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Que veut-on dire lorsqu'on évoque le pouvoir des mots ?

Publié le 21/02/2011

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DIRECTIONS DE RECHERCHE

• Question des mots-valeurs (tels par exemple que « liberté «; « justice «...) chargés de multiples sens et qui sont l'enjeu de multiples « batailles « de captation ou de détournement de sens. • Question de ce qu'il est convenu d'appeler « les effets de sens «. • Problématique de la « dénotation « et de la « connotation «. • Données fournies par la psycho-linguistique et la socio-linguistique. • Pouvoir des mots en regard des travaux de « la psychanalyse «.

« avoir de difficulté à correctement définir les concepts de « mots» et « pouvoir ».

En particulier il faut bien serappeler, à propos des mots, les notions de signifié et de signifiant, qui montrent l'existence d'un « intérieur» et d'un« extérieur » des mots.Cette dernière distinction va vous conduire d'abord au problème : le pouvoir des mots vient-il des mots eux-mêmesou d'autre chose?Elle va également vous orienter dans le choix du plan qui est fondamentalement un plan de type dialectique, appuyédans une de ses parties, la thèse, sur un plan progressif. Thèse : le pouvoir des mots vient des mots eux-mêmes :• un appareil symbolique d'emploi très pratique;• un système de thaumaturgie et d'action.Antithèse : le pouvoir des mots vient du porte-parole.Synthèse, répondant au problème posé : la puissance des mots vient du dedans et du dehors du langage. 1° Introduction Les mots sont définis, en linguistique, comme des sons ou des groupes de sons articulés constituant une unitésémantique, comme des unités linguistiques fonctionnant de manière relativement autonome.

Le mot désigne donc lesigne linguistique et associe deux éléments, l'idée de la chose, le signifié (exemple : l'idée de table) et, d'autre part,l'image acoustique, le signifiant.

Le mot, signe linguistique, constitue, par conséquent, la synthèse et l'unité dusignifié et du signifiant.Les mots en tant que tels apparaissent donc comme les unités de base du langage, défini comme la faculté qu'ontles hommes de s'entendre au moyen de signes vocaux.D'autre part, qu'est-ce que le pouvoir? C'est, avant tout, la possibilité d'agir sur quelqu'un ou sur quelque chose,c'est une capacité de maîtriser les objets, mais aussi d'obtenir, pour un dominant, certains actes et certainscomportements chez un dominé.

Donc, le pouvoir est puissance, puissance sur les choses ou les êtres.Les signes linguistiques véhiculent bien, comme le montre toute observation courante, une puissance, une possibilitéd'agir sur quelque chose ou quelqu'un.

« Il n'a qu'un mot à dire », affirme-t-on de celui dont on souligne ou proclamela puissance.

L'intitulé du sujet et la question nous invitent à rechercher l'origine du pouvoir des mots, à nousinterroger : où réside exactement le pouvoir des signes linguistiques? Mais, plus profondément, le problème quesoulève le sujet est celui de savoir si le pouvoir des mots se situe dans les signes linguistiques eux-mêmes ou dansune autre sphère.

L'autorité et la puissance viennent-elles au langage du dedans ou du dehors ? A) Le pouvoir des mots vient des mots eux-mêmes, a) Un appareil symbolique commode et léger. • Avant les mots : rien.Le pouvoir des mots se comprend, en tout premier lieu, à partir du « néant » pur qui précède l'ordre de ladénomination.

Avant le langage, l'univers qui nous est donné est de l'ordre du singulier, de l'imprécis, del'indéterminé, du flottant, du vague, du nébuleux.

Les mots apportent délimitation et précision dans un réel qu'ilstirent véritablement du néant.

Il y a d'abord pouvoir des mots parce qu'avant eux, il n'est rien.

Comme l'écrivaitNietzsche, les nommes de génie sont des nommeurs.

Ils créent par les mots ce qui n'existe pas.

Avant les mots, iln'y a rien.

Leur pouvoir s'enracine dans le néant qu'ils informent.Néanmoins, si le pouvoir des mots procède à l'évidence du néant qui les précède, nous ne savons pas encore quelleest la source interne de ce mystérieux pouvoir.

Pourquoi leur est-il donné d'agir sur les choses et les êtres, devéhiculer une puissance à partir du rie ni S'il est vrai qu'en deçà des mots, il n'y a rien, d'où procède le pouvoircréateur des mots à partir de ce rien? • Le système de signes le plus économique.Les mots commandent, à partir du rien, l'accès à l'être et à l'existence.

Ils commandent cet accès parce qu'ilsincarnent la forme la plus haute de la faculté de symbolisation.

Ils expriment le réel par des signes, comme nousl'avons vu, constituant une unité entre un signifié et un signifiant.

Or lepouvoir des mots provient d'abord de ce qu'ils représentent le symbolisme le plus économique.

En ceci, ils diffèrentd'autres systèmes représentatifs, ils sont commodes, requérant le minimum d'investissement physique ou corporel.L'appareil symbolique des mots est le plus « léger » qu'il soit possible d'imaginer et tire de cette légèreté sapuissance.

Imaginons, écrit Benveniste, ce que serait la tâche de représenter aux yeux une « création du monde »s'il était possible de la figurer en images peintes, sculptées ou autres au prix d'un labeur insensé.

Voyons ce quedevient la même histoire quand elle se réalise dans le récit, suite de petits bruits vocaux qui s'évanouissent dèsqu'ils sont émis.

Manifestement, les mots permettent de posséder une puissance maximale sur le monde et leschoses à partir d'un intermédiaire fort économique.

Ils tirent leur puissance démiurgique d'un outil symbolique trèsfacile à utiliser.

« Aucun pouvoir n'égalera jamais celui-là, qui fait tant avec si peu» (Benveniste).Ainsi, l'appareil des mots est léger, commode, le langage tire son pouvoir de son extraordinaire « facilité », de salégèreté infinie. b) Thaumaturgie et action. • Thaumaturgie et magie.Voici un système de signes économiques, légers, d'utilisation facile.

Ce système de signes tire son pouvoir nonseulement du fait qu'il exprime la réalité, mais de ce qu'il la fait surgir et la révèle magiquement, c'est-à-dire enproduisant, par des procédés « occultes », des phénomènes inexplicables ou qui semblent tels.

Le mot, si léger, si. »

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