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Une société peut-elle se concevoir sans religion ?

Publié le 09/04/2009

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religion

La société désigne tout ensemble dans lequel on constate des rapports réglés et des services réciproques. Elle se caractérise par une culture et une histoire. La religion constitue une culture commune à chaque société. D'après son étymologie: Religare, qui signifie relier les Hommes, les souder, la religion a un aspect unificateur et fédérateur. Elle est universelle mais se présente sous différentes formes selon les civilisations. La société gagnerait à ce que ses membres adhèrent à une religion commune. Est elle le seul fondement d'une société? La religion est elle seulement positive? Présenterait elle des effets pervers? Les conflits générés sont ils bons pour l'Homme et la paix qu'ils prétendent désirer? L'éducation ne serait elle pas en danger s'il n'y a plus de religions? Quels sont les risques? Faut il alors chercher à donner un sens à tout? L'Homme est il capable de se passer de toutes croyances en une transcendance? A vrai dire on manque de références pour appuyer sa réflexion et déterminer la nécessité sociale du fait religieux. Toutes les communautés humaines adhèrent à des croyances variées. En revanche, le recul de la pratique religieuse dans notre société peut, peut être, nous éclairer. On voit se développer un certain individualisme signe de dislocation sociale. D'autres activités humaines ne peuvent elles pas alors, constituer un ciment social aussi efficace et se substituer ainsi à la religion?  Il convient donc de se demander si une société est capable de se passer de religion, mais aussi si cela est permis d'un point de vue moral? Dans un premier moment, nous observerons que la religion constitue un pilier important pour les civilisations et qu'il est donc difficile de s'en passer. Puis nous verrons certains aspects dont il serait préférable de se méfier. Enfin nous nous demanderons s'il n'y a pas de risques pour la société quant à l'éventuel abandon de la religion ?  

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« Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure , l'inquiétude religieuse et la superstition.

Bien des hommes vivent dans la crainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leursdésirs ne plaisent pas aux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ouoffensants envers leurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvresfauteurs, en les écrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cettevie.

Ils pensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leuradresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de se concilierleurs bonnes grâces.

Car les dieux sont susceptibles, se vexent pour un rien, etsont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se plaisent alors àruiner.

Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie des hommes ne sont que dessuperstitions et des fariboles pour Epicure . Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des choses,il faut une connaissance métaphysique, cad une science de la totalité du monde.Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses est la matière, que tout cequi existe est matériel.

Ainsi, la science peut expliquer tous les événements dumonde, tous les phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, comme procédant de mécanismes matériels dépourvus de touteintention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés variables.

Parexemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullementl'expression d'une vengeance divine pour punir vos fautes passées, mais seulementla résultante de forces naturelles aveugles et indifférentes à votre devenir.

C'est cequ'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le luxe de plusieurs explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause duphénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.

C'est en effet cela seul qui importe ànotre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses. En effet, pour Epicure , les mythes sont l'expression de l'essence de l'Homme, c'est-à-dire ils imaginent des dieux à leur « image » propre.

Pour Epicure, les dieux existent, la connaissance qu'on en a est évidente mais leur façond'exister ne correspond pas aux opinions que s'en fait l'opinion commune.

Les Dieux ne sont pas à craindre puisqu'ilsvivent dans les inter-mondes, l'application fondamentale de cette thèse d'Epicure concerne évidemment la libertéhumaine puisque je considère que les Dieux interviennent dans ma vie alors je risque à tout moment de medéresponsabiliser.

C'est la fameuse remarque que l'on entend si souvent « je n'y peut rien, c'est le destin ».

On le voitpour Epicure , la croyance dans les mythes freine l'homme dans la quête de sagesse, c'est-à-dire dans son entreprise de libération de soi. Avec Nietzsche , la critique sera bien plus violente.

Pour lui, la religion renvoie à un imaginaire sans aucune relation avec la réalité.

Plus précisément, le christianisme représente une fuite face au réel entraînant ainsi unedévalorisation du monde dans lequel l'Homme vit.

Plus largement, Nietzsche a parlé de la mort de Dieu.

Cette mort de Dieu est un événement historique qui s'est produit dans le temps.

Pourquoi ? Parce que Dieu a existé commecroyance, comme présence du supra-sensible éclairant et donnant sens aux civilisations.

Cette croyance pourNietzsche a disparu, le Dieu chrétien cesse d'illuminer l'Europe.

Nietzsche , en 1882, diagnostique donc la rupture spirituelle culturelle et historique qui a pour effet d'ébranler le monde.

Il se pose ici comme une sorte de prophètepuisque le plus grand nombre n'a pas perçu cet évènement.

La figure qui émerge de ce monde en ruine, c'est celle duphilosophe prophète qui parce qu'il a compris l'événement est totalement serein.

Ainsi la mort de Dieu représente uneouverture totale, celle qui prépare le rège des philosophes et des esprits libres.

Comme pour Epicure, l'enjeu d'unedéprise de la religion tient dans la liberté humaine.

En effet, si Dieu est mort alors, je n'ai plus d'excuse pour justifierma paresse négative.

II.

Nature de la croyance religieuse Pourtant nombreux sont les exemples où c'est la croyance religieuse qui a poussé l'Homme a créer.

Que l'on songe seulement à la Chapelle Sixtine par Michaël-Ange et son atelier ou encore la Madame de Raphaël .

La croyance religieuse revient à un affect fondamental chez l'Homme : l'angoisse.

C'est ce que Kierkegaard met en évidence dans Le concept d'angoisse.

Pour lui, l'effet produit par l'angoisse en l'Homme consiste avant tout dans l'éducation.

Dans lamesure où elle est spécifiquement humaine.

L'angoisse nous éduque.

En effet, c'est elle qui fait disparaître nosillusions.

L'angoisse renvoie à la possibilité de la liberté.

C'est de la foi que provient sa valeur éducative Kierkegaard s'appuie ici sur l'épisode des Evangiles où il est dit que le Christ a été angoissé jusqu'à la mort.

Plus largement,l'angoisse est ici appréhendée comme le vertige de l'individu libre face à ses choix contradictoires.

C'est-à-dire quioffre plusieurs possibilités.

En prenant exemple le Christ, Kierkegaard montre également que si l'on est saisi d'angoisse, c'est parce que l'on sait qu'on va mourir.

Autrement dit, la religion est perçue ici comme l'expressionlogique de l'angoisse puisque l'Homme ne peut éviter l'angoisse.

Tout porte à croire qu'il sera religieux parconséquent pour Kierkegaard la société parce qu'elle est constituée d'êtres angoissés ; elle ne peut se passer de religion.

Déjà Pascal , au XVII siècle, avait montré que la foi pouvait tout à fait avoir sa place en l'Homme ; et donc dans la société.

Par l'expérience du Paris, Pascal nous montre que l'Homme n'a rien à perdre dans le fait de parier sur l'existence de Dieu, plus encore il se peut qu'au fond il n'y a rien à gagner, mais qu'importe s'il n'y a rien à perdre.

Iln'y a rien de risqué dans la foi puisque si Dieu n'existait pas, alors lorsque l'on perd de l'inexistence, c'est-à-dire rien,plus encore l'Homme a intérêt à parier puisque sa condition spécifiquement humaine le plonge dans l'angoisse etl'irrationnel.C'est au libertin que s'adresse ce pari, à celui qui précisément se fuit dans les vanités du monde.

Dans ce pari, Pascalmet son talent mathématique au service de la foi et vise à convertir les libres penseurs.

La raison ne peut prouverl'existence de Dieu, car il y a une distance infinie entre un Dieu infini et Sa créature finie.

La raison peut nous incliner à. »

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