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MÉTÉOROLOGIE ENTRE SCIENCE ET MAGIE On peut dire que la météorologie est née avec l'homme.

Publié le 04/04/2015

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MÉTÉOROLOGIE ENTRE SCIENCE ET MAGIE On peut dire que la météorologie est née avec l'homme. Les activités humaines, spécialement au cours des siècles passés, dépendent tellement de la situation météorologique que l'on trouve des références au temps dans les plus anciens documents connus. Et les civilisations antiques qui dépendaient pour leur survie de la récurrence périodique d'événements liés au temps, comme les crues du Nil pour les Égyptiens et celles du Tigre et de l'Euphrate pour les Babyloniens, avaient développé une théorie qui reliait ces événements au mouvement des astres. Mais c'est dans la Grèce antique que nait la météorologie en tant que science qui formule des théories et observe des faits. La science essaie d'expliquer les phénomènes du monde naturel, et les phénomènes les plus évidents et les plus importants pour les activités humaines de l'époque étaient les phénomènes météorologiques. En l'absence d'instrument scientifique, l'ensemble des phénomènes à étudier etait extrêmement limité, et les grands phénomènes du monde naturel - tonnerres, éclairs, pluies, crues, etc. - deviennent par définition l'objet d'étude de la science. Dans ce sens, on peut affirmer que la science est née avec l'étude de la météorologie. Vers 650 av. J.-C., le grand philosophe et mathématicien Thalès s'intéressa au temps météorologique et essaya de définir la notion d'influence astrale, qui lui était parvenue sans aucun doute des traditions égyptienne et babylonienne. Thalès formula également une théorie sur les crues du Nil, dont la répétition d'année en année avait laissé les Égyptiens pleins d'émerveillement et de gratitude. En effet, les précipitations qui causent la crue ont lieu au sud de la zone où se manifeste leur effet, si bien que la crue semblait un phénomène mystérieux et inexplicable. Selon Thalès, la cause devait en être le cycle saisonnier des vents étésiens (vents qui soufflent du nord en Méditerranée orientale), qui à la fin de l'été devaient empêcher l'écoulement normal des eaux du Nil, causant la crue. Anaximandre (611 env.-547 env. av. J.-C.) et Anaximène (580 env.-528 env. av. J.C.) cherchèrent quant à eux la cause du tonnerre et de la foudre. Pour eux, le tonnerre était généré par la collision de masses d'air, dont le frottement produisait également la foudre. Exception faite de cette explication étrange mais suggestive, qui aurait nécessité l'existence dans l'atmosphère d'une espèce de combustible pour les éclairs, Anaximandre interpréta correctement le vent comme un « flux d'air », tandis que son collègue Anaximène parvint à la conclusion erronée que l'air raréfié est plus chaud, tandis que l'air comprimé est plus froid. Au siècle suivant, Anaxagore (499 env. -428 env. av. J.-C.) chercha une solution au problème de la grêle estivale, apparemment paradoxale puisque l'on considérait qu'en saison estivale la glace ne pouvait pas se former. Une affirmation moins gratuite qu'il ne le semble si l'on pense qu'elle se fondait sur l'observation du climat grec en été. En cherchant une solution au problème de la grêle, Anaxagore établit la relation exacte qui lie la température et l'altitude dans l'atmosphère (voir L'atmosphère en vertical). Pour Anaxagore, la température diminuait avec l'altitude parce que la quantité du rayonnement solaire réfléchie par la surface de la Terre diminuait. Cette diminution ne continuait que jusqu'à une certaine altitude, parce qu'au-delà d'un certain point la température commençait à remonter, jusqu'à devenir suffisamment chaude pour permettre la combustion de la substance inconnue qui produisait les éclairs et le 1 tonnerre. Ainsi, se fondant probablement sur l'expérience d'une ascension en montagne qui lui révéla la diminution de température, mais devant également donner une explication du tonnerre et de la foudre dans le cadre du contexte culturel de son époque, Anaxagore parvint à une description extrêmement réaliste de la structure verticale de la température atmosphérique, même si sa théorie était erronée. Démocrite lui aussi (460 env. -370 av. J.-C.) affronta le problème des crues du Nil, formulant une théorie intéressante et complexe qui impliquait les vents étésiens et la couverture neigeuse du nord de la Grèce, qui pour lui était le nord du monde. Selon Démocrite, la fonte des neiges au printemps provoquait une formation exceptionnelle de nuages qui, transportés par les vents étésiens vers l'Égypte, finissaient par provoquer les pluies et les orages responsables des crues. Bien que d'un point de vue moderne cette théorie ne soit pas fondée, il est intéressant de remarquer que furent exprimées pour la première fois la notion de transport et la dimension non locale des phénomènes météorologiques. LA MÉTÉOROLOGIE D'ARISTOTE Le premier traité de météorologie qui nous est parvenu est celui d'Aristote (384322 av. J.-C.). Ses Météorologiques constituent un traité cosmologique qui ordonne les phénomènes météorologiques sans distinction claire par rapport aux phénomènes astronomiques. Selon Aristote, les éléments naturels - terre, eau, air et feu - se répartissent sur quatre sphères concentriques. Les Météorologiques contiennent quelques intuitions remarquables, comme l'idée d'une stratification des éléments (l'eau, plus lourde, au-dessous de l'air) et celle selon laquelle la chaleur solaire est responsable de l'évaporation de l'eau. Aristote accepte l'idée que la température diminue avec l'altitude et que les nuages sont composés pour l'essentiel d'eau condensée. De cette façon, il peut exposer une théorie qui explique la localisation verticale des nuages, en argumentant que les nuages ne peuvent pas se former bea...

