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SCIENCES DE L’HOMME de 1930 à 1939 : Histoire

Publié le 17/12/2018

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SCIENCES DE

 

L’HOMME

La décennie trente offre de nouvelles perspectives aux sciences sociales et humaines, dont l’acte de naissance remonte officiellement à la fin du xixc siècle (1887, fondation de l'École pratique des hautes études). Dans la lignée de la sociologie religieuse enseignée par Emile Durkheim (les Formes élémentaires de la vie religieuse, 1925) et de l’histoire des religions, dont James Frazer est le précurseur (Totémisme et Exogamie, 1926-1936), les sciences de l’homme prennent un nouveau départ sous l’égide de Marcel Mauss, qui publie en 1929 l’Âme et le Prénom, auquel succéderont Sociologie et Anthropologie (1935) et Une catégorie de l'esprit humain, la notion de personne, celle de moi (1938). C’est à l’École des hautes études, dont il sera le directeur durant quarante ans (1901-1941), que Mauss, aidé de Lucien Lévy-Bruhl et Paul Rivet, aura l’idée de fonder un Institut d’ethnologie, au moment même où Rivet prend la direction du musée d’Ethnographie, alors situé dans l’ancien palais du Trocadéro.

 

En se proposant d’organiser des expositions, Rivet va du même coup ouvrir l’ethnographie à un public curieux, que les colonies françaises ont sensibilisé à l’exotisme. Ainsi, dès 1931, l’Exposition coloniale internationale ouvre ses portes au bois de Vincennes, sous le patronage du maréchal Lyautey, assisté de Louis Marin, délégué aux Questions ethnographiques. Transféré au palais de Chaillot en mai 1937, le musée ethnographique de Rivet se fixe des objectifs scientifiques bien différents de ceux de Marin. Rebaptisé musée de l’Homme, le nouveau musée doit se faire l’emblème d’un «humanisme universaliste et égalitaire» tout à fait conforme à l’idéologie du Cartel des gauches. Rivet, assisté par Georges-Henri Rivière (fondateur du musée des Arts et Traditions populaires en 1937), ne se distinguera pas seulement par ses travaux scientifiques, mais aussi par son militantisme socialiste qui, dès 1934, l’incitera, avec le physicien Paul Langevin et le philosophe Alain, à créer le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Née dans l’ambiguïté d’une situation coloniale à laquelle n’échapperont pas davantage d'autres écoles nationales, l’ethnologie française affirmera progressivement son autonomie en montrant sa capacité à se constituer en science de l’homme

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« modalités conventionnelles, propose d'approcher la notion de« nature humaine>> en se référant aux formes d'érotisme et de mysticisme (rites sacrificiels) dont les sociétés, archaïques, exotiques ou modernes, offrent universellement l'exemple.

Avec Roger Caillois et Pierre Klos­ sowski, Leiris et Bataille fondent en novembre 1937 le Collège de sociologie (qui doit son nom à Jules Monnerot), dont la création avait été annoncée dans la revue Acéphale en mars de la même année.

La "note» sur la fondation du Collège paraîtra dans la même revue en juillet 1937, avec l'exposé du programme repris un an plus tard dans un numéro spécial de la Nouvelle Revue française intitulé «Pour un collège de sociologie».

D· AUTRES VOYAGES À peine postérieures à l'expédition Dakar-Djibouti, d'autres missions ethnographiques marquent les années trente: en 1935-1936, Thérèse Rivière dirige durant deux ans avec Germaine Tillion, grâce au concours de la Société de langues et civilisations africaines de Londres, l'expédition Algérie-Aurès.

La mission Paulme-Lifchitz en Afrique noire {1935) est, elle, conduite par Denise Paulme qui étudie les Kissis de Guinée et les Bétés de Côte-d'Ivoire avant de publier Organisation sociale des Dogons.

Alfred Métraux arrive à l'ile de Pâques en juillet 1934, après une mission en Amérique tropicale (1930-1931) où il se rendra de nouveau en 1939.

Claude Lévi-Strauss, chargé d'enseignement à l'université de Sao Paulo, étu­ die de 1934 à 1938-1939, dans le Mato Grosso, les Indiens Nambik­ waras et Tupis.

LE «REGARD ÉLOIGNÉ» Si, dès cette époque, Claude Lévi-Strauss jette «intuitive­ ment" les bases d'une méthQ. »

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