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Y a-t-il une vérité des apparences ?

Publié le 09/04/2005

Extrait du document

Dans l'allégorie de la caverne, les ombres projetées sur la paroi sont les apparences dégradées des figurines : celles-ci sont les objets perçus, tandis que celles-là sont les illusions. L'intérieur de la caverne symbolise le monde sensible avec ses deux degrés de connaissance : la perception et la conjecture. Le monde intelligible, accessible à celui qui fait l'effort de se détourner du sensible, est symbolisé par l'extérieur de la caverne : les Idées sont les choses réelles, et le soleil est l'Idée unique du Bien, qui donne consistance et réalité à toutes les autres. [Apparence, art et vérité.] Le beau est ce qui nous apparaît dans sa plus grande vérité : ce qui est beau, ce n'est pas une reproduction servile d'un objet réel, mais la chose en sa plus grande perfection. L'apparence est ce qui révèle la vérité de la chose représentée : l'artiste qui joue sur les apparences n'est pas l'illusionniste ou le faussaire (comme le voulait Platon), mais celui qui se sert des apparences pour nous montrer l'objet beau dans sa plus grande vérité. L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible selon le mot de Paul Klee. L'apparence nous fait accéder à une vérité supérieure à celle de la science objective. Aristote dira: « De ce qui a été dit il résulte clairement que le rôle du poète est de dire non pas ce qui a réellement eu lieu mais ce à quoi on peut s'attendre, ce qui peut se produire conformément à la vraisemblance ou à la nécessité. En effet, la différence entre l'historien et le poète ne vient pas du fait que l'un s'exprime en vers ou l'autre en prose (on pourrait mettre l'oeuvre d'Hérodote en vers, et elle n'en serait pas moins de l'histoire en vers qu'en prose); mais elle vient de ce fait que l'un dit ce qui a eu lieu, l'autre ce à quoi l'on peut s'attendre.

  • Analyse du sujet

Une: Il semblerait qu'il puisse y avoir plusieurs vérités des apparences donc pas DE vérité des apparences. Vérité: Discours qui est en accord avec la pensée subjective et le monde objectif. Qui est indubitable, certain. Tout le monde est d'accord avec l'idée. Apparences: Différent de l'être des choses. Les apparences ne sont pas l'essence. Les choses paraissent mais ce qu'elles paraissent n'est pas nécessairement ce qu'elles sont. Les apparences sont souvent trompeuses : "L'habit ne fait pas le moine"

  • Présupposé Il n'y a pas de vérité des apparences compte tenu des analyses qui viennent d'être faites -- (1ere partie)
  • Reformulation Ce qui nous apparaît délivre t-il une vérité?
  • Problème: Comment atteindre la vérité relativement aux apparences?

« Derrière les apparences, il n'y a rien...Nietzsche a toujours ni violemment critiqué la métaphysique et les penseursqui ont cru qu'il fallait chercher la vérité au-delà des apparences, dans un"arrière-monde".

Cette dévaluation du sensible est, pour lui, la marque de ladécadence dont le platonisme et la religion judéo-chrétienne sont les grandsreprésentants.En fait, la religion chrétienne porte à son comble un mouvement déjà présentchez Socrate : l'idée que la vie doit être justifiée, jugée, évaluée par uneidée.

Tout « idéalisme » est un symptôme de manque de force.Or, c'est face à ces symptômes qu'il faut comprendre le projet de Nietzsche..Il n'agit pas que d'une critique des « arrières-mondes » et de la religion.

Ils'agit aussi de « transmuer les valeurs », d'effacer le mouvement chrétien quifait de toute valeur une non valeur, de favoriser les forces actives, lapuissance, l'expansion de la vie.

En ce sens le « surhomme » n‘est pas lacaricature qu'on en a fait, mais ce qui doit dépasser l'homme moderne, fatiguéet décadent, créer d'autres valeurs, non pas « négatrices » de la vie oudévalorisantes, mais servant l'acceptation de l'existence.

C'est l'artiste quisymbolise le mieux cette défense des apparences.

En fait, l'art est unmensonge.

Il est pourtant une illusion nécessaire car on ne peut vivre avec lavérité.

Puisque nous avons besoin d'illusion, il est nécessaire de falsifier leréel.

L'art est un mensonge qui se donne comme tel.

L'artiste ne prétend pasdire la vérité, au contraire, car il place l'apparence plus haut que la réalité : l'apparence signifie, pour l'artiste, la réalité affirmée dans sa totalité.

[Les apparences et les sens sont trompeurs.

La réalité n'est pas celle que nous percevons à travers le filtre trompeur de nos sens.] La science récuse l'apparence des chosesC'est bien en s'élevant au-dessus des connaissances sensibles que les hommes sont parvenus à déjouer les piègesde l'apparence et saisir la vérité.L'apparence relève, par excellence, du domaine du sensible.

L'apparence est perçue par les sens et non parl'entendement.

Or le sensible, à la différence de l'intelligible, est soumis au changement au devenir.

Il n'y a pas depermanence de l'apparence.

Ce qui m'apparaît avec telle ou telle qualité, comme le morceau de cire donné enexemple par Descartes dans les "Méditations métaphysiques", peut la perdre et m'apparaître autrement.

La vérité aucontraire doit me monter ce qu'est la chose même: l'apparence ne fait que m'éloigner de cette chose. "Commençons par la considération des choses les plus communes, et que nous croyons comprendre le plusdistinctement, à savoir les corps que nous touchons et que nous voyons.

Je n'entends pas parler des corps engénéral, car ces notions générales sont d'ordinaire plus confuses, mais de quelqu'un en particulier.

Prenons pourexemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'ilcontenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a été recueilli; sa couleur, sa figure, sagrandeur, sont apparentes; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son.

Enfintoutes les choses qui peuvent distinctement faire connaître un corps, se rencontrent en celui-ci.Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu : ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit,sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine le peut-ontoucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra plus aucun son.

La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Ilfaut avouer qu'elle demeure; et personne ne le peut nier.

Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cireavec tant de distinction ? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise des sens,puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouïe, setrouvent changées, et cependant la même cire demeure.

Peut-être était-ce ce que je pense maintenant, à savoirque la cire n'était pas ni cette douceur du miel, ni cette agréable odeur des fleurs, ni cette blancheur, ni cettefigure, ni ce son, mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenantse fait remarquer sous d'autres.

Mais qu'est-ce, précisément parlant, que j'imagine, lorsque je la conçois en cettesorte ? Considérons-le attentivement, et éloignant toutes les choses qui n'appartiennent point à la cire, voyons cequi reste.

Certes il ne demeure rien que quelque chose d'étendu, de flexible et de muable.

Or qu'est-ce que cela :flexible et muable ? N'est-ce pas que j'imagine que cette cire étant ronde est capable de devenir carrée, et depasser du carré en une figure triangulaire ? Non certes, ce n'est pas cela, puisque je la conçois capable de recevoirune infinité de semblables changements, et je ne saurais néanmoins parcourir cette infinité par mon imagination, etpar conséquent cette conception que j'ai de la cire ne s'accomplit pas par la faculté d'imaginer.. »

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