Y a-t-il contradiction entre la prétention des sciences à la vérité et le fait qu'elles ont une histoire ?
Publié le 05/02/2004
                             
                        
Extrait du document
 
                                 
                                «
                                                                                                                            Y a-t-il vraiment contradiction entre les vérités scientifiques dites définitives et rédhibitoires et l'historicité	même des sciences qui montre leur tâtonnement, et donc leurs erreurs successives ? Ne peut-on pas, au contraire,penser dialectiquement l'historicité des sciences et leur prétention à la vérité définitive pour dépasser l'apparentecontradiction ? Il s'agira donc de mettre en place une définition de la vérité, mais aussi de l'histoire des sciences.Car c'est au fond notre conception de la vérité, comme fixe et substantielle, qui est ici mise à la question.
                                                            
                                                                                
                                                                    Plan  	I-                   	L'historicité des sciences comme signes de leur impossibilité à trouver quelque vérité	définitive	 	·         	La pensée même de l'histoire des sciences met en branle sa prétention à la vérité	puisqu'elle suggère, en la rendant historique, qu'elle s'est déjà trompée et donc qu'elle adéjà été dans l'erreur et l'illusion.	·          	Le  progrès  même des sciences  est donc  en réalité,  du fait  de la dimension	dynamique que cela implique, symptomatique de ses échecs successifs.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cela montre, afortiori, que ne saurait faire, de droit, du savoir scientifique, un savoir clos et définitif.	·         	C'est alors la conception de la vérité qui est ici à la question : car si ce qui est vrai	à un  instant donné  du développement des  sciences devient  faux à l'instant d'après(par exemple  parce que de nouvelles  techniques  permettent  un calcul  ou desobservations plus précis), alors cela signifie par conséquent que la vérité scientifiqueest relative à l'état historique de cette science en question.	·         	Une théorie scientifique n'est donc valide que pour autant que le savant n'a pas	encore  démontré  sa fausseté.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'histoire des sciences  vient donc contredire  de pleinfouet la notion de fixité et d'éternité de la vérité scientifique.	·         	Mais, ce qui est clairement en question ce n'est pas tant la prétention des sciences	(au  sens  négatif  du terme)  d'atteindre  une vérité  close et définitive  (et que  vientcontredire pour  le coup leur historicité), que leur  prétention au sens de  mouvement,tension vers la vérité.
                                                            
                                                                        
                                                                     Dans cette   dernière  acception,  alors c'est  précisément  leurhistoricité qui vient conférer une valeur à cette prétention.	  	II-                	La prétention des sciences à la vérité : un moteur de leur progrès malgré leur histoire	  	·         	Car en effet prétendre ne doit pas seulement s'entendre selon une connotation	négative qui ferait que la science est illégitimement sûre de trouver la vérité en tantque telle puisqu'elle a une histoire et donc puisqu'elle s'est déjà trompée, a déjà étésource d'illusion.	·            	A  l'inverse,  on peut  donner  un sens  positif  à cette  « prétention  » comme	mouvement vers, comme tension vers laquelle s'élève à la vérité le savoir scientifique.	·         	Or cette même prétention n'est possible, au ce sens dynamique et progressif (voire	progressiste), que pour autant que les sciences ont une histoire, et donc a fortiori ontconnu des ajustements, des remises en question, etc.	·         	La prétention n'est donc pas seulement le droit qu'on croit avoir sur une chose (ici	un  droit  illégitime  des sciences,  du fait  de leur  historicité,  sur une  vérité  close etdéfinitive), mais elle est aussi une exigence : elle est une exigence que se donnent lessciences, elle est cette fin ultime à laquelle elles s'obligent elles-mêmes.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'histoire dessciences, c'est donc le progrès des sciences et leur ascension toujours plus approchantde la vérité.	·            	On  comprend  alors que l'histoire  des sciences  traduit en réalité  une vérité	historique : elles s'insèrent effectivement dans une époque, dans une évolution précisedes techniques qui  permettent plus  de précision, et donc d'approcher  sans cesse lavérité.	·          	On peut  penser ainsi  par exemple à  l'histoire de la théorie de l'atome : cette	dernière progresse, notamment grâce à l'évolution des techniques qui se font de plus enplus précises.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle n'est donc pas fausse en elle-même dans l'Antiquité par exemple, elleest vraie par rapport à nos possibilités de connaissances à cet instant précis.	  	III-	             	Une pensée dialectique de la contradiction	 	·         	On s'aperçoit dès lors  que les sciences ne produisent pas en elles-mêmes  des	erreurs, mais disent, en raison de leur histoire, quelque chose de vrai sur l'époque danslaquelle elles se développent.	·          	On comprend ainsi  que l'histoire des sciences marque  non pas l'incapacité des	sciences à trouver quelque vérité mais au contraire permet de penser dynamiquement.
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Y-a-t-il contradiction entre la prétention des sciences à la vérité et le fait qu'elles ont une histoire ?
- Y a-t-il une contradiction entre l'évolution des sciences et leur prétention à la vérité ?
- La recherche de la vérité explique-t-elle à elle seule l'histoire et le développement des sciences ?
- L'évolution des sciences contredit-elle leur prétention à atteindre la vérité ?
- Descartes, Discours de la méthode. Pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences, 1ère partie (GF, p. 75-76)
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                