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Sommes-nous prisonniers de notre culture ?

Publié le 27/02/2008

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culture

 

Un ensemble de représentations, de croyances, de valeurs, de règles de conduites communes aux membres sociaux  (classe, société, groupe de société), qui s’expriment dans des systèmes symboliques : langues, religion, art, des institutions politiques, économiques et dans des manières durables, de penser et d’agir, intérioriser par les individus.

     En un sens on peut donc dire que l’on est prisonnier de sa culture, car elle façonne notre corps, notre façon de penser, en nous inculquant certains préjugés.

     Mais peut-on dire qu’on est totalement prisonnier de sa culture. Ne peut-on pas s’en libérer dans une certaine mesure, en se confrontant notamment à d’autres cultures, et en remettant en cause nos préjugés ?  Sommes-nous prisonniers de notre culture ? Et la culture n’est-elle pas non plus en un sens la condition de notre liberté, dans la mesure où on est grâce à elle que nous pouvons penser, accéder à la pensée, à la réflexion. La culture façonne de façon durable notre corps, nos manières de percevoir les émotions que nous ressentons face à certaines situations et la manière dont nous les exprimons, et de même pour nos sensations, ainsi que nos attitudes corporelles. Exemple : nos manières d’être sont profondément ancrées en nous, nous ne nous rendons plus compte de leur particularité, nous les adoptons sans même y penser, et nous ne pouvons pas les changer par un simple acte de volonté, par une simple décision.

     En va-t-il de même pour nos manières de penser ? En sommes-nous prisonniers ? Oui dans une certaine mesure, durant notre éducation et notre socialisation, nous acquérons certains préjugés, c’est-à-dire des jugements que nous acceptons comme des évidences et que nous ne cherchons pas à examiner rationnellement.

 

culture

« n'est pas phénoménale mais bien nouménale, une part que je ne perçois pas et qui subsiste en dehors du temps. Admettons que je me retrouve devant un distributeur de boisson: j'insère une pièce parce que cette canette envitrine me donne envie; elle me donne envie parce que j'ai soif; j'ai soif parce que j'ai couru il y a vingt minutes pourattraper mon bus; j'ai couru car mon réveil ce matin n'a pas sonné...

Quoique je fasse, je peux toujours remonter laséries des causes et des effets, et ce, à l'infini.

Tant est si bien que, me retrouvant face à un criminel, je peux direqu'il a eu ce geste en raison d'un certain trouble psychologique; qu'il a ce trouble de part sa mère qui le battait; ellele battait parce que...

On l'a compris, tous mes gestes peuvent s'expliquer par la séries des causes efficientes qui leprécèdent.

Je suis ce que je suis, fais ce que je fais en raison de causes qui agissent sur moi.

Tant et si bien que jene suis que le pantin des causes phénoménales qui me traversent de part en part et qui agissent sur moi.

Je meréduis à ce qu'elles me « commandent » de faire.

Mais il y a pourtant une part de moi selon Kant qui échappe à toutcela: le moi nouménal, inaccessible par ce qui n'est que de l'ordre du phénomène.

Cette partie de moi peut doncinstiguer dans le monde une série de mouvements, de comportements, qui ne sont pas déterminés en amont par descauses.

Je suis la première cause de cette série d'action que je génère dans le monde et qui échappe à touteemprise.

La liberté née précisément en l'homme à partir du fait même qu'une part de lui est transcendante.

Sonmilieu peut le conditionner, sa culture le déterminer, une part de lui est ailleurs, hors de la sphère de« contamination ».

Tant et si bien que tous les hommes sont poussés à collaborer à une république des fins .

En effet, la culture chez Kant peut précisément s'assimiler à ce processus par lequel, l'homme, précisément nes'enferme pas dans un relativisme culturel, mais porte en exergue ce qui est propre à tout homme en tant qu'il esthomme: cette liberté universelle par laquelle l'homme s'affirme face au donné de la nature en un sens matériel. Sciences humaines et fond de l'homme III. L'apport des sciences humaines a permis de penser une sorte de dénominateur commun de l'homme réinventé parchacune des cultures.

Ainsi, malgré la pluralité des langues selon les pays ou les époques, la linguistique a émergéprécisément comme une pratique visant à montrer qu'elles se structurent toutes d'une façon assez similaire.

D'où lefait qu'il soit possible de parler de langage au singulier.

De même, dans la multiplicité des mythes, l'anthropologueLevi Strauss à démontrer l'apparition de constantes, de noyaux solides et communs: ce sont des figures et desthèmes similaires qui réapparaissent d'un endroit à l'autre de la terre, d'un temps passé à un temps présent. Il ne s'agit plus simplement de comprendre l'autre dans sa différence, mais aussi de comprendre plus profondémentque ces différences s'étayent peut-être sur un socle commun.

Dans ces traces communes que l'on retrouve dansles langues, les mythes, les croyances, les sciences, s'établit peut-être la piste d'une humanité profonde etvéritable.

Après avoir noté nos différences, on va dans le sens inverse pour noter également un fond commun àpartir desquelles elles se tissent. La rencontre avec l'autre se situe donc quelque part entre la crise que subissent mes certitudes, et lacompréhension qu'il s'agit toujours du même homme que moi dans cette richesse, cette capacité à se réinventer età tracer son histoire.

Et cela n'est d'ailleurs possible que parce que je ne me réduis pas à ma culture, que parce queje suis un individu capable de compréhension et non un automate de ma culture.

Si l'on peut ne pas partagerl'optimisme kantien et cette liberté du moi nouménale plaçant l'homme au-dessus du simple fleuve phénoménal, onpeut cependant penser la possibilité d'un homme qui se com-prend à travers les multiples processus culturels sanspour autant dissoudre leur différence.

Si l'être humain se crée à travers le processus culturel, il peut aussicomprendre la production culturelle afin de ne pas en être un simple produit.

Cette attitude lucide se cultivejustement comme si la culture tout en différenciant les masses humaines, leur laissait la possibilité de se rejoindrepar le biais de la compréhension. Conclusion Parce que le processus culturel se diffracte selon les coordonnées spatio-temporelles des groupes humains, il estmultiple, et traduit la richesse d'une humanité dont l'essence n'est pas prédéfinie.

Mais parce que l'homme seréinvente sans cesse, il doit aussi s'entendre pour faire de ces différences une source de partage et non seulementd'hostilité, sous quel cas sinon l'humanité demeurera éparse, émiettée, sans aucune chance de bénéficier de cetterichesse.

Notre culture n'est pas une prison: il semble qu'elle ait prévu dans sa dynamique propre des points decontact.

Elle porte en somme au sein de son propre processus cette attitude qu'illustre les sciences humaines parlaquelle l'homme se comprend précisément, embrasse ce travail de l'homme sur l'homme.

Peut-être est-ce là le pointculminant de toute culture, soit cette tendance inscrite dans son cours par laquelle elle ouvre sa perspective surl'autre tout en ne dissolvant pas son originalité.

Au bout de la chaîne où l'homme s'auto-conditionne comme produitculturel, se trouve peut-être un produit culturel hors-norme que sont les sciences humaines, par lesquelles l'hommese ressaisit du point de vue universelle.. »

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