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Que vaut le sentiment que nous avons d'être libre ?

Publié le 17/03/2009

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Que vaut le sentiment que nous avons d'être libre ?

 

Nul doute qu'il existe, entre le sens commun et la philosophie, un incommensurable abîme sur la conception de la liberté humaine. Si le premier consacre un global et vulgaire « fais ce qu'il te plaît «, la seconde est riche d'une réflexion complexe et de points de vue variés sur la nature de la liberté humaine. Une telle notion reçoit en effet en philosophie, de manière problématique, diverses déterminations (psychologiques, politiques, morales).

Toutefois, nombreuses sont les réflexions qui se rejoignent sur un caractère particulier de la liberté humaine : jamais concrètement atteinte, celle-ci affirme plutôt une tendance humaine irrépressible fondée sur l'affect. Il semble que la liberté soit le but universellement reconnu de l'activité humaine, basé sur le sentiment moral d'être libre.

Nous nous interrogerons alors sur la valeur d'un tel sentiment. Est-il le principe fondateur d'un but accessible ou au contraire une simple tendance illusoire des hommes refusant toutes les servitudes et déterminations inhérentes à l'existence concrète ?

 

 

I) L'illusion du sentiment de liberté

 

II) Le sentiment fondateur d'une délivrance

 

 

 

« Ainsi Platon qui, de manière illustre, présenta une métaphore (cf.

La République , l'allégorie de la caverne ) caractérisant cette situation initiale où l'homme est d'abord prisonnier du monde sensible, illusoire et, également,tout le chemin vertical qui conduit l'homme-sage à se délivrer processuellement de cet état premier pour enfinaccéder au monde vrai, idéal, de la Vérité (monde des Idées), délivré des illusions sensibles.

La valeur du sentimentde liberté est alors une valeur « téléologique » (science de la finalité, des fins), puisque ce sentiment inciteral'homme courageux à entreprendre le chemin ardu vers une liberté advenue.

Leibniz, également, ne retiendra une position déterministe que pour consacrer une « liberté » rationnellementcomprise.

Selon lui, les déterminations qui prévalent dans la situation existentielle humaine initiale ne contredisentpas la réalité d'une liberté humaine potentielle.

Cette liberté est conditionnelle selon l'allemand, dépendante dupouvoir de la volonté humaine à s'éclairer (la raison est souvent métaphoriquement comprise comme lumière sur leschoses, permettant d'accéder à la vérité) par l'entendement et le jugement.

Le pouvoir humain de se conduire parsa seule rationalité consacrera, suprêmement, une liberté de choisir contre toutes les déterminations extérieures: le« libre-arbitre » (cf.

Descartes, Entretien avec Burman ; Spinoza, Éthique ; Leibniz, Opuscules philosophiques , Remarques sur la partie générale des principes de Descartes ). Sous une détermination « morale » encore, Épicure (cf.

Lettre à Ménécée ) et Kant (cf.

Fondements de la métaphysique des moeurs ), plus tard, définiront tous deux une capacité humaine à se départir de ses inclinations, passions et pulsions grâce à la volonté éclairée par le raisonnement.

Cette liberté morale définira un homme « sujetet responsable de ses actes » et non plus un simple « objet et esclave » de son existence et des déterminationsnaturelles, culturelles et psychologiques qui ne manquent pas de se manifester à chaque instant.

Ajoutons, toutefois, que la théorie psychanalytique héritée de Freud mis à mal cette notion de liberté et la valeur dusentiment qui lui est attaché, puisque relevant l'efficience de l'activité inconsciente.

Celle-ci, complétant l'identitéconsciente, serait cela même qui nous donnerait l'image d'un sentiment de liberté illusoire, puisque tous nos actesseraient imperceptiblement explicables par l'existence d'une sphère pulsionnelle irrépressible.

N'oublions cependantpas, et Popper fut là pour nous le rappeler, que cette thèse reste théorique et ne pourra jamais prétendre accéderau statut de science...

Conclusion La valeur de notre sentiment de liberté semble être, paradoxalement, toujours dépendant d'une réflexion etd'une réaction humaine à une incontournable situation de contrainte originelle de l'humanité.

Nous sommesbien, le plus souvent, déterminés par notre situation naturelle, physique, psychologique, culturelle et nousamène donc à considérer un idéal de délivrance de toutes ces déterminations externes et internes. Toutefois toute notre civilisation repose sur l'affirmation de ce pouvoir humain de libération de tous lesdéterminismes et nous engage à redonner des valeurs morales, psychologiques, politiques à ce sentiment-moteur qu'est le désir universel de désir d'une liberté advenue.

Cette tendance à affirmer la possibilité d'uneliberté universelle est cela même qui permit à l'homme d'accomplir tous les fantastiques progrès dont nosgénérations présentes sont spectatrices.

Mais le chemin qui reste à parcourir nous incline à penser la libertécomme pur idéal et moteur de l'agir humain.. »

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