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Quelle liberté peut-on envisager avec l'inconscient ?

Publié le 27/02/2005

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Ici, l'inconscient laisse alors envisager la liberté : ne pourrions-nous dire que la psychanalyse, en révélant le sujet à lui-même, en lui montrant ce qu'il y a de nécessité en lui, augmente sa liberté ? Si être libre = se défaire de ses illusions, alors l'inconscient participe de notre liberté.   2-      Elargir le champ de la conscience   a)      précision sur la notion de liberté Il y a deux libertés à envisager : ·         liberté comme indépendance absolue et toute-puissance que l'idée d'inconscient exclut : pour être libre, je dois être autonome ·         liberté comme sagesse de résignation qui permet de se connaître, de donner du sens à certaines productions psychiques et donc à se défaire de l'illusion d'un moi aux commande de toutes nos actions. On peut rapprocher cette idée de ce que dit Spinoza. Considérant que « l'homme n'est pas un empire dans un empire », qu'on ignore tout de ce que peut un corps (tout comme on ne sait pas tout ce que le psychisme renferme en deçà de la conscience), l'auteur de L'éthique pense que la liberté consiste d'abord à se défaire de ses illusions et de ses préjugés et non à se croire tout puissant (« J'appelle libre une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature, contrainte une chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir d'une certaine façon déterminée »). Pour Freud, l'idée est similaire : il faut que l'homme accepte que les données de la conscience sont lacunaires. Il faut qu'il comprenne que les manifestations de l'inconscient, malgré leur étrangeté (est étranger ce qui est autre que soi), appartiennent à sa nature.   b)     La cure comme début de liberté Ainsi la cure analytique (ou analyse confrontant un patient à un étranger, l'analyste) consiste à faire prendre conscience au sujet de ses responsabilités, non pas au sens où il a fait le choix de censurer ses pulsions, mais au sens où cette censure est paradoxalement de son fait : l'inconscient n'est pas l'autre du conscient ou le non-conscient mais une extension du conscient. Or c'est bien ici que l'on peut envisager une forme de liberté : les névroses ne relèvent pas une altération fonctionnelle du psychisme, mais d'une méconnaissance de celles-ci : le sujet névrosé est celui qui refuse d'admettre que ces pulsions existent (et c'est ainsi que celles-ci se révoltent et que les symptômes surgissent alors ou peuvent surgir). Ainsi, la cure permet, non de faire disparaître définitivement les angoisses - ce qui serait illusoire puisqu'elles sont partie intégrantes de notre être (l'ics est structurant) - mais elle permet au sujet, lorsque celles-ci ressurgissent, de se montrer capable de les gérer (=définition de la maturité psychologique) car il les connaît.

Remarques sur l’intitulé du sujet :

§  Question posée est ouverte (au contraire des questions fermées appelant globalement une réponse négative ou positive). Donc, on ne saurait  répondre d’emblée et catégoriquement qu’aucune liberté n’est envisageable ; ou alors, il faut préciser, justement, quelle liberté on exclut.

§  Inversement, on ne peut pas tenir pour acquis que l’inconscient est compatible avec la liberté ; autrement le sujet n’aurait aucune raison d’être : si la question se pose, c’est bien que la liberté est possiblement envisageable avec l’inconscient, mais une fois de plus, tout le problème est de dire de quelle liberté on parle alors.

§  En somme, ce qu’on nous demande ici, c’est de déterminer une forme de liberté qu’on puisse envisager avec l’inconscient. Or le « peut-on « appelle à distinguer entre le fait et le droit : 1-est possible ce qui est réalisable, ce qu’on a les moyens de … 2- est possible, ce qui est légitime, ce qu’on a le droit de … On nous demande donc de définir ce que l’inconscient nous laisse envisager, réellement et/ou légitimement, comme liberté.

 

Problématique : En tant que science, la psychanalyse exclut-elle d’emblée tout pouvoir de délibération et de choix réfléchi propres au sujet responsable, ou bien, est-il envisageable de voir dans l’inconscient une extension de la connaissance de soi pouvant au contraire, augmenter la liberté du sujet ?

« Dans ses écrits Freud prend toujours soin de démarquer sa théorie de l'inconscient d'une quelconque pensée de l'intériorité ou d'une discipline del'introspection.

La psychanalyse se veut une science et l'inconscient possèdeun rôle causal (l'inconscient comme domaine du pulsionnel) et structure le psychisme.

Ainsi la scientificité de la psychanalyse se justifie par le fait queles effets de l'inconscient sont observables , en particulier dans des phénomènes tels que les méprises, les lapsus, les erreurs, les rêves.