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Ainsi, se fondant probablement sur l'expérience d'une ascension en montagne qui lui révéla la diminution de température, mais devant également donner une explication du tonnerre et de la foudre dans le cadre du contexte culturel de son époque, Anaxagore parvint à une description extrêmement réaliste de la structure verticale de la température atmosphérique, même si sa théorie était erronée. Démocrite lui aussi (460 env.

-370 av.

J.-C.) affronta le problème des crues du Nil, formulant une théorie intéressante et complexe qui impliquait les vents étésiens et la couverture neigeuse du nord de la Grèce, qui pour lui était le nord du monde. Selon Démocrite, la fonte des neiges au printemps provoquait une formation exceptionnelle de nuages qui, transportés par les vents étésiens vers l'Égypte, finissaient par provoquer les pluies et les orages responsables des crues.

Bien que d'un point de vue moderne cette théorie ne soit pas fondée, il est intéressant de remarquer que furent exprimées pour la première fois la notion de transport et la dimension non locale des phénomènes météorologiques. LA MÉTÉOROLOGIE D'ARISTOTE Le premier traité de météorologie qui nous est parvenu est celui d'Aristote (384- 322 av.

J.-C.).

Ses Météorologiques constituent un traité cosmologique qui ordonne les phénomènes météorologiques sans distinction claire par rapport aux phénomènes astronomiques.

Selon Aristote, les éléments naturels - terre, eau, air et feu - se répartissent sur quatre sphères concentriques.

Les Météorologiques contiennent quelques intuitions remarquables, comme l'idée d'une stratification des éléments (l'eau, plus lourde, au-dessous de l'air) et celle selon laquelle la chaleur solaire est responsable de l'évaporation de l'eau.

Aristote accepte l'idée que la température diminue avec l'altitude et que les nuages sont composés pour l'essentiel d'eau condensée.

De cette façon, il peut exposer une théorie qui explique la localisation verticale des nuages, en argumentant que les nuages ne peuvent pas se former beaucoup plus haut que la cime des montagnes, où ils seraient trop proches de la sphère du feu, ni trop près du sol, où la chaleur réfléchie empêcherait leur formation. Les Météorologiques contiennent toutefois de nombreuses affirmations erronées, qui ne peuvent être uniquement attribuées au manque d'instruments de mesure précis.

L'affirmation selon laquelle la foudre suit le tonnerre, par exemple, ne demande qu’un peu de patience pour être démentie.

Il semblerait donc qu'Aristote ne se soit pas beaucoup soucié de la réalité, mais qu'il ait seulement cherché à justifier ses propres préjugés, observant seulement les phénomènes naturels qui l'intéressaient.

Une attitude qui relève aujourd'hui des habitudes d’un mauvais chercheur.

En dépit de toutes ces réserves, les Météorologiques sont le premier ouvrage traitant de façon systématique de météorologie, et elles sont restées la principale source de référence jusqu'au XVIII esiècle. Tandis qu'Aristote s'occupait surtout des théories, l'un de ses élèves se consacra aux applications pratiques.

Théophraste (372-287 av.

J.-C.) écrivit le premier précis de prévision du temps et fut donc le premier météorologiste de l'histoire.

Dans ses petits livres, Sur les signes du temps et Sur les vents , il recueillit des dizaines d’indices pratiques qui selon lui pouvaient être utilisés pour prévoir la pluie et les vents.

Nombre de proverbes populaires encore en usage aujourd'hui puisent leur source dans ce livre.. »

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