Devoir de Philosophie

Y a-t-il une expérience en métaphysique ?

Publié le 28/01/2012

Extrait du document

Chez Berkeley, ce serait peut-être une vue du spectacle de la nature
débarrassé de toute la science, de toute l'intelligence et des idées
abstraites, poussière que les hommes soulèvent ; et la nature ainsi
purifiée devient une relation du moi à Dieu ; chez Kant, ce serait
peut-être la révélation de l'activité incroyable de la raison humaine,
animée par un besoin dévorant d'ordre universel, imposant ses lois
aux phénomènes et lançant les hommes à la réalisation de la République
idéale ...

« métaphysique et l'expression est évidemment contradictoire dans ses termes.

Au sens le plus large, nous pouvons décrire trois genres d'expériences métaphysiques : - 1 - L'intuition :métaphysique.

Cette expression, comme on ra vu ci-dessus (p.

104), est bergsonienne.

Elle représente cette synthèse de l'intelligence et de l'instinct grâce à laquelle peut être saisi le secret de la réalité vivante et mouvante, c'est-à-dire la durée, et, dans la durée créatrice, l'élan vital, dernier mot de toutes choses.

Il y a ainsi pour Bergson, à l'origine de toute philosophie, une intuition par laquelle le philosophe • comprend • en un iilStant et dans un acte simple, ce qui fait l'unité du réel et la signification de l'existant.

Et cette intuition est tellement simple, dit Bergson (h1 • La pensée et le mouvant • conf.

sur l'intuition) que le philosophe a parlé toute sa vie pour l'expliquer, donnant une première formule puis rectl1lant sa définition et rectifiant sa rectification, etc.

Tout se passe comme si une idée, ou même une image, s'était présentée tout à coup lourde de tout un contenu implicite, par laquelle tout s'éclaire.

• comprendre • un philosophe, inversement, c'est tenter de retrouver à travers son œuvre, cette idée unique et simple qui est son • expérience métaphysique •· Chez Berkeley, ce serait peut-être une vue du spectacle de la nature débarrassé de toute la science, de toute l'intelligence et des idées abstraites, • poussière que les hommes soulèvent • ; et la nature ainsi purifiée devient une relation du • moi • à Dieu ; chez Kant, ce serait peut-être la révélation de l'activité incroyable de la raison humaine, animée par un besoin dévorant d'ordre universel, imposant ses lois aux phénomènes et lançant les hommes à la réalisation de la Répu­ blique idéale ; chez Bergson, ce serait le sentiment d'une sorte de pulsation de l'univers, alternanèe de tension, créatrice de formes vivantes ...

et d'une détente, créatrice de matière, le long d'une ligne d'évolution réalisant indéfiniment les virtualités de l'élan vital ..• La différence entre cette intuition métaphysique et l'intuition par laquelle un physicien, par exemple, découvre une grande hypothèse est uniquement une différence d'ampleur et de profondeur, étant donné que la • grande hypothèse • d'où nalt une philosophie est le centre d'une conception générale du monde.

- 11 - L'épreuve déter:minante.

Ce deuxième type d'• expé­ rience métaphysique • est différent du premier surtout en ce que la révélation de l'idée y est remplacée par une expérience historique.

A vrai dire, il y a toujours les deux et l'idée ne se révèle le plus souvent que dans une expérience, qu'on pourrait ~tppeler l'expérience cruciale.

II est des cas où on ne saurait dire s'il s'~tgit d'une épreuve déterminante ou d'une intuition métaphysique, d'un événement vécu ou du résultat d'une méditation.

Tel serait le cas de l'expérience métaphysique du • cogito • chez Descartes (cf.

ci-dessus, p.

217,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles