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Connaître et croire ?

Publié le 06/02/2004

Extrait du document

Un tel questionnement aboutit nécessairement à une remise en question de l'étanchéité de ces catégories institutionnelles. ·         Si nous reprenions notre exemple (qui a le mérite d'être simple et parlant) de la direction (« je crois/je sais que c'est à droite ») : remarquons qu'il s'agit dans les deux réponses du même objet de représentation, tandis que la relation que nous établissons avec ce contenu de représentation est à chaque fois très différentes. On comprendre alors que la différence n'est pas une différence d'objet mais d'attitude. Ils ne délimitent pas à proprement parler des domaines d'objets. Dans cette perspective, les progrès scientifiques (si grands soient-ils) ne réduisent en rien le travail de la croyance ni de la pensée (et par là le rôle de la philosophie et de la religion). ·         Il est en fait capital de comprendre que c'est la façon dont nous nous rapportons aux représentations qui conditionne le statut que nous pouvons leur reconnaître. La distinction de ces différents actes suppose que l'on passe d'une simple possession de contenus à une évaluation réflexive de nos représentations. Descartes dit bien dans cette perspective que le doute radical des Méditations métaphysiques conduit à rejeter  des vérités. Mais il n'exclut pas la possibilité de réintégrer ces vérités admises, puis rejetées, à l'édifice de la connaissance. Si leur contenu sera identique, leur statut lui aura changé.

« · En clair, il ne suffit plus de croire, encore faut-il connaître.

C'est d'ailleurs dans ce cadre que l'on peut situer le mouvement positiviste qui cherchait à rendre objectif tous lesdomaines de la vie humaine.

On peut tout à fait considérer que, pour nombre d'entre nous,la connaissance est devenue synonyme de connaissance scientifique, et par extension deconnaissance technologiques.

En ce sens, la rationalité scientifique s'est appropriée le sensde toute rationalité. · Il apparaît alors que l'activité intellectuelles qu'on appelle croire est toujours rapporté par défaut à la connaissance.

En effet, la croyance vient occuper le terrain laissé encorevide par la connaissance.

La croyance doit être provisoire, elle n'est que dans l'horizon dela connaissance.

Tout se passe comme si le destin essentielle du croire était de se muerfinalement (c'est-à-dire de manière finale) en connaître.

La science, en effet, ne sauraitmanquer de déloger les anciennes croyances dès qu'elle aura suffisamment progressé. · Dans cette perspective, on pourrait aller jusqu'à dire que la fascination des contemporains pour tous les phénomènes « inexpliqués » (ovni, miracles, etc.) n'est que lereflet de la domination que le modèle scientifique de la connaissance rationnelle exerce surles comportements actuels. · Connaître apparaît donc toujours en définitive comme la réalisation initiale d'une croyance première – primitive presque.

On comprend alors que sur une échelle de valeurc'est bien la connaissance qui obtient le premier prix.

Là où la croyance apparaît commel'enfance de l'esprit, la connaissance est le symbole de sa maturité.

C'est bien après toutde cette manière qu'Auguste Comte qualifiait les différents « âges » de la raison.

On nesaurait donc confondre ni rendre assimiler connaître et croire.

Il semble en effet que lacroyance n'est bonne que provisoirement.

L'on croit – ou en tout cas l'on devrait croire –toujours par défaut, en attendant que la connaissance rationnelle vienne trancherclairement. · Reste qu'une telle position, dévalorisant ainsi la croyance (activité intellectuelles parmi d'autres), ne tient nullement compte de sa signification quant à la vie humaine.

Car ainsivouloir distinguer, sur le point des valeurs, connaître et croire, c'est oublier – et pire seméprendre – sur la nature même de l'homme. II- Les raisons de croire, indépendamment de la suprématie du connaître · Si donc on ne peut pas assimiler la connaissance à la croyance et la croyance à la connaissance, reste que la différence n'implique pas pour autant supériorité de l'un surl'autre.

Ce qu'il faut donc comprendre ici c'est que chaque activité intellectuelle est à elleseule un point de vue possible sur la vie et sur le monde.

Connaître et croire, si différentssoient-ils, ne sauraient être en concurrence dans la mesure où il ne se situe pas sur lemême plan. · Croire, en effet, ce n'est pas seulement, ce n'est peut-être pas d'abord penser, c'est être.

On est croyant.

C'est la raison pour laquelle les croyances sont véritablement le signede notre identité, beaucoup plus que les pensées que nous pouvons formuler sur des sujetsplus abstraits.

Les hommes tiennent plus à leurs croyances qu'à leurs connaissances,comme si ces dernières ne leur appartenaient pas vraiment.

D'ailleurs, on n'a jamais vuquelqu'un oublier ses croyances, alors qu'oublier ses connaissances est habituel. · Par ailleurs, Heidegger distinguait « être » et « exister ».

Les objets sont, ils n'existent pas.

Exister c'est sortir de son être pour se projeter dans le monde ; seul l'homme existe.L'homme, et lui seul, est capable de donner un sens à ce qu'il est et à ce qu'il voit.

Lacroyance n'est pas une partie de notre être mais une dimension de notre vie : il n'y a pas,en effet, en nous, un secteur qui serait celui de la croyance.

Aussi, plus que laconnaissance objective qui ne nous appartient pas en propre (parce qu'elle est un bienuniversel commun, et qu'elle est tournée vers les choses), la croyance est pourvoyeuse desens : elle exprime les valeurs qui orientent notre vie.

Une des principales raisons de lacroyance est qu'elle nous donne des raisons de vivre.

Et c'est en ce sens, peut-être en cesens seulement, qu'elle doit être respectée. · En outre, nous ne croyons pas seuls, parce que nous ne vivons pas seuls.

En fait, il n'y a pas de croyance personnelle ; on n'est pas chrétien ni musulman tout seul.

La croyancedessine aussi les contours d'une communauté dont les membres se reconnaissentjustement en ce qu'ils partagent les mêmes croyances.

Cela est évident pour ce qui. »

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