Devoir de Philosophie

Suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience ?

Publié le 27/02/2004

Extrait du document

conscience

De ce fait, il semble que l'obéissance à un individu ou à des lois n'interdise pas la liberté. La liberté individuelle et la liberté collective peuvent toutefois s'opposer. Mais la liberté ne peut faire l'économie d'une forme ou d'une autre de nécessité. La question reste de savoir si on est libre ou si on le devient. artre: N'est-ce pas moi qui décide du coefficient d'adversité des choses et jusque de leur imprévisibilité en décidant de moi-même ? Ainsi n'y a-t-il pas d'accidents dans une vie ; un événement social qui éclate soudain et m'entraîne ne vient pas du dehors ; si je suis mobilisé dans une guerre, cette guerre est ma guerre, elle est à mon image et je la mérite. Je la mérite d'abord parce que pouvais toujours m'y soustraire, par le suicide ou la désertion : ces possibles ultimes sont ceux qui doivent toujours nous être présents lorsqu'il s'agit d'envisager une situation. Faute de m'y être soustrait, je l'ai choisie ; ce peut être par veulerie, par lâcheté devant l'opinion publique, parce que je préfère certaines valeurs à celle du refus même de faire la guerre (l'estime de mes proches, l'honneur de ma famille, etc.).De toute façon, il s'agit d'un choix.

La personne morale est entièrement responsable de ses faits et gestes. Elle doit supporter par avance les conséquences d'actes dont elle n'a pas eu pleinement conscience lorsqu'ils se sont produits. L'homme ne peut invoquer l'inconscience pour se soustraire à sa responsabilité toujours pleine et entière. TOUTEFOIS, ce qui échappe totalement à la sphère de la conscience ne peut pas relever du domaine de la responsabilité. On ne peut pas dire qu'un somnambule ou qu'un psychotique est responsable de ses agissempents.

  • I) Je suis responsable de ce dont je n'ai pas conscience.

a) Une personne est une totalité indivisible. b) Je suis libre mais responsable. c) L'inconscient ne justifie pas l'inconscience.

  • II) Je ne suis pas responsable de ce dont je n'ai pas conscience.

a) La responsabilité est une notion purement morale. b) Dans certains cas, le droit reconnaît l'irresponsabilité. c) Je ne suis pas responsable de mon inconscient.

.../...

conscience

« La notion de responsabilité semble être très importante pour la vie en société.

Nous possédons des droits maisaussi des devoirs, nous sommes liés par une sorte de contrat qui maintient la cohésion sociale.

Notre responsabilitéest même précisée par la loi : dix-huit ans pour la responsabilité civile, treize ans pour la responsabilité pénale.

Maisil est parfois difficile de déterminer le degré de responsabilité dans la mesure où l'acte peut avoir été commis sousl'influence de la colère, de la drogue ou encore à cause d'une vie familiale difficile- ce que le tribunal apprécie sousle nom de circonstances atténuantes.Se pose ainsi le problème de la conscience de nos actes ou de nos paroles et de leur portée : sommes-nousresponsables alors que nous avons agi sous une influence telle qu'elle a obscurcit notre conscience ?Inversement, n'est-ce pas nier totalement notre conscience que de se donner des excuses ? Si la conscience nousdonne une connaissance de nous-mêmes et de notre rapport au monde, elle nous oblige à « répondre » en retourde nos actes, la conscience semble inséparable de la responsabilité.

C'est de cette relation étroite entre les deux àlaquelle nous essaierons de réfléchir. ***Ma conscience se limite-t-elle à une attention accordée à tel ou tel objet, de sorte qu'être conscient voudrait direseulement veiller à, surveiller ma tâche ? Ma conscience vigilante enveloppe-t-elle une responsabilité qui fait que,non seulement je suis conscient de ce que je suis en train de faire, mais que je suis aussi conscient de l'importancede ce que je fais.

Ne pas être conscient regrouperait alors tout ce qui échappe à ma perception, ce qui existe maisque je ne peux comprendreOn entend souvent : « je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne savais plus ce que je faisais, je ne savais pas ce que jefaisais ».

