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Texte de MALEBRANCHE

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

malebranche
« Je suppose d'abord qu'on sache bien distinguer l'âme du corps par les attributs positifs et par les propriétés qui conviennent à ces deux substances. Le corps n'est que l'étendue en longueur, largeur et profondeur ; et toutes ses propriétés ne consistent que dans le repos et le mouvement, et dans une infinité de figures différentes. (...) Qu'on suppose de l'étendue divisée en telles parties qu'on voudra imaginer, en repos ou en mouvement les unes auprès des autres, on concevra clairement les rapports qui seront entre ces parties ; mais on ne concevra jamais que ces rapports soient de la joie, du plaisir, de la douleur, de la chaleur, de la saveur, de la cou-leur, ni aucune des autres qualités sensibles, quoiqu'on sente ces qualités lorsqu'il arrive à notre corps quelque change¬ment. Je sens par exemple de la douleur lorsqu'une épine me pique le doigt : mais le trou qu'elle y fait n'est pas de la douleur. Le trou est dans le doigt ; on le conçoit clairement : et la douleur dans l'âme, car elle la sent vivement, elle en est modi¬fiée fort désagréablement. Il ne faut donc attribuer au corps que les propriétés que je viens de dire. L'âme au contraire c'est ce moi qui pense, qui sent, qui veut : c'est la substance où se trouvent les modifications dont j'ai sentiment intérieur et qui ne peuvent subsister que dans l'âme qui les sent. Ainsi il ne faut attribuer à l'âme aucune propriété différente de ses diverses pensées. MALEBRANCHE.
malebranche

« les façons dont l'idée de corps se manifeste toujours : » rapports de distance ou successifs ou permanents, c'est-à-dire des mouvements ou des figures ». La pensée du corps est le corps? 3. Il y a une thèse forte qui transparaît à travers cet argument : la substance corporelle transparaît entièrement dansson idée.

Cette thèse peut poser un problème : le corps n'est donc pas hétérogène à la pensée bien que ladistinction substantielle de l'âme et du corps ait été affirmée juste avant.

Si la substance corporelle existe à traversla pensée, comment la distinguer de l'âme? Est ce que en tant que pensé, le corps n'est pas une modification de lasubstance pensée et donc inhérent à cette substance? La différence doit justement se jouer dans leur idée, dansles nécessités internes à leur idée.

L'argument est justement que ces deux substances se distinguent radicalementpar leurs attributs : l'âme ne sera jamais assimilable à « l'étendue en longueur, largeur et profondeur » et ne possède pas ses propriétés. III : L'âme Les qualités sensibles et l'étendue 1. Les qualités sensibles sont distinctes de l'étendue, ce sont des sentiments attachés aux rapports du corps maisdistincts de ces rapports.

Pour comprendre cela, il faut distinguer notre corps de la substance corporelle engénérale par le fait qu'il est lié à l'âme.

Les modifications de notre corps s'éprouvent par des affections dans l'âmequi constituent les « qualités sensibles » et qui n'ont rien de commun avec les propriétés de la substance corporelledéfinies auparavant : le repos et le mouvement, et une infinité de figures différentes .

L'origine des qualités sensibles est donc l'âme qui est attachée à notre corps, et les qualités sensibles ne sont pas des modifications du corps maisdes modifications de l'âme. La substance pensante 2. A la question qui demande de quoi les qualités sensibles sont les modifications, on peut répondre à une substancepensante en tant que les qualités sensibles sont des pensées.

On a le même type de raisonnement que pourl'étendue : les diverses formes de pensées sont ramenées à une unique substance, comme des modifications decette substance. L'âme 3. La substance pensante est identifiée à l'âme.

Malebranche définit l'âme comme « ce moi qui pense, qui sent, qui veut ».

Tous les mouvements de l'âme sont désignés par des verbes actifs.

L'exemple de l'épine qu'avait prisMalebranche décrivait le sentiment de douleur qui est subi, involontaire.

Cependant l'expression « sent » montre lecaractère actif de l'âme dans la douleur.

C'est l'âme qui génère la douleur.

C'est pourquoi la substance pensante estassimilée à l'âme : elle a son centre dans l'âme individuelle, ce n'est pas une substance générale qui s'étendrait àtoute la nature mais un centre actif de pensée. Conclusion : Dans ce texte, Malebranche opère une distinction de l'âme et du corps en inférant l'existence de deux substancesdistinctes à partir de le différence de leurs attributs et propriétés.. »

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