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Un homme sans mémoire peut-il être libre ?

Publié le 04/01/2011

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D'après l'opinion commune, on a coutume de dire qu'un homme sans mémoire ne peut être libre. La question « un homme sans mémoire peut-il être libre ? « est paradoxale car elle semble indiquer qu'il y ait une possibilité qu'un homme sans mémoire soit libre puisque l'on se pose la question. Toutefois, cette question est justifiée puisque si être libre, c'est pouvoir faire ce que l'on veut sans aucune contrainte, il faut « avoir mémoire « des données qui vont permettre d'effectuer cette action. Alors comment pouvoir effectuer cette action si on n'a pas mémoire d'elle. On verra donc dans un premier temps qu'un homme sans mémoire n'est pas libre. Mais dans un second temps, on verra qu'il existe des hommes ayant plus ou moins une mémoire et on s'interrogera sur leur liberté. Enfin, dans un troisième temps, on verra que la mémoire n'est pas ce qui détermine la liberté d'un homme.

« une période parfois indéterminée ( malgré la sentence imposée par le juge, en cas de tentative d'évasion parexemple) ce qui accentue leur aliénation. Notre liberté, pas plus que notre mémoire ne sera jamais absolue.

Cela n'empêche qu'il existe des degrés de liberté,un degré plutôt normal avec les hommes ayant une mémoire déficitaire par exemple et un degré relativement baspour ne pas dire nul en citant cet autre exemple.

La mémoire est assurément une des clés de cette liberté mais nedéfinit pas à elle seule la liberté ou l'aliénation d'un homme.

Mais la question de savoir si un homme sans mémoire estlibre ou pas ne devrait pas se poser puisque la liberté est un droit inaliénable parce que c'est un droit naturel.

Dès lemoment où cet homme est né, qu'il ait un mémoire ou pas, il est considéré comme libre. Le sujet, un homme sans mémoire peut-il être libre ?, nous pose la question de savoir si la mémoire est la conditionde la liberté.

Sans mémoire, c'est-à-dire sans la faculté qui nous permet de représenter le passé, de distinguer lesouvenir primaire ou immédiat (toute conscience est mémoire) et le souvenir secondaire plus ou moins lointain.

Peut-il, c'est-à-dire les conditions de liberté existent-elles pour lui ; a-t-il le pouvoir de choisir, de décider, d’agir, deformer des projets et de les réaliser.

Être libre, c'est-à-dire faire ce qu’il lui plaît, être le maître se sa vie.Si la liberté se développe sur la durée, comment la conservation du passé, de ce qui n’est plus pourrait-elle la faireapparaître ? La mémoire n’est-elle pas aussi le ressentiment, ne risque t-elle donc pas d’infester le présent,d’empêcher la décision et l’exercice de la liberté ? N’est-ce donc pas plutôt un homme sans mémoire qui serait libre ?Nous commencerons par définir la mémoire comme une contrainte qui empêche la liberté : il ne faut donc pas avoirde mémoire pour être libre.

Dans un deuxième temps nous montrerons qu’un homme sans mémoire n’est pas vraimentlibre : sa liberté est illusoire.

Et enfin nous expliquerons comment un homme peut-il vivre avec sa mémoire pour êtrelibre. L'homme est un être qui se sait, à la différence d'un animal, il possède une conscience de soi.

La mémoire estindissociable de cette conscience.

La mémoire est le souvenir de nos actions passées.

La mémoire nous empêched'être tels que nous le désirons, en imposant à notre conscience présente les limites d'un passé qu'on aimeraitrévolu : des traumatismes, un mauvais caractère, des mauvaises habitudes, des addictions, des erreurs dont ontraîne encore les effets, un passé familial, etc.En ce sens, la mémoire serait ce dont il faut se libérer, grâce à l’oubli qui nous ouvrirait la porte de la liberté.

Carnos actes sont déterminés, par nos actions, succès, échecs antérieurs.

Le passé représente donc un ensemble desouvenirs nous inhibant, nous empêchant d'évoluer.

Par conséquent cette détermination peut nous amener à penserque la liberté, c'est-à-dire la possibilité de faire tout ce que l’on veut ou et quand, est remise en question.

Êtrelibre, c'est à dire que nos actions ne sont décidées que par notre propre choix, s'oppose donc à être déterminépuisque cela signifie que nos actes ne sont dues que par une cause extérieure qui n’est pas notre volonté.

Lamémoire empêche l’homme d’être libre.

Il ne faut donc pas avoir de mémoire pour être libre.

Un homme sans mémoireest un homme d'autant plus libre que ses expériences passées ne pèsent pas sur lui.

Cela lui donne une virginitéface au présent, il n'est pas influencé par ses échecs ou ses succès antérieurs, il peut donc agir sans contraintes,c'est-à-dire librement.Prenons l’exemple d’un homme souffrant d’amnésie : si c’est homme commet un crime sera-t-il jugé coupable ousera-t-il libre ? C’est la question qui se pose.

L’homme souffrant d’amnésie n’a plus sa mémoire, il n’aura donc plus lesouvenir d’avoir commis cet acte.

Selon Lock c’est la conscience soutenue de sa mémoire qui définie l’identité d’unepersonne.

Or sans sa mémoire cet homme n’a plus d’identité, en outre l’identité est au cœur de la notion deresponsabilité ; cet homme n’est donc pas responsable de l’acte qu’il a commis car il n’était plus le même entre lemoment ou il a commis l’acte et celui où il est jugé.

Par conséquent il est libre.N’ayant plus le souvenir d’avoir commis un acte bien ou mal, il peut répéter la même action sans cesse car il n’aurapas le souvenir de l’avoir commis.

Il peut alors être pris dans un cycle sans fin. L'homme sans passé ne dispose pas de souvenirs personnels et de l'expérience liée à ceux-ci.

Il n'a donc pas derapports au monde, qu'il découvre en permanence (amnésique).

L'homme sans passé est également dépourvu del'héritage historique commun à tous.

Il a donc une mémoire immédiate, uniquement axée sur le présent.

Il peut doncrépéter un acte indéfiniment, sans s’en rendre compte.

Il est dans un cycle duquel il ne peut s’échapper.

Il en estprisonnier.

Il ne peut avancer.

Son absence de mémoire l’empêche d’avancé, d’avoir un futur, il est enfermé dans leprésent.Prenons l’exemple de l’homme atteint d’aliénation : cet un homme va commettre un acte encore et encore.

Il seradétenu dans ce cycle, il ne pourra pas avancer et par conséquent il n’aura pas de futur.

Il est prisonnier, il est enquelque sorte conditionné.

C’est donc à ce moment que l’on constate que sa liberté était illusoire, elle n’en était pasvraiment une.. »

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