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Temps et éternité

Publié le 09/01/2020

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temps

traditionnelle « qu'est-ce que ie temps ? » doit s'entendre en effet comme la recherche de ce qui, dans le temps, « est », autrement dit est présent. Le temps n'est pas l'origine de sa propre question, cette origine est à chercher, précisément, dans ce qui n'est pas temporel. Le temps ne peut se justifier de lui-même, il n'est pas à lui-même son propre fondement.

B. On peut se demander toutefois d'où provient la signification véritable du concept de présence. Ne faut-il pas, pour le construire, que l’on dispose d'une détermination temporelle, celle du présent? N’apparaît-il pas que le temps fournit en réalité les catégories mêmes qui le dévalorisent? Pourrait-on avoir la moindre idée de la présence si l'on ne savait pas ce qu'est le présent? Dès lors, ce serait en fait le primat du temporel qui permettrait paradoxalement de penser la primauté ontologique de l'éternité sur le temps.

Problème : c'est le sens de la conjonction « et » (temps et éternité) qui doit être travaillé ici. S'agit-il d’une conjonction qui renvoie à une opposition (temps et éternité sont-ils de nature différente, voire opposée ?) ou d'une conjonction qui marque une apposition (le temps, c'est-à-dire l'éternité?) ? On passera de opposition temps-éternité à la mise en lumière de l'éternité comme mode du temps. On se demandera pour finir si le concept même d'éternité est un concept caduc, ou s'il peut continuer de prendre sens non en opposition à la finitude et au temps, mais au sein même de ces derniers.

temps

« • Éclaircissements : A.

Dans la Métaphysique.

Aristote affirme l'éternité et l'incor ­ ruptibi lité du Premier Moteur qui meut toutes choses.

Dieu est ousia, substa nce qui ne connaît pas le changement, défin ie comme présence immuable, qui n'est« pas suscept ible d'être autrement qu'elle n'est» .

Il y a donc une substance qui est néc essa irem ent« éternelle», ce qui impl ique: 1) qu'elle soit «séparée des êtres sensibles», 2) qu'e lle n'a it« pas d'éten­ due ».

qu'e lle soit « impartageable et indivis ible ».

enfin.

3) qu'e lle soit« impass ible et inaltérable ».

Le temps quant à lui.

parce qu'il est à la fois« étant et non étan t», ne semble pas «pouvo ir participer à la substance ».Comme nt, en effet, ce qui est« composé de non-étants »,ou instants.

pourrait-il avoir une quelconq ue présence? Aris tote établira bien, au cours de la démonst ration, que le temps n'est pas néant, mais le raison ­ nement qui le mettra au jour ne pourra être que de nature apo­ rétique .

Le temps est la marque d'une déficience ontologique, d'un défaut d'être qui apparaît par contradictio n négative avec l'éternité.

Physique IV(221 a 26-221 b 3) : «on voit que les êtres éternels en tant qu'éterne ls ne son t pas dans le temps; car le temps ne les enve loppe pas et ne me sure poi nt leur .

existe nce : la preuve en est que le temps n'a sur eux aucun effet.

parce qu' ils ne sont pas dans le temps .

» Dans le con texte chrét ien, l'étern ité va être pensée comme l'origine même de la distance qui sépare le Créateur de ses créatu res.

et c'es t encore l'idée de la séparat ion, qui fonde la différence ent re temps et éternité.

Cette séparation est affir­ mée par Augustin au livre 11 des Confessions et se fonde sur lantériorité absolue de l'éternité par rapport au temps, antério­ rité qui est donnée dans le cont raste entre « l'êt re qui n'a pas été fait et qui pourtant "est" et l'être qui a un avant et un après, qui "change" et qui "var ie".» « L'éternité est tou jours stab le » car rien ne passe et tout est « tout entie r présent » tandis qu' « aucun temps n'es t tout entie r présen t ».

Le pré­ sent de l'éterni té.

par con traste avec celui du temps, est sans passé et sans futur.

Il faut penser l'antériorité ou l'antécé­ dence de l'éternité comme sup ériorité, comme excellence, comme hauteur: «Tu précèdes tous les temps passés selon la hauteu r de ton éte rnit é toujours présente .», dit Augustin à Dieu.

La supérior ité de l'éternel sur le tempore l provient du mode d'être du premier: la présence sans passage et sans partage.

Dès lors, c'est à partir de cette présence même que les phi losophes tentent de saisir l'être du temps.

La question. »

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