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Toutes les cultures sont-elles respectables ?

Publié le 21/07/2010

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Aristote l’avait déjà fait, la prudence comme un maître mot, tant en essayant autant que possible de respecter et de s’ouvrir aux autres cultures. Or ne peut-on pas parler du nazisme comme d’une culture ? Ce système est fondé sur un réseau complexe de valeurs qui est lié à toute une tradition pangermaniste. Le nazisme repose aussi sur un ensemble de mœurs : embrigadement de la jeunesse et culte de la personnalité en témoignent. Même le domaine de l’art semble être régenté et perverti par le pouvoir nazi, Rosenberg apparaissant comme l’idéologue du parti nazi. Il y a donc bien une « culture nazie « que les hommes de l’époque n’ont justement pas assez condamnée. Ainsi, même si un principe moral nous porte dans un premier élan à vouloir respecter toutes les cultures, l’homme doit s’y résigner.

« deux autres.

L'absence de miroir est ici symbolique et seul le regard d'autrui permet à l'homme de découvrir qui il est.

Encore unefois, la confrontation de l'homme à d'autres cultures, ici réduites aux regards et observations, lui permet d'accéder à une meilleureconnaissance de lui-même.

Enfin, Nietzsche, à travers certains aspects de la « Lebens philosophie », témoigne lui aussi del'importance de la confrontation à la différence, dans la compréhension de soi-même.

Chez Nietzsche, le rapport à l'action estessentiel puisque c'est au coeur de l'action que l'homme se connaît en connaissant en même temps l'autre.

Hegel, Sartre etNietzsche présentent donc diverses formes de conflit, diverses formes de confrontation avec les autres cultures qui dépassenttoutes le stade du respect et qui peuvent engendrer un enrichissement considérable de l'homme.

Platon lui aussi avait montré lesvertus d'un conflit entre deux points de vue, voire entre deux cultures, en faisant l'éloge du dialogue, mais de telle vertus et le désirde respecter toutes les cultures voire de s'enrichir à leur contact ne doivent pas aveugler l'homme.

Ce dernier, surtout aujourd'hui,doit savoir juger, distinguer et parfois condamner pour que le prochain siècle ne soit pas, à l'image du nôtre, l'ère des désillusions. Alors que le XIXème siècle était caractérisé par un certain optimisme symbolisé par le positivisme d'Auguste Comte ou par lesgrandes philosophies de l'histoire de Marx ou de Hegel qui assimilait la fin de l'histoire à la réalisation de la valeur, il n'en va pasde même pour notre siècle.

Ponctué de retours à la barbarie, de guerres et de génocides, il semble inciter l'homme d'aujourd'hui àdévelopper ses capacités de jugement et de sens critique et à considérer, comme Aristote l'avait déjà fait, la prudence comme un maître mot, tant en essayant autant que possible de respecter et de s'ouvrir auxautres cultures.

Or ne peut-on pas parler du nazisme comme d'une culture ? Ce système est fondé sur un réseau complexe devaleurs qui est lié à toute une tradition pangermaniste.

Le nazisme repose aussi sur un ensemble de mœurs : embrigadement de lajeunesse et culte de la personnalité en témoignent.

Même le domaine de l'art semble être régenté et perverti par le pouvoir nazi,Rosenberg apparaissant comme l'idéologue du parti nazi.

Il y a donc bien une « culture nazie » que les hommes de l'époque n'ontjustement pas assez condamnée.

Ainsi, même si un principe moral nous porte dans un premier élan à vouloir respecter toutes lescultures, l'homme doit s'y résigner.

L'homme d'aujourd'hui doit donc relever le défi de la complexité en essayant autant quepossible de respecter les autres cultures, de les comprendre, voire de s'enrichir à leur contact, mais en sachant aussi montrer sescapacités de jugement, savoir choisir et parfois condamner certaines cultures.

Ce sont peut-être ces qualités qui ont manqué ànos parents ou à nos grandsparents, mais une certitude demeure : l'homme doit tenter de concilier son désir noble et louabled'ouverture avec une certaine prudence qui semble être la leçon de notre siècle.

En d'autres termes, l'homme doit « tenir les deuxmaillons de la chaîne », comme le disait Pascal dans un contexte tout à fait différent.

C'est dans cette optique que l'homme pourraapparaître comme représentatif d'une culture au sens humaniste, une culture qui développe les facultés proprement humainescomme le jugement, le sens critique, ou le goût.

Ces facultés sont essentielles pour comprendre notre siècle qui semble être celuide la complexité.

F.

Braudel et le structuralisme historique en témoignent puis que l'historien doit, grâce à ses facultés dejugement, distinguer le poids des structures (démographiques, économiques…) sur l'émergence des grands hommes et l'influencede ces grands hommes sur les structures.

Rien d'étonnant dès lors que l'homme, témoin d'un siècle où toutes les certitudess'écroulent, doive distinguer les cultures respectables de celles qui représentent un danger pour l'humanité. Ainsi, alors qu'une morale kantienne ou chrétienne prône le respect de toutes les cultures, il semble que ce soit surtout dans leconflit concret, réel, que l'homme fasse vraiment l'expérience de la différence, expérience qui remet en cause son propre réseaude valeurs et qui engendre parfois un incontestable enrichissement dû à la prise de conscience de la relativité de ses propresvaleurs.

Cependant, l'essor des sciences humaines et les nombreuses tragédies qui ponctuent notre siècle, l'ère des désillusions,invitent l'homme à développer ses facultés de jugement et de sens critique et à faire preuve de prudence, pour éviter de nouveauxdrames et permettre, peutêtre, une renaissance de l'espoir qui semblait caractériser le XIXème siècle.

Tenter de s'ouvrir à toutesles cultures mais savoir condamner les cultures dangereuses : lourde est donc la tâche de l'homme d'aujourd'hui, mais le mythe deSisyphe n'est pas si absurde que cela et le mérite de l'homme se joue dans la volonté d'assumer le fardeau, sans être pour autantconvaincu de pouvoir le porter à son terme.. »

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