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Que veut-on dire lorsqu'on définit l'homme comme un être historique ?

Publié le 10/02/2011

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L'homme n'est devenu que tardivement un objet de réflexion pour lui-même. Si les interrogations philosophiques traditionnelles partent de l'existence humaine saisie comme une donnée, pour évaluer son statut dans l'univers, ses possibilités de connaissance ou d'action, elles ne posent que très rarement le problème de la formation de l'homme lui-même, de sa genèse historique. Indépendamment des représentations religieuses qui substituent une théorie de la création à ce problème, l'affirmation de l'existence d'une « nature humaine « prédéfinie ne semble pas avoir été réellement mise en question jusqu'à une époque récente.

« d'organisations sociales distinctes).

L'homme vit donc dans l'histoire, mais peut-on le définir comme un êtrehistorique, et que veut-on dire par là ? — Première partie. Analyse de la question posée; mise en évidence de ses implications philosophiques et de son enjeu (cf.

plus haut). — Deuxième partie. L'homme vit dans l'histoire.

Mais est-il déterminé par elle? Statut traditionnel de l'histoire: une «Odyssée», une aventure temporelle qui advient à une essence prédéfinie.

Cf.Saint Augustin: le seul niveau de rationalité est celui de la théologie.

L'homme s'y définit comme créature, enrelation constante avec Dieu.

L'histoire ne peut affecter son essence profonde.

La fini-tude et l'imperfectionhumaines, qui produisent leurs effets dans l'histoire, lui préexistent.

Cf.

aussi Bossuet Discours sur l'histoireuniverselle (l'histoire vécue par l'homme lui échappe en partie.

Mais la foi lui garantit qu'il y a un plan divin, unagencement des événements où Dieu manifeste sa bienveillance: thème de la Providence divine.

Même si l'histoireéchappe à l'homme, elle est faite pour lui.

Son être ne pâtit qu'en apparence, car il existe une justice immanente). — Troisième partie. L'homme produit de l'histoire, et non essence prédéfinie.

Pour Marx et Engels, non seulement il est arbitraire de jugerl'histoire au nom d'une norme placée en dehors d'elle, mais il est erroné de la réduire à un processus extérieur,inessentiel.

Si l'on présuppose une essence humaine antérieure à tout processus matériel, quels critères peut-onadopter pour la définir? Quel contenu précis lui donner? Inévitablement, celui qui aborde l'histoire réelle avec deslubies idéalistes (expression employée dans L'idéologie allemande) définira l'être humain dans son essence enreprenant implicitement les normes et les représentations de son époque.

L'inversion idéaliste est du même coupprojection idéologique.

Ainsi, les économistes contemporains de la montée de la bourgeoisie croient-ils reconnaîtredans la nature humaine qu'ils posent comme immuable l'individualisme, l'esprit d'initiative, la volonté de puissance, lesens de l'épargne, etc.

Cf.

sur ce point la critique des robinsonnades que développe Marx dans l'Introduction à lacritique de l'économie politique (Éditions Sociales, page 149). « Pour les prophètes du XVIIIe siècle — Smith et Ricardo se situent encore complètement sur leurs positions —, cetindividu du XVIIIe siècle, produit, d'une part, de la décomposition des formes de sociétés féodales, d'autre part, desforces de production nouvelles qui se sont développées depuis le XVIe siècle — apparaît comme un idéal qui auraitexisté dans le passé.

Ils voient en lui non un aboutissement historique, mais le point de départ de l'histoire, parcequ'ils considèrent cet individu comme quelque chose de naturel, conforme à leur conception de la nature humaine,non comme un produit de l'histoire, mais comme une donnée de la nature.» Il faut donc partir non d'une idée préconçue de l'homme, mais de l'activité matérielle par laquelle les hommesproduisent leur existence.

Et l'on saisira alors le caractère historique de l'homme. — Quatrième partie. Les différents aspects constitutifs de la réalité humaine.

Ressaisir les multiples déterminations qui font de l'hommeun être historique : a) la production de l'existence matérielle et ses variations. b) l'historicité des normes éducatives. c) l'historicité des savoirs et des savoir-faire. d) l'évolution des formes de représentations collectives. [N.B.

Corrélation avec le sujet suivant pour approfondissement de ces questions.] — Conclusion. L'apport des sciences humaines semble irréfutable.

Dire que l'homme est un être historique, ce n'est pas seulementlui reconnaître une existence historique, mais admettre qu'il est en quelque sorte héritier d'une histoire.

Il reste quele vieux mythe de la nature humaine a la vie dure, pour toutes sortes de raisons psychologiques et idéologiques qu'ilconviendrait d'envisager pour mettre en évidence l'enjeu politique de la question qui nous était posée.. »

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