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Y a-t-il de l'intolérable dans un esprit tolérant ?

Publié le 27/02/2008

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esprit

Analyse du sujet :

-          Par définition, l’intolérable étant ce qui ne peut être toléré, il est difficile de considérer qu’on puisse concilier le fait d’être tolérant avec celui d’admettre qu’il y a de l’intolérable.

-          Pourtant, il semble que l’on doive justement réussir à concilier ces deux traits, car autant l’intolérance est un défaut, autant on ne peut laisser quelqu’un commettre un crime au nom de la tolérance.

-          Il faut donc que par tolérance on entende autre chose que le simple fait de tout laisser faire.

-          Il se peut ainsi que la tolérance soit plutôt à mettre en rapport avec les idées de liberté et de respect qu’avec celle d’indifférence. En effet, il est conséquent d’affirmer que la tolérance est autant l’alliée de la liberté et du respect qu’elle est l’ennemie de l’égoïsme.

-          L’égoïsme s’oppose ainsi à la tolérance parce que cette dernière a été mise en place par altruisme alors que l’intolérance peut faire très bon ménage avec l’égoïsme.

-          Dès lors, ne semble-t-il pas concevable d’affirmer que l’on puisse refuser de tolérer certaines choses tout en restant tolérant ?

Problématisation :

Si l’on répond par l’affirmative à la question posée par le sujet, il devient difficile de prétendre que la tolérance soit une qualité en soi, une qualité à laquelle on pourrait toujours prétendre. Par ailleurs, répondre par la négative exigerait de redéfinir ce que veut dire « être tolérant «, car on comprend mal comment cela serait possible. En réalité, on peut considérer que le problème réside dans la confusion souvent faite entre la tolérance et le laisser-faire, ce qui nous amène à poser ce problème : être tolérant, est-ce tout accepter ?

 

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« en indifférence. - L'indifférence nous prive de notre qualité d'être humain en ne nous permettant plus de compatir aux maux d'autrui. - Elle est le fait de l'égoïste qui cherchera à tout laisser faire pour accroître son pouvoir personnel et en cela elle ne peut être louée. - L'indifférence devient alors une façon parmi d'autres de se montrer intolérant en laissant ceux qui sont intolérants guider le monde à leur convenance. - « Si l'on est d'une tolérance absolue, même envers les intolérants, et qu'on ne défende pas la société tolérante contre leurs assauts, les tolérants seront anéantis, et avec eux la tolérance »souligne Popper dans La société ouverte et ses ennemis ). - Il faut donc, au nom de la tolérance, défendre également cette dernière pour qu'elle ne périsse pas. - Il semble donc que l'on doive admettre parfois qu'il y a de l'intolérable afin de conserver ses qualités humaines et permettre à la tolérance de continuer à exister. La tolérance inclut l'idée que la liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres, elle est lemoteur du respect. 3. - En réalité, le problème de fond ne serait-il donc pas celui du statut de la tolérance ? - « La tolérance ne devrait être qu'un état transitoire.

Elle doit mener au respect.

» (Goethe, Maximes et réflexions ) - Dans les faits, la tolérance ne doit pas être absolue, elle doit incarner un moment de réflexion nécessaire avant le jugement. - Ce moment de réflexion doit permettre l'avènement du respect, le respect qui s'incarne dans le fait que l'on traite « l'humanité aussi bien dans sa personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» (Kant, Fondements de la Métaphysique des Mœurs , deuxième section) - Ce respect, pour être complet, doit concilier ses exigences avec celles de la liberté, mais une liberté qui ne soit pas la liberté débauchée de celui qui ne suit que son désir, mais une libertéresponsable qui traite autrui comme une personne à part entière. - Cette liberté devrait donc respecter l'article IV de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autresmembres de la société la jouissance de ces mêmes droits.

» - Cette liberté ainsi que le respect sont les buts qui sont poursuivis à travers la tolérance. - Cela nous permet de concevoir de quelle manière l'on peut donc rester tolérant même si l'on admet parfois qu'il y a de l'intolérable.

Car être tolérant, c'est avant tout faire en sorte que lerespect et la liberté soient possibles. - En conséquence, si certains actes contreviennent à ces objectifs, alors il devient loisible de les considérer comme « intolérables ». Conclusion :Dans une première partie, nous avons exposé en quoi la tolérance semblait exiger de tout tolérer.

Nous avonsensuite montré qu'une telle radicalité empêcherait la tolérance de subsister et qu'elle serait néfaste.

Nous avonsenfin démontré que cela ne remettait pas en cause le fait de pouvoir être tolérant, puisque la tolérance avait pourbut de promouvoir le respect et la liberté.. »

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