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Peut-On Atteindre Le Bonheur Par Le Plaisir ?

Publié le 23/07/2010

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C’est un état de plénitude continue. C’est le fait, pour le sujet, d’avoir accompli l’ensemble de ses potentialités  « Bon-heur « vient de « heur « (du latin augurium, « accroissement accordé par les dieux à une entreprise «, dérivé de augere, « accroître « -même racine que le mois d’ « août «) qui signifie bonne fortune, faveur divine. L’étymologie indique que le bonheur est quelque chose qui vient forcément de l’extérieur : il ne nous appartient pas de le construire par nous-mêmes.    Il faut distinguer bonheur et plaisir : le premier est un état de complétude, de plénitude, donc stable ; le second correspond au mouvement de combler de manière temporaire le vide ouvert dans le désir.  Il faut distinguer bonheur et vertu même si les deux peuvent se rejoindre : la vertu est produit de manière aléatoire, contingente, par les circonstances extérieures ; la seconde est une manière de construire par soi-même la forme de plénitude permise à l’homme sans tenir compte des cis constances extérieures.    Le bonheur est-il possible ?  Il y a un paradoxe interne : si le bonheur est un état de plénitude, il suppose que tout ce que je peux accomplir soit accompli. Mais si tous mes désirs sont satisfaits, cela me prive d’une part importante de moi-même, qui est, justement, ma faculté de désirer.  Un être sans désir sera-t-il heureux ? Est-ce possible ? (Les stoïciens, par exemple, ont voulu résoudre le problème en disant que le bonheur était dans la suspension du désir).  Mais un être à qui il reste quelque chose à désirer, peut-on vraiment dire qu’il est heureux ?    Les épicuriens, eux, ont voulu voir dans le plaisir le vrai bonheur.  Le bonheur est-il réductible au plaisir ?  Si l’on veut rendre compatible bonheur et plaisir, il faut dire que le bonheur consiste non pas en une plénitude fermée sur elle-même, mais dans le renouvellement permanent du désir. La question qui se pose alors est la suivante : comment permettre ce renouvellement ?    Bonheur = d’ordre divin (satisfaction éternelle donc idéal, repos de l’âme qui n’est pas déchirée entre désirs et raison)  Joie = d’ordre humain (éphémère mais suppose une certaine domination du temps, et liée au travail accompli)  Plaisir = d’ordre animal (satisfaction superficielle, immédiate, fugitive)    Le bonheur se trouve-t-il dans le plaisir ?    1) Le plaisir, principe et fin du bonheur    Epicure Lettre à Ménécée (III e s av JC)    Des désirs « vains « et des désirs « naturels « (parmi lesquels des désirs « nécessaires « et d’autres non). Dans les désirs naturels nécessaires, certains pour le bonheur (=« absence de troubles de l‘âme « ou ataraxie) , d’autre pour la vie même, d’autres pour l’absence de souffrances du corps. « Le plaisir [« ne pas souffrir et n’être pas troublés «] est le principe et la fin de la vie bienheureuse «.    « Le plus grand bien est la prudence «    Doit être un plaisir « au repos « (stable, constant) ou ataraxie (sérénité de l’âme, délivrée de tt désordre et de te crainte) et non « en mouvement « (désirs sans cesse reconduits) car si absence de plaisir ou peine lui succède, le plaisir n’est pas complet ni parfait.  La morale d’Epicure est un eudémonisme : bonheur = fin ultime de l’homme    2) Critique d’Epicure par Kant    Kant Critique de la raison pratique  Selon Kant, on ne peut pas distinguer des plaisirs nobles et des plaisirs bas, comme prétend le faire Epicure.    « Si, avec Epicure, nous ne retenons dans la vertu, comme détermination de la volonté, que le simple plaisir qu’elle promet, nous ne pouvons ensuite lui reprocher de considérer ce plaisir comme tout à fait de même nature que les plaisirs des sens les plus grossiers «  « Le plaisir que nous procurent ces représentations assurément intellectuelles «, la connaissance, est « tout à fait de même nature que les autres plaisirs «    Conséquence : on ne saurait fonder une morale sur le désir d’atteindre le bonheur, qui n’est qu’un idéal de l’imagination et non de la raison.    Selon Kant, on ne peut pas définir rationnellement en quoi consiste le contenu du bonheur, parce que le bonheur est un idéal de l’imagination.    « Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. « « Tous les éléments qui font partie du concept du bonheur sont dans leur essence empirique (…), cependant pour l’idée du bonheur, un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire «  Pour savoir ce qui rendrait l’homme heureux, « il lui faudrait l’omniscience «.    Conséquence 2 : on doit se rendre digne du bonheur en subordonnant sa quête au respect des lois morales dictées par la raison.    « Ce qui tend en toi au bonheur, c’est le penchant ; ce qui restreint ce penchant à la condition d’être préalablement digne de ce bonheur, c’est ta raison, et que tu puisses limiter et dominer ton penchant par ta raison, c’est là la liberté de ta volonté «  -Penchant = appartenance au monde sensible. Aspire à la satisfaction des désirs  -Raison = limite ce penchant en nous faisant valoir que la fin ultime n’est pas d’être heureux mais d’être digne d’être heureux (en accomplissant notre devoir). En dehors de toute expérience, donc pas relatif ou cultuel mais universel et naturel.  -Liberté = consiste à accepter ou refuser cette limitation    3) Bonheur et désir    Le seul bonheur véritable est dans le désir lui-même.    Rousseau Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761)    « Tant qu’on désire on peut se passer d’être heureux ; on s’attend à le devenir ; si le bonheur ne vient point, l’espoir se prolonge, et le charme de l’illusion dure autant que la passion qui la cause. Ainsi cet état se suffit à lui-même, et l’inquiétude qu’il donne est une sorte de jouissance qui supplée à la réalité. Qui vaut mieux, peut-être. Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on est heureux qu’avant d’être heureux. «  L’homme, « fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du Ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion.   « Mais tout disparaît devant l’objet même ; rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu’on voit ; l’imagination ne pare plus rien de ce qu’on possède, l’illusion cesse où commence la jouissance.  « Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité, et tel est le néant des choses humaines, qu’hors l’Etre existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas «

« « Tous les éléments qui font partie du concept du bonheur sont dans leur essence empirique (…), cependant pourl'idée du bonheur, un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma conditionfuture, est nécessaire »Pour savoir ce qui rendrait l'homme heureux, « il lui faudrait l'omniscience ». Conséquence 2 : on doit se rendre digne du bonheur en subordonnant sa quête au respect des lois morales dictéespar la raison. « Ce qui tend en toi au bonheur, c'est le penchant ; ce qui restreint ce penchant à la condition d'être préalablementdigne de ce bonheur, c'est ta raison, et que tu puisses limiter et dominer ton penchant par ta raison, c'est là laliberté de ta volonté »-Penchant = appartenance au monde sensible.

Aspire à la satisfaction des désirs-Raison = limite ce penchant en nous faisant valoir que la fin ultime n'est pas d'être heureux mais d'être digne d'êtreheureux (en accomplissant notre devoir).

En dehors de toute expérience, donc pas relatif ou cultuel mais universelet naturel.-Liberté = consiste à accepter ou refuser cette limitation 3) Bonheur et désir Le seul bonheur véritable est dans le désir lui-même. Rousseau Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) « Tant qu'on désire on peut se passer d'être heureux ; on s'attend à le devenir ; si le bonheur ne vient point,l'espoir se prolonge, et le charme de l'illusion dure autant que la passion qui la cause.

Ainsi cet état se suffit à lui-même, et l'inquiétude qu'il donne est une sorte de jouissance qui supplée à la réalité.

Qui vaut mieux, peut-être.Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède.

On jouit moins de ce qu'on obtientque de ce qu'on espère, et l'on est heureux qu'avant d'être heureux.

»L'homme, « fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du Ciel une force consolante qui rapproche de lui tout cequ'il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, etpour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion.

« Mais tout disparaît devant l'objet même ; rien n'embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figurepoint ce qu'on voit ; l'imagination ne pare plus rien de ce qu'on possède, l'illusion cesse où commence la jouissance.« Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité, et tel est le néant des choses humaines,qu'hors l'Etre existant par lui-même, il n'y a rien de beau que ce qui n'est pas ». »

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