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Y aurait-il une justice sans crainte de la punition ?

Publié le 02/03/2004

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justice
Dans un premier temps, Hobbes mous montre comment, dans l'état de nature où les hommes vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites à rien : la mort constituant pour tous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établit entre les hommes une égalité rigoureuse. Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment le jeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante. Première passion : l'orgueil. Chacun va affirmant sa supériorité sur l'autre ; pour en décider, il viendra vite le moment de l'affrontement. Deuxième passion : le désir. Quand deux désirs portent sur le même objet, seul le combat départagera celui qui en jouira. Les occasions de conflit sont donc multiples et créent un état d'insécurité permanent. Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne à l'individu le droit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons. Qui me dira que cet homme que je rencontre n'a pas l'intention de me tuer. Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de nature est un état de guerre généralisée où l'homme est un loup pour l'homme.
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« châtiment serait sans efficacité.] Il n'y a pas de justice sans État"De cette guerre de chacun contre chacun, ceci est également uneconséquence: rien ne peut être injuste.

Les notions de bien et de mal,de justice et d'injustice n'y ont aucune place.

Là où il n'y a pas depuissance commune, il n'y a pas de loi: là où il n'y a pas de loi, pasd'injustice.

La force et la fraude sont dans la guerre les deux vertuscardinales.

La justice et l'injustice ne sont aucunement des fonctionsdu corps ou de l'esprit.

Si tel était le cas, elles pourraient être dans unhomme qui serait seul dans le monde, au même titre que ses sens etses passions.

Elles sont des qualités relatives aux hommes vivant ensociété, non dans la solitude.

Il s'ensuit également du même état qu'iln'y a ni propriété, ni empire, ni mien ou tien distincts; seul ce qu'unhomme peut saisir lui appartient, et pour aussi longtemps qu'il peut legarder.

Voilà donc le triste état dans lequel l'homme est placé par lasimple nature, bien qu'il ait une possibilité d'en sortir, qui consiste enpartie dans les passions, en partie dans la raison." Pour Hobbes, leshommes ne respectent les lois que si l'État les menace d'une punition.Cet État, pour contrebalancer la violence naturelle des hommes, seraun régime absolutiste et autoritaire.

L'homme n'a nullement l'instinctinné du juste ou de l'injuste.

Seules les lois civiles peut définir le permiset le défendu. Les hommes ne sont pas justes spontanémentPour Rousseau, il existe bien une justice universelle émanant de la raison, mais la plupart des hommes y sontaveugles car ils sont aveuglés par leurs passions toujours déjà égoistes.

C'est la raison pour laquelle il fautdes lois et des sanctions: puisque les hommes ne sont pas justes spontanément, il faut les forcer à l'être. Les hommes sont bêtes et méchantsLes hommes ne font le bien que contraints et forcés; mais dès qu'ils ont le choix et la liberté de commettre lamal en toute impunité, ils se précipite dans l'injustice et le vice.

Que l'on songe à l'anneau de Gygès dans laRépublique de Platon. " Et que ceux qui la pratiquent [la justice], la pratiquent contraints parimpuissance à agir injustement, nous le percevrions mieux si nousfaisions ce que voici [359c] par la pensée : donnant à chacun lepouvoir de faire ce qu'il veut, au juste aussi bien qu'à l'injuste, suivons-les ensuite attentivement pour voir où son désir (hè epithumia)conduira chacun.

Nous prendrions sans doute le juste en flagrant-délitde suivre la même voie que l'injuste, du fait du besoin d'avoir plus queles autres que toute nature est par nature poussée à recherchercomme un bien, mais qui; par la loi et la force, est détourné vers lavénération de l'égalité.

La licence dont je parle serait telle au plus hautpoint si leur était donné un pouvoir tel que celui qui jadis, dit-on, futdonné à l'ancêtre de Gygès le Lydien.Il était en effet berger au service du roi de Lydie d'alors ; or, au coursd'un violent orage accompagné d'un séisme, la terre se fendit enquelque sorte et une ouverture béante apparut près de l'endroit où ilfaisait paître ses troupeaux.

Voyant cela et s'émerveillant, il descenditet la fable raconte qu'il vit alors, parmi bien d'autres merveilles, uncheval d'airain, creux, avec des ouvertures, à travers lesquelles, en sepenchant, il vit qu'il y avait à l'intérieur un cadavre, qui paraissait plusgrand que celui d'un homme, et qui ne portait rien d'autre que, à lamain, un anneau d'or, qu'il retira en sortant.

Lorsque arriva le jour del'assemblée habituelle des bergers, en vue d'aller faire au roi le rapportmensuel sur l'état des troupeaux, il y vint aussi, portant cet anneau. Lors donc qu'il était assis au milieu des autres, il lui arriva par hasard de tourner le chaton de la bague vers luià l'intérieur de sa main, ce qu'ayant fait, il devint [360a] invisible à ceux qui étaient assis avec lui, et ilsparlaient de lui comme s'il était parti.

Et lui de s'émerveiller et, manipulant à nouveau à tâtons l'anneau, iltourna le chaton vers l'extérieur et, en le tournant, redevint visible.

Réfléchissant à tout cela, il refitl'expérience avec l'anneau pour voir s'il avait bien ce pouvoir et en arriva à la conclusion qu'en tournant lechaton vers l'intérieur, il devenait invisible, vers l'extérieur, visible.

Ayant perçu cela, il fit aussitôt en sorte dedevenir l'un des messagers auprès du roi et, sitôt arrivé, [360b] ayant séduit sa femme, il s'appliqua avec elleà tuer le roi et prit ainsi le pouvoir." République, II, 359b-360b Selon Machiavel, les hommes sont bêtes et méchants par nature.

Aussi, seule la contrainte les pousse à bienagir.

Hobbes dira même que "l'homme est un loup pour l'homme.". »

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