MÉTÉOROLOGIE ENTRE SCIENCE ET MAGIE On peut dire que la météorologie est née avec l'homme.
Publié le 04/04/2015
Extrait du document
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tonnerre.
Ainsi, se fondant probablement sur l'expérience d'une ascension en
montagne qui lui révéla la diminution de température, mais devant également
donner une explication du tonnerre et de la foudre dans le cadre du contexte
culturel de son époque, Anaxagore parvint à une description extrêmement réaliste
de la structure verticale de la température atmosphérique, même si sa théorie était
erronée.
Démocrite lui aussi (460 env.
-370 av.
J.-C.) affronta le problème des crues du Nil,
formulant une théorie intéressante et complexe qui impliquait les vents étésiens et
la couverture neigeuse du nord de la Grèce, qui pour lui était le nord du monde.
Selon Démocrite, la fonte des neiges au printemps provoquait une formation
exceptionnelle de nuages qui, transportés par les vents étésiens vers l'Égypte,
finissaient par provoquer les pluies et les orages responsables des crues.
Bien que
d'un point de vue moderne cette théorie ne soit pas fondée, il est intéressant de
remarquer que furent exprimées pour la première fois la notion de transport et la
dimension non locale des phénomènes météorologiques.
LA MÉTÉOROLOGIE D'ARISTOTE
Le premier traité de météorologie qui nous est parvenu est celui d'Aristote (384-
322 av.
J.-C.).
Ses Météorologiques constituent un traité cosmologique qui ordonne
les phénomènes météorologiques sans distinction claire par rapport aux
phénomènes astronomiques.
Selon Aristote, les éléments naturels - terre, eau, air
et feu - se répartissent sur quatre sphères concentriques.
Les Météorologiques
contiennent quelques intuitions remarquables, comme l'idée d'une stratification des
éléments (l'eau, plus lourde, au-dessous de l'air) et celle selon laquelle la chaleur
solaire est responsable de l'évaporation de l'eau.
Aristote accepte l'idée que la
température diminue avec l'altitude et que les nuages sont composés pour
l'essentiel d'eau condensée.
De cette façon, il peut exposer une théorie qui explique
la localisation verticale des nuages, en argumentant que les nuages ne peuvent pas
se former beaucoup plus haut que la cime des montagnes, où ils seraient trop
proches de la sphère du feu, ni trop près du sol, où la chaleur réfléchie empêcherait
leur formation.
Les Météorologiques contiennent toutefois de nombreuses affirmations erronées,
qui ne peuvent être uniquement attribuées au manque d'instruments de mesure
précis.
L'affirmation selon laquelle la foudre suit le tonnerre, par exemple, ne
demande qu’un peu de patience pour être démentie.
Il semblerait donc qu'Aristote
ne se soit pas beaucoup soucié de la réalité, mais qu'il ait seulement cherché à
justifier ses propres préjugés, observant seulement les phénomènes naturels qui
l'intéressaient.
Une attitude qui relève aujourd'hui des habitudes d’un mauvais
chercheur.
En dépit de toutes ces réserves, les Météorologiques sont le premier
ouvrage traitant de façon systématique de météorologie, et elles sont restées la
principale source de référence jusqu'au XVIII esiècle.
Tandis qu'Aristote s'occupait surtout des théories, l'un de ses élèves se consacra
aux applications pratiques.
Théophraste (372-287 av.
J.-C.) écrivit le premier précis
de prévision du temps et fut donc le premier météorologiste de l'histoire.
Dans ses
petits livres, Sur les signes du temps et Sur les vents , il recueillit des dizaines
d’indices pratiques qui selon lui pouvaient être utilisés pour prévoir la pluie et les
vents.
Nombre de proverbes populaires encore en usage aujourd'hui puisent leur
source dans ce livre..
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