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Rousseau et le désir - La Nouvelle Héloïse

Publié le 30/12/2019

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rousseau

« Tant qu’on désire on peut se passer d’être heureux ;(Le désir peut remplacer une certaine joie/Dans le désir, il y a une certaine joie et si on la possède alors on peut se passer de la joie de la satisfaction des désirs) on s’attend à le devenir (l’attente du plaisir est un plaisir supérieur au plaisir lui-même) : si le bonheur ne vient point, l’espoir (=attente du plaisir) se prolonge, et le charme de l’illusion (≠ de l’erreur car même lorsqu’on nous le dit, on continue d’y croire/chose vécue négativement mais qui en réalité est positive) dure autant que la passion (=attendre/subir -> éprouvé par le sujet/ engendre l’illusion donc positif) qui le cause. Ainsi cet état se suffit à lui-même (on n’a pas besoin du reste), et l’inquiétude (= le fait de désirer->on ne se repose pas) qu’il donne est une sorte de jouissance (due au plaisir lui-même) qui supplée à la réalité (remplace la réalité qui est décevante), qui vaut mieux peut-être. Malheur à qui n’a plus rien à désirer (plus de désir = plus d’illusion = plus de bonheur) ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère et l’on n’est heureux (grâce au désir) qu’avant d’être heureux (grâce à la satisfaction).

-> Le plaisir éprouvé à désirer est supérieur au plaisir éprouvé lorsque l’on satisfait ses désirs

En effet, l’homme, avide (homme = créature de désir) et borné (limité dans sa capacité à satisfaire ses désirs), fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel (de Dieu) une force consolante (imagination) qui rapproche de lui (grâce à l’imagination on l’obtient presque) tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et, pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion (notre désir fait de quelque chose, une chose extraordinaire).

-> L’imagination permet presque d’avoir l’objet de notre désir

Mais tout ce prestige disparaît devant l’objet même (la satisfaction met fin à la « magie ») ; rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu’on voit ; l’imagination ne pare (=décorer) plus rien de ce qu’on possède, l’illusion cesse où commence la jouissance (= satisfaction des désirs).

-> La satisfaction du désir met fin à l’illusion et on découvre une réalité décevante

Le pays des chimères (=pays de l’imagination) est en ce monde le seul digne d’être habité, et tel est le néant des choses humaines (= la réalité), qu’hors l’Etre existant par lui-même (Dieu) il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas (ce qu’il y a de plus beau c’est ce qui est modifié par l’imagination). »

-> Conclusion : Le désir engendre l’imagination qui nous permet de voir le monde de la meilleure des manières, en le modifiant

                                                                                   Rousseau, La nouvelle Héloïse

 

Explication du texte de Rousseau La nouvelle Héloïse

A travers cet extrait, Rousseau aborde le rapport entre le désir et le bonheur. On croit communément qu’il est nécessaire de satisfaire ses désirs pour être heureux. Cependant, dans ce texte, le philosophe genevois affirme paradoxalement que le bonheur réside dans le fait de désirer et non dans l’assouvissement des désirs. Il souligne l’importance de l’imagination dans le développement du désir. Pour soutenir sa thèse, Rousseau commence par faire l’apologie du désir tout en mettant en garde quiconque n’éprouverait plus aucun désir. Ensuite, il explique que l’imagination joue un rôle important vis-à-vis du désir, et procure un sentiment de bonheur qui disparaît dès lors que la satisfaction du désir à lieu. Il peut ainsi conclure en disant que le seul monde dans lequel on doit vivre c’est celui modifié par notre imagination.

Cet extrait débute par une phrase qui peut sembler paradoxale car l’être humain ne veut pas se passer d’être heureux. Cependant, le désir évoqué par Rousseau engendre une certaine joie. En effet, il y a de la joie à désirer, et cette joie est telle que nous n’avons pas besoin de la joie engendrée par la satisfaction de nos désirs. Cette idée se poursuit dans la phrase suivante puisque, en évoquant l’attente, 

rousseau

« Explication du texte de Rousseau La nouvelle Héloïse A travers cet extrait, Rousseau aborde le rapport entre le désir et le bonheur.

On croit communément qu’il est nécessaire de satisfaire ses désirs pour être heureux.

Cependant, dans ce texte, le philosophe genevois affirme paradoxalement que le bonheur réside dans le fait de désirer et non dans l’assouvissement des désirs.

Il souligne l’importance de l’imagination dans le développement du désir.

Pour soutenir sa thèse, Rousseau commence par faire l’apologie du désir tout en mettant en garde quiconque n’éprouverait plus aucun désir.

Ensuite, il explique que l’imagination joue un rôle important vis-à-vis du désir, et procure un sentiment de bonheur qui disparaît dès lors que la satisfaction du désir à lieu.

Il peut ainsi conclure en disant que le seul monde dans lequel on doit vivre c’est celui modifié par notre imagination. Cet extrait débute par une phrase qui peut sembler paradoxale car l’être humain ne veut pas se passer d’être heureux.

Cependant, le désir évoqué par Rousseau engendre une certaine joie.

En effet, il y a de la joie à désirer, et cette joie est telle que nous n’avons pas besoin de la joie engendrée par la satisfaction de nos désirs.

Cette idée se poursuit dans la phrase suivante puisque, en évoquant l’attente, l’auteur veut parler de l’attente du plaisir qui est en réalité le désir.

Il explique que plus on attend avant de satisfaire nos désir, plus l’espoir et, par conséquent, le désir se prolonge et naît alors quelque chose de merveilleux, l’illusion.

Cette dernière est bien différente de l’erreur car même si on nous dit que ce n’est qu’une illusion, on va continuer à y croire.

Elle est très fréquemment vécue négativement mais en vérité, il s’agit d’une chose positive.

C’est également le cas de la passion qui selon son étymologie (pathos qui signifie subir) désigne une idée à l’aspect négatif mais qui, puisqu’elle engendre l’illusion, est en réalité positive.

L’être humain n’a donc besoin de rien d’autre que le désir car le plaisir qu’il procure peut remplacer la réalité généralement insatisfaisante.

Rousseau explique donc qu’il vaut peut-être mieux vivre dans l’illusion engendrée par le désir plutôt que dans la réalité qui se trouve être décevante.

Il poursuit alors son développement par une exclamation menaçante qui vise à mettre en garde toute personne qui possèderait tout et qui par conséquent, n’aurais plus rien à désirer.

Cela s’explique par le fait que puisque l’individu n’est plus en capacité de désirer, alors cela enlève tout la valeur de ce qu’il possède.

C’était notamment le cas de Karl Rabeder, un ancien millionnaire autrichien qui possédait tout ce qu’il désirait mais qui, lors d’un voyage en Amérique Latine s’est rendu compte que la plupart des gens pauvres qui vivent la bas étaient bien plus heureux que lui alors qu’ils n’étaient pas en capacité de satisfaire leurs désirs.

Depuis, il a tout plaqué et a fait don de son argent à un fond caritatif.

Il vit désormais dans une petite cabane très modeste avec 1000 euros par mois et assure qu’il est « plus heureux qu’il n’a jamais été ». Subséquemment, nous pouvons affirmer que le plaisir éprouvé à désirer est plus important que le plaisir éprouvé lorsque l’on satisfait ses désirs.

Et ce, grâce à l’illusion. C'est justement ce double processus de valorisation des objets par le désir et de leur dévalorisation par la satisfaction que Rousseau explique dans la suite du texte.. »

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