Avec cette défense, dans un procès, l'avocat pourra invoquer une crise de démence et tenter de montrerque son client était irresponsable au moment du crime.Aux jurés on dira « cet homme relève de la psychiatrie et non de la justice ».

Cela revient à m'autoriser des actesplus ou moins légitimes en m'abritant derrière l'idée : « ce n'est pas moi, c'est mon inconscient qui m'a poussé » .Je veux bien admettre ma responsabilité, mais juste quand cela m'arrange.

Comment puis-je être conscient de cequi chez moi est inconscient.

Une grande partie de moi-même m'échappe.Les lapsus, les rêves, les désirs révèlent d'autres aspects de ma personnalité.

Les passions comme la colère,l'amour, la jalousie transforment ma perception du monde en valorisant ou dévalorisant leur objet.L'ignorance empêche également d'être conscient de la portée de ses actes.

Par exemple, les médecins du XIXèmesiècle ignorant l'existence des microbes infectaient leurs patients.

On peut dire que cette « inconscience » leurenlevait une grande part de responsabilité.

Le conditionnement politique ou religieux peut donner les apparences dela « bonne conscience » aux pires horreurs.

On entend dans le film La vie est belle un exemple de problèmed'arithmétique qui consiste à calculer les économies réalisées en cessant d'aider les personnes âgées grabataires etles handicapés.

Comment un jeune allemand éduqué dans ces conditions aurait pu par la suite se révolter contre lesort des juifs ? Les « guerres saintes » permettent de justifier les massacres ou les attentats suicide.

Plus près denous, la publicité transforme souvent nos comportements de façon inconsciente.

Elle influence notre façon deconsommer en proposant avec insistance des modèles pour s'habiller, manger ou se divertir.Les progrès de la biologie montrent d'année en année que non seulement nombre de mes qualités ou défautsphysiques sont d'origine génétique, mais que mes facultés mentales -donc une partie de ma conscience- échappentà l'éducation ou à mon emprise.Le champ de ce dont je n'ai pas conscience est donc très large, dans ce cas, comment pourrais-je êtreentièrement responsable de ce que je suis et de tout ce que je fais ? ***Si ma conscience possède des degrés, ma responsabilité aussi.

Si la responsabilité consiste à me reconnaîtrecomme l'auteur pleinement responsable de mes actes, je dois en en assumer toutes les conséquences.

Mais si je nesuis pas conscient de mes actes puis-je en être responsable ? Si je n'ai pas connaissance d'une fuite de gaz et que je déclenche une explosion meurtrière en appuyant surl'interrupteur, je ne suis pas vraiment responsable.

Il s'agit ici d'un simple rapport de causalité.

On ne dira pas d'une inondation qu'elle est « responsable » d'une catastrophe car elle en est tout au plus la « cause » et n'a pas de « conscience » : le concept de responsabilité enveloppe bien celui de cause, mais il ne lui est pas réductible.

Parcontre, le maire qui a autorisé les constructions sur des terrains inondables est le responsable même s'il n'avait pasles connaissances suffisantes pour prévoir le phénomène.

Il est responsable juridiquement mais surtout moralement.Il semble ici que la responsabilité morale l'emporte sur la responsabilité juridique parce qu'elle déborde largement duchamp de conscience.

Le maire n'avait peut-être pas conscience de faire le mal au moment où il a signé le permisde construire, il doit se sentir responsable après la catastrophe.Il s'agit alors d'une prise de conscience rétrospective.

De même, le chauffard ivre au moment de l'accident prendtoute la mesure de sa responsabilité après les faits. Lorsque Laurent Fabius disait qu'il se sentait « responsable mais pas coupable » de la politique des dons de sang enFrance, il voulait montrer (tout au moins il faut l'espérer) que les connaissances scientifiques et son informationpersonnelle ne lui permettait pas de mesurer la gravité de la situation; il ne niait pas sa responsabilité morale. Si l'on ne considérait que la responsabilité juridique, on aboutirait comme aux Etats-Unis, qu'à multiplier les procèset les assurances.

Si la responsabilité est associéeau risque et vécue comme négative, alors élus locaux, médecins et dirigeants en général peuvent être incités àl'inaction.Il faudrait tout définir, tout prévoir.

Or, dans le cas des principes moraux, il n'y a pas de limites à instaurer pour se. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles