Y a-t-il des progrès en histoire ?
Publié le 09/02/2004
Extrait du document
«
célèbre formule : « Les philosophes n'ont fait jusqu'ici qu'interpréter le monde de différentes manières, il s'agitmaintenant de le transformer» ;— une pratique : la lutte des classes fait avancer l'histoire et transforme le monde.
Elle est le moteur de l'histoire.La révolution prolétarienne sera la dernière révolution et instaurera une société sans classes, sans conflits, unesociété d'abondance.
L'homme deviendra enfin libre.
Le matérialisme dialectique
Le concept de matérialisme dialectique apparaît tardivement (1886) sousla plume de F.
Engels.
Auparavant, le concept de dialectique matérialistedésignait la méthode mise en oeuvre par Marx et Engels, étant entenduqu'il s'agissait de la dialectique de Hegel « remise sur ses pieds ».
Par là,Marx reconnaissait sa dette envers Hegel tout en soulignant lerenversement opéré à travers la primauté qu'il accordait au matériel parrapport à l'idéel.
Par ailleurs, selon Marx et Engels, la dialectiquen°oeuvre pas seulement dans la pensée, mais dans le réel, dans lesmondes organique ou animal et dans l'histoire (d'où d'ailleurs la notion dematérialisme historique forgée ultérieurement par les marxistes).Le premier emprunt à Hegel est celui de contradictions dont Marx etEngels montrent qu'elles traversent toute la vie, la nature et l'histoire,car elles expliquent le mouvement.
Or, le réel est en mouvementpermanent, du plus petit (l'atome) au plus grand (l'univers).
La matièren'est pas une substance inerte [Dialectique de la nature].
Bien aucontraire, le principe constitutif de la matière est le mouvement.L'immobilité, la stabilité ou l'équilibre ne sont conçus que comme unmoment particulier et momentané du mouvement.« Le mouvement est contradiction ; par exemple, le simple changementmécanique de lieu lui-même ne peut s'accomplir que parce qu'à un seul et même moment, un corps est à la foisdans un lieu et dans un autre lieu, en un seul et même lieu et non en lui.
Et c'est dans la façon que cettecontradiction a de se poser continuellement et de se résoudre en même temps que réside précisément lemouvement » [Anti-Dühring, p.
150].Le deuxième emprunt à Hegel est celui de « la loi d'après laquelle de simples changements dans la quantité,parvenus à certain degré, amènent des différences dans la qualité » [Le Capital, I.
I, t.
1, p.
302].
Lesexemples les plus classiques d'application de cette loi sont le passage de l'eau à l'état solide au-dessous de 0°C, sous pression atmosphérique normale, ou son passage à l'état gazeux au-dessus de 100 °C.
D'autresexemples peuvent être pris en chimie, en physique ou ailleurs.
Dans l'histoire, la transformation descommerçants en capitalistes ou le passage de la manufacture à la grande industrie, ou bien encore la naturede la coopération dans le travail, illustrent la permanence de cette loi.Enfin, le troisième emprunt à Hegel est celui de la négation de la négation, constitutif de la contradiction et deson dépassement.
Là aussi, Marx et Engels transfèrent la loi de la seule sphère de la pensée telle qu'ellefonctionne dans la logique de Hegel vers le monde réel.
Engels prend l'exemple simple du cycle d'un grain d'orgepour illustrer son propos : un grain d'orge qui germe « disparaît en tant que tel, il est nié, remplacé par laplante née de lui, négation du grain.
Mais quelle est la carrière normale de cette plante ? Elle croît, fleurit, seféconde et produit en fin de compte de nouveaux grains d'orge et aussitôt que ceux-ci sont mûrs, la tigedépérit, elle est niée pour sa part.
Comme résultat de cette négation de la négation, nous avons derechef legrain d'orge du début, non pas simple, mais en nombre dix, vingt, trente fois plus grand » [Anti-Dühring, p.165].Dans l'histoire, les exemples ne manquent pas de négation de la négation conduisant chez Marx et Engels auconcept de dépassement signifiant la transformation d'un extrême en son contraire, c'est-à-dire l'avènementd'une nouvelle situation issue de la contradiction précédente.Pour Marx, la négation de la négation est le fondement même de l'inéluctabilité du communisme, expropriant lesexpropriateurs : dans la phase d'accumulation primitive du capital, les producteurs immédiats (petite propriétéprivée reposant sur le travail personnel) sont expropriés et dessaisis de leurs moyens de production.
Puis, enraison de la concurrence et du développement des forces productives, le capital se concentre tandis que larésistance et les luttes de la classe ouvrière se renforcent.
« Le monopole du capital devient une entrave pourle mode de production qui a grandi et prospéré avec lui et sous ses auspices.
La socialisation du travail et lacentralisation de ses ressorts matériels arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppecapitaliste.
Cette enveloppe se brise en éclats.
L'heure de la propriété capitaliste a sonné.
Les expropriateurssont à leur tour expropriés.
L'appropriation capitaliste, conforme au mode de production capitaliste, constituela première négation de cette propriété, privée qui n'est que le corollaire du travail indépendant et individuel.Mais la production capitaliste engendre elle-même sa propre négation avec la fatalité qui préside auxmétamorphoses de la nature.
C'est la négation de la négation » [Le Capital, 1.
I, t.
3, p.
205].La démonstration par la négation de la négation de la nécessité historique de la fin du capitalisme (d'ailleursannoncée dans le même texte comme plus rapide que sa genèse, en raison du caractère collectif de laproduction) peut laisser perplexe en cette fin de siècle.
Si la loi conserve sa validité, l'application qu'en faitMarx à l'échelle macrohistorique ne tient pas compte des tendances et des capacités que possède lecapitalisme A ri provisoirement ses crises.
Marx avait pourtant fait état de celles-ci, comme à propos de labaisse tendancielle du taux de prolo, en insistant sur le fait qu'il ne s'agissait que d'une tendance puisque.
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