Dans cesphénomènes se manifeste l'action de l'inconscient et on remarque que le sujeten est bien souvent interloqué, surpris, comme s'il y avait là quelque chosequi n'est pas de son fait.

Or ce sentiment d'étrangeté atteste qu'on a affaireà de la détermination inconsciente et donc à un domaine où le conscient n'a aucun pouvoir ; et c'est de cette impuissance que Freud tire argument pourposer que l'inconscient manifeste la soumission du psychisme à des règles, àdes structures.

Quelles sont–elles et comment restreignent-elles la liberté dusujet ? b) le mécanisme pulsionnel et le refoulement Celui-ci rend compte de la formation de l'inconscient pris comme instance active (donc ics = substantif et non un adjectif).

Il s'agit donc biende réfléchir scientifiquement sur un objet donné.

Or Freud le détermine enempruntant beaucoup d'images à la thermodynamique : cette discipline faisant référence à la transformation du travail en chaleur, la pulsion est ce qui fait faire par poussée constante.

Ducoup, on ne choisit pas d'être un système de pulsions et on ne peut s'en détourner comme on fuit face au danger . Cependant, Freud remarque que toutes nos pulsions ne trouvent pas satisfaction : un certains nombres d'interdits intériorisés par le sujet font que beaucoup d'entre elles sont refoulées et ainsi « stockées » dansl'inconscient.

Mais, le refoulement lui-même n'est pas conscient et n'obéit donc pas à un choix délibéré du sujet : lerefoulement se fait, pour paraphraser Malebranche, « en nous, sans nous et même malgré nous ».

En conséquence,il semble difficile d'envisager une forme de liberté.

c) « le moi n'est pas maître dans sa propre maison » L'image employée pour penser l'inconscient n'est pas seulement scientifique, elle est aussi politique : le Moi ou instance consciente du psychisme est dominé ou géré par les le Surmoi ou instance de la censure qui gère le flux des pulsions en fonctions des interdits majeurs intériorisés par le sujet.

La Moi n'est donc pas « maître » mais bienesclave.

Une nouvelle fois, l'inconscient ne laisse pas de place à la liberté.

Le psychisme semble obéir à une logiquequi dépasse de loin tout ce qu'on croit contrôler.

Transition :· La liberté suppose la possibilité de choisir en toute conscience : l'homme libre n'est pas celui qui agit sans motif et de façon impulsive, mais celui qui sait ce qu'il fait et pourquoi il le fait.

En ce sens, l'idée d'inconscient entant qu'il s'agit d'une puissance active me portant à agir de telle ou telle façon, exclut l'idée de liberté.· Pourtant , si je ne suis pas libre quand je fais tout ce qui me plaît, je suis alors esclave de mes passions et en ce sens, incapable de répondre de mes actes.

Ici, l'inconscient laisse alors envisager la liberté : ne pourrions-nous dire que la psychanalyse, en révélant le sujet à lui-même, en lui montrant ce qu'il y a de nécessité en lui,augmente sa liberté ? Si être libre = se défaire de ses illusions, alors l'inconscient participe de notre liberté. 2- ELARGIR LE CHAMP DE LA CONSCIENCE a) précision sur la notion de liberté Il y a deux libertés à envisager :· liberté comme indépendance absolue et toute-puissance que l'idée d'inconscient exclut : pour être libre, je dois être autonome· liberté comme sagesse de résignation qui permet de se connaître, de donner du sens à certaines productions psychiques et donc à se défaire de l'illusion d'un moi aux commande de toutes nos actions.On peut rapprocher cette idée de ce que dit Spinoza.

Considérant que « l'homme n'est pas un empire dans unempire », qu'on ignore tout de ce que peut un corps (tout comme on ne sait pas tout ce que le psychisme renfermeen deçà de la conscience), l'auteur de L'éthique pense que la liberté consiste d'abord à se défaire de ses illusions et de ses préjugés et non à se croire tout puissant (« J'appelle libre une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature, contrainte une chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir d'une certaine façondéterminée »).

Pour Freud, l'idée est similaire : il faut que l'homme accepte que les données de la conscience sont lacunaires.

Il faut qu'il comprenne que les manifestations de l'inconscient, malgré leur étrangeté (est étranger ce quiest autre que soi), appartiennent à sa nature . b) La cure comme début de liberté Ainsi la cure analytique (ou analyse confrontant un patient à un étranger, l'analyste) consiste à faire prendre conscience au sujet de ses responsabilités , non pas au sens où il a fait le choix de censurer ses pulsions, mais au sens où cette censure est paradoxalement de son fait : l'inconscient n'est pas l'autre du conscient ou le non - conscient mais une extension du conscient.

Or c'est bien ici que l'on peut envisager une forme de liberté : les. »

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