Devoir de Philosophie

Que signifie la mort ?

Publié le 17/01/2004

Extrait du document

MORT: Du latin mors, «mort». Cessation complète et définitive de la vie. Seul parmi les animaux, l'homme se sait mortel: cruelle certitude qui limite son horizon et l'oblige à composer avec sa propre disparition, comme avec celle des êtres auxquels il est attaché. Pour Platon, la mort est un «beau risque à courir». Dans le Phédon, Socrate définit la mort comme la séparation de l'âme et du corps; délivrée de sa prison charnelle, l'âme immortelle peut librement regagner le ciel des Idées, patrie du philosophe. Épicure tient la mort pour un non-événement, puisque jamais nous ne la rencontrons. Tant que nous sommes en vie, la mort n'est pas; et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes plus. Pour Heidegger au contraire, la vie humaine s'inscrit dans la finitude: «Dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir».

« y avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mortn'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. B.

la mort étant ce dont on ne peut faire l'expérience, elle ne peut pour nous avoir une signification, justementparce que, si l'on reprend la Critique de la raison pure de Kant, on ne peut avoir une connaissance sûre que de ceque l'on peut faire l'expérience : un concept sans intuition sensible n'est qu'une idée de la raison, quelque chosequ'on ne peut connaître.

C.

dire que la mort « n'est rien pour nous » (Epicure), c'est redéfinir le champ de ce qui dépend de nous, de ce quipeut et doit nous préoccuper afin de le distinguer de ce à quoi on ne peut rien faire.

Mais dans ce cas, la mort n'atout simplement pas de signification et elle ne doit pas en avoir, puisque cette signification ne pourrait conduire qu'àune peur injustifiée qui gâcherait la vie.

Transition : pourtant, même si on ne fait pas l'expérience de la mort, on voit mourir autrui, c'est même notre premier contact avec la mort.

Que signifie pour nous la mort d'autrui ? Nous permet-elle de connaître la mort, celalui donne-t-il une signification ? II.

la mort d'autrui a-t-elle une signification pour nous ? A.

selon Heidegger, la mort n'est pas quelque chose d'extérieur à nous, maisau contraire quelque chose qui concerne structurellement notre existence.Heidegger distingue dans Etre et temps le fait de périr du fait de mourir.

Lepérir, c'est ce qui arrive toujours comme un accident, comme quelque chosed'extérieur et de contingent : c'est le faux rapport à la mort, et non lerapport authentique.

Le fait de périr, c'est donc ce qui est simplement situé àla fin de la vie de l'homme, tandis que le « mourir », c'est le rapport quel'homme a à la mort durant toute sa vie, c'est ce qui définit son existence.

On ne connaît que la mort, attendue ou accidentelle, des autres.

La mort estcelle des proches ou des inconnus.

Elle est un événement naturel, banal, prisdans l'ordinaire des faits divers quotidiens : "La mort se présente comme unévénement bien connu qui se passe à l'intérieur du monde." Cette banalitéquotidienne des événements se caractérise par l'absence d'imprévu, et lamort comme événement ne déroge pas à la règle.

En revanche, ma propremort est un événement prévu, qui fait l'objet d'une absolue certitude, maiscomme réalité absente, non encore donnée, elle estindéterminée et pour cette raison n'est pas à craindre.

L'expérience memontre qu"'on meurt", c'est-à-dire que la mort concerne avant tout le "on" :tout le monde, et personne en particulier.

Et tant que l"'on meurt", ce n'estprécisément jamais moi qui meurs.

"On", c'est tous, donc pas moi enparticulier.

Dans l'expérience quotidienne de la vie, le "fait de mourir" estramené au niveau d'un événement qui concerne bien la réalité humaine, mais elle advient toujours pour moi parprocuration.

Dans la réalité humaine et sociale, la mort est un événement qui relève du domaine public.

A ce titre depseudo-réalité, nous en oublions ses éléments constitutifs : en soi, la mort est un inconditionnel et un indépassablequi fonde la possibilité de ma propre existence et sa prise de conscience.

Elle est un impensable qui fait le fond de lapossibilité de penser mon existence propre : "Le "on" justifie et aggrave la tentation de se dissimuler à soi-mêmel'être pour la mort, cet être possédé absolument en propre." Quand on dit que la mort n'est "pas encore, pour lemoment", on s'accroche à la réalité humaine pour se voiler la certitude que l'on mourra un jour.

On fuit la mort,parce que c'est une pensée fatigante et inaccessible, et que nos soucis quotidiens nous paraissent plus importantsque la réflexion sur le fondement de tout être humain d'être un être pour la fin.

La mort est sans cesse différée, etsa préoccupation laissée à l'opinion générale.

B.

la mort des autres ne nous permet donc pas un rapport authentique à la mort, car on la perçoit toujours commeun périr, et non comme un mourir, c'est-à-dire qu'on considère la mort comme quelque chose d'extérieur au sujet.

Lamort de l'autre, c'est la mort du « on », c'est-à-dire de tout le monde, mais en même temps de personne, puisquec'est une mort qui ne touche pas vraiment l'être existant : « on finit toujours par mourir un jour » écrit Heidegger enreprenant ces paroles du langage quotidien, « mais de prime abord, le on même demeure hors d'atteinte ».

Le« on », qui désigne tout le monde et personne ne peut donc être touché par cette mort puisqu'il subsiste au-delà dupérir.

C.

le roman de Tolstoï La mort d'Ivan Illich illustre bien cette absence de signification de la mort d'autrui.

Lors de lamort d'Ivan Illich, chacun de ses proches passe par une confrontation directe avec l'idée de sa propre mort, idée qui. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles