. On parle ainsi de la maison des arts et des métiers, de l'art de la médecine, de la mécanique... La seconde acception appartient elle au champ plus particulier de l'esthétique, l'art est dans ce sens la création artistique, autrement dit l'oeuvre d'art qui est objet de jugement esthétique.
Oeuvre d'art :
Produit purement humain, représentation particulière du monde, des émotions et d'une sensibilité particulière, voire d'un instant spontané et / ou créatif.
Apporter quelque chose :
- Mettre à la disposition, au service de quelqu'un (ou d'un groupe).
- Procurer (un bien)
- Enrichir moralement, intellectuellement
Nous :
Le « nous « renvoie au destinataire de l'oeuvre d'art. A l'instar de son origine, l'oeuvre d'art a comme destinataire l'être humain.
Problématisation :
L'oeuvre d'art nous apporte-t-elle quelque chose ? Se poser cette question, c'est se placer dans une perspective utilitariste face à l'oeuvre d'art. C'est voir en elle la source d'un bien quelconque. Mais l'oeuvre d'art n'est-elle source que de bienfaits ? De plus, l'oeuvre d'art a-t-elle pour essence de nous apporter quelque chose ? N'est-elle pas plus que ça ? Dans quelle mesure la véritable oeuvre d'art trouve-t-elle sa raison d'être par-delà les bienfaits et les méfaits qu'elle peut apporter à l'homme ?
«
KANT, Critique de la faculté de juger
« Devant une production des beaux-arts, on doit avoir conscience quec'est de l'art et non de la nature, mais il faut aussi que la finalité dansla forme de l'oeuvre paraisse aussi libre de toute contrainte de règlesarbitraires que si c'était un produit pur et simple de la nature.
C'est surce sentiment de liberté - liberté jointe à la finalité - que repose lasorte de plaisir qui est seule universellement communicable, sanscependant se fonder sur des concepts.
La nature était belle quand elleavait l'aspect d'une oeuvre d'art ; l'art à son tour ne peut être appelébeau que si, tout en nous laissant conscients qu'il est de l'art, il nousoffre pourtant l'aspect de la nature.
En effet, qu'il s'agisse d'art ou denature, nous pouvons dire en général : est beau ce qui plaît dans lesimple jugement (non dans la sensation ni par un concept).
Or, l'art atoujours un certain dessein : produire quelque chose.
Si c'était unesimple sensation (purement subjective) qui soit accompagnée deplaisir, cette production ne plairait dans le jugement que parl'intermédiaire de la sensibilité.
Si le dessein était de produire un objetdéterminé, l'objet produit par l'art ne plairait qu'au moyen de concepts: ce ne serait plus l'un des beaux-arts, mais un art mécanique.
Ainsi lafinalité dans les productions des beaux-arts, quoique produite àdessein, ne doit pas le paraître ; autrement dit, l'art doit avoir l'apparence de la nature, bien que l'on ait conscience qu'il est de l'art.
Or, une production de l'art paraîtnaturelle à la condition que les règles, qui seules lui permettent d'être ce qu'elle doit être, aient étéobservées exactement, mais que cet accord ne soit pas acquis péniblement, qu'il ne laisse pas soupçonnerque l'artiste avait la règle sous les yeux et les facultés de son âme entravées par elle.
»
« L'art est distingué de la nature comme le «faire» (facere) l'est de l'« agir» ou du « causer » en général(agere), et le produit ou la conséquence de l'art se distingue en tant qu'oeuvre (opus) du produit de lanature en tant qu'effet (effectus).
En droit, on ne devrait appeler art que la production par liberté, c'est-à-dire par un libre arbitre, qui met la raison au fondement de ses actions.
On se plaît à nommer une oeuvred'art (Kunstwerk) le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n'est qu'uneanalogie avec l'art; en effet, dès que l'on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexionproprement rationnelle, on déclare aussitôt qu'il s'agit d'un produit de leur nature (de l'instinct), et c'estseulement à leur créateur qu'on l'attribue en tant qu'art.
Lorsqu'en fouillant un marécage on découvre,comme il est arrivé parfois, un morceau de bois taillé, on ne dit pas que c'est un produit de la nature, maisde l'art ; la cause productrice de celui-ci a pensé à une fin, à laquelle l'objet doit sa forme.
On discerned'ailleurs un art en toute chose qui est ainsi constituée qu'une représentation de ce qu'elle est a dû, dans sacause, précéder sa réalité (même chez les abeilles), sans que toutefois cette cause ait pu penser l'effet(ohne dass doch die Wirkung von ihr eben gedacht sein dürfe) ; mais quand on nomme simplement une choseune oeuvre d'art pour la distinguer d'un effet naturel, on entend toujours par là une oeuvre de l'homme.
»
2.
L'oeuvre d'art comme source de manipulation – l'art de la propagande
On peut penser pour en rester au Xxème siècle à la propagande nazie ou soviétique.
Les régimes totalitairesutilisaient l'art en vue de désinformer et de manipuler les masses.
Pour le régime soviétique stalinien, on peutciter certains peintres officiels du régime : Plastov, Romas, Toidze, Guerassimov, Boris Vladimirski.
Et pour leIII è Reich :
3.
L'art comme imitation du réel – un pâle simulâcre falsificateur.
»
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