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Y a-t-il une vérité des apparences ?

Publié le 08/01/2006

Extrait du document

Il est pourtant une illusion nécessaire car on ne peut vivre avec la vérité. Puisque nous avons besoin d'illusion, il est nécessaire de falsifier le réel. L'art est un mensonge qui se donne comme tel. L'artiste ne prétend pas dire la vérité, au contraire, car il place l'apparence plus haut que la réalité : l'apparence signifie, pour l'artiste, la réalité affirmée dans sa totalité.   [Les apparences et les sens sont trompeurs. La réalité n'est pas celle que nous percevons à travers le filtre trompeur de nos sens.] La science récuse l'apparence des choses C'est bien en s'élevant au-dessus des connaissances sensibles que les hommes sont parvenus à déjouer les pièges de l'apparence et saisir la vérité. L'apparence relève, par excellence, du domaine du sensible. L'apparence est perçue par les sens et non par l'entendement. Or le sensible, à la différence de l'intelligible, est soumis au changement au devenir.

 

Recherche du problème : l'apparence est la forme sous laquelle nous sont présentés les objets de l'expérience. La notion d'ap­parence permet donc d'introduire la distinction entre la chose qui apparaît et son apparence même, laquelle serait dépourvue de vérité. Cette distinction peut être mise en question, puisque nous n'avons de rapport avec les choses que parce qu'elles nous apparaissent. L'apparence qui cache la chose est aussi ce qui la dévoile, la vérité ne pourra dès lors se saisir que dans l'apparence.

 

  • Il y a une vérité des apparences.

a) L'apparence est un mode d'être de la vérité. b) Derrière les apparences, il n'y a rien. c) Les choses sont vraies, telles qu'elles nous apparaissent.

  • Il n'y a pas de vérité des apparences

a) Les apparences sont toujours trompeuses. b) L'apparence est un néant d'être. c) Seules les Idées siont vraies.

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« [Les apparences et les sens sont trompeurs.

La réalité n'est pas celle que nous percevons à travers le filtre trompeur de nos sens.] La science récuse l'apparence des chosesC'est bien en s'élevant au-dessus des connaissances sensibles que les hommes sont parvenus à déjouer lespièges de l'apparence et saisir la vérité.L'apparence relève, par excellence, du domaine du sensible.

L'apparence est perçue par les sens et non parl'entendement.

Or le sensible, à la différence de l'intelligible, est soumis au changement au devenir.

Il n'y apas de permanence de l'apparence.

Ce qui m'apparaît avec telle ou telle qualité, comme le morceau de ciredonné en exemple par Descartes dans les "Méditations métaphysiques", peut la perdre et m'apparaîtreautrement.

La vérité au contraire doit me monter ce qu'est la chose même: l'apparence ne fait que m'éloignerde cette chose. "Commençons par la considération des choses les plus communes, etque nous croyons comprendre le plus distinctement, à savoir les corpsque nous touchons et que nous voyons.

Je n'entends pas parler descorps en général, car ces notions générales sont d'ordinaire plusconfuses, mais de quelqu'un en particulier.

Prenons pour exemple cemorceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : il n'a pas encoreperdu la douceur du miel qu'il contenait, il retient encore quelque chosede l'odeur des fleurs dont il a été recueilli; sa couleur, sa figure, sagrandeur, sont apparentes; il est dur, il est froid, on le touche, et sivous le frappez, il rendra quelque son.

Enfin toutes les choses quipeuvent distinctement faire connaître un corps, se rencontrent encelui-ci.Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu : ce qui yrestait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, safigure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, àpeine le peut-on toucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra plus aucunson.

La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouerqu'elle demeure; et personne ne le peut nier.

Qu'est-ce donc que l'onconnaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes cene peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise dessens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat,ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouïe, se trouvent changées, et cependant la même cire demeure.

Peut-être était-ce ce que je pense maintenant, à savoir que la cire n'étaitpas ni cette douceur du miel, ni cette agréable odeur des fleurs, ni cette blancheur, ni cette figure, ni ce son,mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenant se faitremarquer sous d'autres.

Mais qu'est-ce, précisément parlant, que j'imagine, lorsque je la conçois en cettesorte ? Considérons-le attentivement, et éloignant toutes les choses qui n'appartiennent point à la cire,voyons ce qui reste.

Certes il ne demeure rien que quelque chose d'étendu, de flexible et de muable.

Orqu'est-ce que cela : flexible et muable ? N'est-ce pas que j'imagine que cette cire étant ronde est capable dedevenir carrée, et de passer du carré en une figure triangulaire ? Non certes, ce n'est pas cela, puisque je laconçois capable de recevoir une infinité de semblables changements, et je ne saurais néanmoins parcourircette infinité par mon imagination, et par conséquent cette conception que j'ai de la cire ne s'accomplit paspar la faculté d'imaginer. Qu'est-ce maintenant que cette extension (1) ? N'est-elle pas aussi inconnue, puisque dans la cire qui se fondelle augmente, et se trouve encore plus grande quand elle est entièrement fondue, et beaucoup plus encorequand la chaleur augmente davantage ? Et je ne concevrais pas clairement et selon la vérité ce que c'est quela cire, si je ne pensais qu'elle est capable de recevoir plus de variétés selon l'extension, que je n'en ai jamaisimaginé.

Il faut donc que je tombe d'accord, que je ne saurais pas même concevoir par l'imagination ce quec'est que cette cire, et qu'il n'y a que mon entendement seul qui le conçoive; je dis ce morceau de cire enparticulier, car pour la cire en général, il est encore plus évident.

Or quelle est cette cire, qui ne peut êtreconçue que par l'entendement ou l'esprit ? Certes c'est la même que je vois, que je touche, que j'imagine, etla même que je connaissais dès le commencement.

Mais ce qui est à remarquer, sa perception, ou bienl'action par laquelle on l'aperçoit, n'est point une vision, ni un attouchement, ni une imagination, et ne l'ajamais été, quoiqu'il le semblât ainsi auparavant, mais seulement une inspection de l'esprit, laquelle peut êtreimparfaite et confuse, comme elle était auparavant, ou bien claire et distincte, comme elle est à présent,selon que mon attention se porte plus ou moins aux choses qui sont en elle, et dont elle est composée.". »

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