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Sensibilité et activité. Les affections. Le plaisir. La douleur. L'émotion. La passion. Le sentiment.

Publié le 23/02/2012

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Par là, se pose, enfin, la question de la valeur des émotio~, c'est-àdire de leur signification fonctionnelle, par rapport à l'homme et indépendamment de la situation à laquelle elles répondent, de façon magique ou imageante. Il y a certes des émotions négatives, c'est-àdire dont l'effet sur le vivant est un épuisement énergétique sans compensation autre que le retentissement, lui aussi négatif, d'un choc traumatisant. D'autres, au contraire, sont positives parce que l'excitation est suivie de dilatation enrichissante pour l'être. En ce sens, toutes les émotirms, malgré leur origine el le processus qu'elles manifestent, ne demeurent pas au niveau de ces « passions « (purement subies) dont parlent les philosophes classiques...

« • Toute pensée est faite d'idées, de représentations; elle est un système d'implications et de relations.

l • L'action, elle, se traduit par des mouvements, mais ne se réduit pas à ceux-ci d'une façon quelconque : l'action a une struc­ ture; elle a un commencement et une fin.

Elle apparaît comme un enchaînement significatif.

En énumérant des types d'activités psycho­ physiologiques, on évoque seulement des éléments d'action, non pas l'action elle-même.

On peut dire, par exemple, que l'instinct est action; mais les réflexes en lesque•ls on décompose un acte instinc­ tif ne sont pas eux-mêmes action.

(Mieux encore, si l'attitude instinctive est sous-jacente à des modes plus complexes d'activité, ce qu'on pourra alors nommer action se découpera dans une autre matière, son unité représentera un système autrement composé).

On est donc amené à remarquer que l'action ne se confond pas avec l'agitation, bien qu'il y ait des actions désordonnées comme des pen­ sées hasardeuses : elle comporte une sorte de justification a priori en tant qu'elle se déroule selon un schème dynamique.

Finalement, il y a des thèmes d'activité comme il y a des thèmes de pensée.

Bref, action et pensée sont toutes deux des fonctions et ce sont ces fonc­ tions, au sens fort du mot, qu'il s'agit d'atteindre comme telles.

• Il faut chercher les prémices de l'action dans le mouvement et le devenir dont la nature est à la fois la scène unique et l'acteur innombrable.

Mais c'est à l'échelle du vivant que l'on trouverait, dans l'irritabilité de la matière, la source à la fois du sentir et ùe l'agir.

Or, la matière vivante ne peut demeurer en l'état : elle n'est ni pur morcellement ni constante dégradation.

Elle implique des unités spé­ cifiques qui ne peuvent subsister qu'en s'accroissant.

D'où des acti­ vités véritables liées à des comportements fondrmentaux, relatifs à la nutrition et à la reproduction.

La source immédiate de l'action est à ce niveau la stimulation interne ou externe qui révèle des structures d'actes.

En réagissant, peut-on dire, le vivant se donne~les moyens d'agir.

D'où la notion de tendance et cette idée, que l'on trouve chez nombre de philosophes, qu'être, c'est tendre.

La monade, écrivait Leibniz, est « un automate incorporel qui n'a ni porte ni fenêtre et dont tout l'être est de tendre ».

Par là il représentait le principe même de l'activité comme fondement de l'être.

En somme s'il n'exis­ tait qu'une tendance, l'inclination qu'elle figurerait ne manquerait pas de se réaliser.

En fait l'homme, dit-on, est un faisceau de ten­ dances dont les diverses combinaisons représentent à la fois la matière. »

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