Rapports de la vérité et de la réalité
Publié le 28/01/2012
Extrait du document
Le bâton que nous percevons brisé,lorsqu'il est en partie dans l'eau, est un effet-pour-nous des lois de la réfraction qui représentent la vraie réalité; l'idée de justice dépasse tous les actes justes que nous pouvons accomplir et qui ne sont d'ailleurs réellement justes que dans la mesure où ils s'inspirent de cette justice absolue qui règne au ciel des idées platoniciennes. Ce qui passe, ce qui change, ce qui n'a pas de forme intelligible, ce qui est subjectif dans son aperception et accidentel dans ses rapports ... ne peut avoir qu'une réalité sans vérité, et, en définitive; même pas de réalité du tout....
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Descartes, les vérités du 3• genre selon Spinoza, sont des super
réalités intelligibles dont la réalité perçue n'est qu'un pâle et illusoire
reflet.
Il faudrait donc distinguer deux « réalités » :
1 - Une réalité vraie ou réalité-en-soi qui n'est pas autre chose que la vérité et qui appartient au monde des essences, une réalité disons • substantielle •, le fin mot de ce que nous percevons.
2- Une réalité perçue ou réalité-pour-nous, erreur au moins
virtuelle, toujours suspecte d'être une apparence ou une apparition, un voile entre la vérité et nous.
Nous reconnaissons le thème du • mythe de la caverne » de Platon, de la théorie de la perception chez Descartes, de la réforme de l'entendement chez Spinoza.
Il faut considérer en outre que ce qui est • réel • dans la réalité
perçue lui vient de l'autre réalité dont elle est le reflet ou plus exac tement l'ombre.
Nous nous méprenons souvent sur sa valeur, et toute la philosophie VR être un effort pour se déprendre de cette pseudo
réalité et pour chercher la lumière au-delà d'elle, vers la vraie réalité,
c'est-à-dire vers la vérité.
Le
bâton que nous percevons brisé,lorsqu'il est en partie dans l'eau,est un effet-pour-nous des lois de la réfraction qui représentent la vraie réalité; l'idée de justice dépasse tous les actes justes que nous
pouvons accomplir et qui ne sont d'ailleurs • réellement » justes que dans la mesure où ils s'inspirent de cette justice absolue qui règne au ciel des idées platoniciennes.
Ce qui passe, ce qui change, ce qui n'a pas de forme intelligible, ce qui est subjectif dans son aperception et accidentel dans ses t:apports ...
ne peut avoir qu'une réalité sans
vérité, et, en définitive; même pas de réalité du tout.
- II - IInpossibilité de distinguer réalité et vérité dans les philosophies de l'Existence.
Déjà, on l'a vu, l'empirisme, réhabilitant la • réalité-perçue •, en faisait l'unique réel et l'unique vérité.
Pour eux, « vrai = concret • ; ils renvoient au domaine des
abstractions tout ce qui • dépasse • la pure et simple expérience, et particulièrement toutes les • essences •·
Les philosophies de l' .E:tre absorbent la réàlité dans la vérité, les philosophies de l'expérience rabattent la vérité dans la réalité.
Les
philosophies de "l'Existence, de même que celles de l'expérience, montrent que notre soi-disant idée de vérité est fondée sur l'épreuve de la réalité-perçue qui reste le seul critère de vérité.
La vérité scientifique elle-même n'est valable que dans la mesure OÏl elle réveille ce sentiment de réalité que nous avons d'abord vécu
dans et par la perception.
• Tout l'univers de la science est construit sur le monde vécu et si nous voulons penser la Science elle-même avec rigueur,.
en apprécier exactement le sens et la portée, il nous faut.
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