• Justice et pouvoir civil
Publié le 30/03/2014
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• Justice et pouvoir civil
Avant que les appellations de juste et d'injuste puissent trouver place, il faut qu'il existe quelque pouvoir coercitif, pour contraindre également tous les hommes à
l'exécution de leurs conventions, par la terreur de quelque châtiment plus grand que l'avantage qu'ils attendent de leur infraction à la convention, et pour garan¬tir la propriété que les hommes acquièrent, par contrat mutuel, en compensa¬tion du droit universel qu'ils abandonnent : or il n'existe pas de tel pouvoir avant l'érection d'une République. Cela peut aussi être conclu à partir de la définition qu'on donne ordinairement de la justice dans les Écoles : on dit en effet que la justice est une volonté permanente de remettre à chacun ce qui lui appartient. Aussi, là où il n'est rien qui appartienne, c'est-à-dire pas de propriété, n'y a-t-il pas d'injustice. Et là où il n'a pas été érigé de pouvoir coercitif, c'est-à-dire là où il n'est point de République, il n'y a pas de propriété, tous ayant droit à toutes choses. Aussi, la nature de la justice consiste à observer les conventions valides : mais la validité des conventions ne commence qu'avec la constitution d'un pou¬voir civil suffisant pour forcer les hommes à les observer. Et c'est aussi à ce moment que la propriété commence.
T. Hobbes, Léviathan, Ire partie, chap. xv, Sirey, 1971.
Liens utiles
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