Sujet : Lorsque je dis «j'ai raison», mon interlocuteur n'a-t-il plus qu'à se taire ?

D'autre part, le fait d'avoir raison mène-t-il autrui à se taire ? Le fait d'avoir raison justifie-t-il d'imposer le silence à mon interlocuteur ? D'une certaine façon, le fait d'avoir raison légitime le fait de réduire autrui au silence. En effet, à la manière fanatique, puisque la vérité est que l'on a raison, la prise de parole de l'autre serait inutile puisque toute tentative de prouver le contraire serait vaine et donc toute contradiction impossible. Comme le disait Spinoza «qui a une idée sait en même temps qu'elle est vraie et ne peut douter de la vérité de sa connaissance« dans Éthique, II, 43. Puisqu'on est persuadé d'avoir raison, c'est-à-dire, de détenir la vérité laisser la possibilité à son interlocuteur de s'exprimer serait inutile car il ne pourrait nous contredire. Ainsi, lorsque je dis «j'ai raison«, cela veut dire que ce je dis est fondé sur le bon sens, sur cette raison que je prétends utiliser pour fonder mon jugement et donc pour agir et faire taire mon interlocuteur.