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Réaliser tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie ?

Publié le 07/04/2009

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La complexité du désir réside dans le fait qu’il aspire à être assouvi mais aussi à ne pas l’être. En effet, le désir assouvi après une éphémère sensation de soulagement libère une place dans l’esprit de l’homme au profit d’un nouveau désir inassouvi. On peut alors se demander si réaliser tous ses désirs est une bonne règle de vie. Car l’homme, dans sa volonté d’réaliser son désir, va être partagé entre deux sentiments contradictoires, l’un étant la jouissance, le plaisir émanant de la satisfaction du désir et l’autre étant la frustration, le manque créé par l’apparition d’un nouveau désir. Ainsi, l’accomplissement du désir va-t-il- apporter bonheur ou souffrance? Pour cela, est-il bon d’réaliser tous ces désirs? Et dans quelles mesures la satisfaction de tous ses désirs peut-elle conduire l’homme à mener une vie heureuse et morale? Nous nous interrogerons sur ce problème en nous demandant quelle est la nécessité de l’accomplissement des désirs et s’il est possible d’ériger de cette nécessité une règle de vie conduisant au bonheur et respectant la morale avant d‘énoncer une solution .

« vie.Une règle de vie est un principe ou précepte qui applique certains critères avec mesure, raison et rigueur.

Fondéesur une norme, elle conseille et prescrit la façon que l‘on doit avoir de vivre.

Ici l'adjectif « bonne » donne plusieursdimensions à la règle de vie.

Il laisse transparaître une idée de bonheur, de bien-être mais aussi de vertu, de morale.Ainsi une bonne règle de vie correspond à la mise en place pour l'homme d'un ordre en vue du bien-être et de lamorale.

Il s'agit de déterminer dans quelles conditions la vie peut s'avérer satisfaisante en tenant compte des deuxdimensions définies.

Cette règle est souvent établie par le sujet qui en fait l'objet, il en a donc entièrementconscience.Or, comment établir en règle ce que l'on ne peut contrôler,mesurer? Car le désir n'est-il pas l'oxymore de cettechose dictée par la raison, la mesure et la rigueur qu'est une règle? On voit ici qu'il y a une forte contradiction entreles termes désir et règle.

Le caractère irrationnel du désir rend difficile l'association de celui-ci avec une règle tout àfait rationnelle.De plus, comme montré précédemment la règle est portée à la conscience de l'individu mais ses désirs n'étant pastoujours révélés consciemment à ce même individu, il est donc fortement compromis de vouloir ériger une règle devie visant à les réaliser sans exception.Enfin, une règle est établie par rapport à une norme tandis que le désir est multiple, il est extrêmement diversifié.

Ilexiste de nombreux désirs chez l'homme, tous différents les uns des autres.

Cette diversité et multiplicité forment unensemble très hétérogène de désirs, comme un chaos, qu'il est donc impossible de normaliser et qui ne peutcorrespondre à une règle.A cela vient s'ajouter le fait que l'accomplissement du désir est un acte très personnel, qui n'a pour seul but que desoulager l'individu.

Il s'agit là d'un plaisir individuel, où les actes commis dans le dessein de satisfaire ses désirs sonteffectués dans le seul but de procurer une jouissance égoïste.

Une règle, à l'inverse doit pouvoir s'appliquer àl'ensemble d'une population sans que l'un des individus en tire plus de profit qu'un autre.

Ceci ne peut s'appliquerdans la mesure où les désirs de chaque individu sont toujours différents.N'oublions pas la dimension morale que contient l'idée d'une bonne règle de vie, comment est-il possible que chacunde nos désirs soient accomplis sans que cela n'ait de mauvaises répercutions sur l'ensemble de la population? Sansmême parler de la nature du désir, il suffit de regarder les moyens mis en œuvre pour l'réaliser.

Par exemple lorsquel'on désire un objet que possède notre voisin, la nature du désir (l'objet) est souvent anodine et non immorale, maissi pour satisfaire ce désir nous devions voler cet objet le moyen utilisé déroge à une bonne règle de vie.Enfin, la nature du désir est aussi problématique.

Car il existe chez tous des désirs immoraux voire dangereux dontnous n'avons bien souvent pas conscience mais qui restent présents malgré tout.

L'accomplissement de tous lesdésirs sans exception serait donc une entrave à une vie heureuse mais surtout morale tant pour soi que pour lesautres.

Il n'est pas possible d'imaginer un monde où chacun réaliserait tous ses désirs, cela empièterait forcémentsur la vie d'autrui de manière néfaste et menacerait l‘harmonie fragile de la société.

L'accomplissement de tous lesdésirs deviendrait une forte source de conflit dans la société (bien qu'elle soit déjà présente mais à plus faibleéchelle).Ainsi, on a vu que pour répondre aux exigences d'une bonne règle de vie l'accomplissement de tous les désirs doitobéir à des critères moraux et de bien-être vis-à-vis de l'homme et de la société.

Or l'énoncé même de lasatisfaction de tous ses désirs comme étant une règle de vie soulève une indéniable contradiction.

Le désir estfondamentalement opposé à la rigueur, le sens de la mesure et de la raison d'une règle, de par son irrationalité etson caractère incontrôlable.

De plus l'accomplissement de tous ses désirs ne peut avoir lieu sans de nombreusesconséquences au caractère peu moral et sans répercutions sur le bonheur de soi et d‘autrui.Nous allons voir que le désir, par définition, ne peut être assouvi dans son exhaustivité mais ne peut non plus êtreignoré totalement, nous envisagerons donc une alternative. Synthèse: la mesure, l'alternative Les désirs, nous l'avons vu sont multiples et très différents.

On peut avoir pleinement conscience de nos désirs ounon, mais peut-on tous les réaliser? En effet comment est il possible de satisfaire un désir dont on a pasconscience? Mais surtout ce qui me fait dire qu'on ne peut réaliser tous ses désirs, c'est sa définition même.

Étantl'essence de l'homme et le mobile de nombreux de ses mouvements, le désir ne s ‘arrête jamais.

On croit s'endébarrasser lorsque l'on lui donne satisfaction mais sitôt la sensation de soulagement et de plaisir éprouvé, unnouveau désir vient nous accaparer l ‘esprit.

Ainsi Platon le souligne-t-il lorsqu'il compare le désir au tonneau percédes danaïdes.

Le désir serait tel un tonneau percé qui jamais ne pourrait se remplir, qui donc ne pourrait jamais êtresatisfait.

On peut alors établir qu'une des principales caractéristiques du désir est sa capacité de renouvellement àl‘infini.

Les désirs de l'homme sont incessants et ce pour son plus grand malheur puisqu'il croit au contraire trouversatisfaction en accomplissant ses désirs alors qu'il ne fait ainsi qu'en créer de nouveaux.Certains philosophes notamment dans l'antiquité on déduit que l'unique moyen d'arrêter cette spirale du désir et dela frustration est de renoncer à tous ses désirs et ne plus chercher à en réaliser aucun.

De même, Schopenhauerprescrit une morale de renoncement, censée donner à l'homme une vie plus sereine, il considère le désir commeétant une force obscure de vouloir vivre dont l‘homme serait l‘esclave.

Cependant, sans le désir l'homme ne devientqu'un pâle objet, dépourvu de ce qui fait sa spécifié et le renoncement de tout désir ne fonde en rien une bonnerègle de vie ou même une règle de vie morale.

Il semble donc que la solution de renoncement de Schopenhauer soitbien trop radicale et cause tout autant de mal que le problème en question.

On sait donc que l'on ne peut satisfairetous ses désirs mais qu'il n'est pas non plus possible de les abandonner totalement.

Mais si l'on ne peut réaliser latotalité de ses désirs, c'est bien parce que bons nombres d'eux dérogent à le morale et à la raison.

Il conviendraitdonc de faire le « tri » entre les différents désirs qui nous habitent afin de voir lesquels sont réalisables et lesquels. »

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