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La conscience est-elle un privilège ?

Publié le 24/09/2005

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La conscience semble pouvoir se définition comme un état psychique aperceptif, c'est-à-dire conscience de ce que je fais ou de ce que je pense. Plus simplement, il semble possible de définir à un degré zéro de compréhension la conscience comme un état perceptif, ou comme la connaissance plus ou moins claire que je peux avoir de mon existence ou de celle du monde extérieure. Il est dès lors possible de définir trois différents type de conscience : la conscience immédiate, celle du nouveau ; la conscience réfléchie ou pensée et enfin la conscience morale. La Conscience irréfléchie est la conscience immédiate du nouveau. La Conscience réfléchie renvoie l'émotion présente à son origine passée. La Conscience directe n'est pas consciente que de son objet, la conscience est également conscience de soi. La Conscience est la saisie immédiate de la pensée. Mais la conscience n'existe pas en dehors d'un sujet c'est justement sur ce point que porte notre sujet : « la conscience est-elle un privilège ? ». Le privilège est une distinction spécifique qui distingue et différencie un être parmi d'autres. Dès lors la question semble s'engager vers un clivage homme-animal principalement ou homme-et le reste du vivant. Or si la conscience avant tout conscience réfléchie donc pensée ne faut-il pas voir en elle l'essence même de l'homme, c'est-à-dire ce qui n'appartient qu'à l'homme ? La conscience serait alors une différence de nature entre les êtres vivants. Or justement, l'homme aussi est un être vivant comme les animaux et force est de constater qu'il ne pense pas constamment que voudrait alors ce privilège, est-il fondé ou n'est-ce que le fruit d'une pensée anthropocentrée ? Et dans ce cas, si la conscience n'est pas le privilège absolu de l'homme, y a-t-il un différence au moins de degré entre la conscience humaine et la conscience animale ? L'enjeu, on le voit, est tant l'essence de l'homme que sont statut ontologique et naturel au sein d'une hiérarchisation de l'évolution des espèces : l'approche sera donc épistémologique et définitionnelle ; et ceux suivant les trois moments du questionnement que nous venons de poser.
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« les animaux comme des moyens c'est aussi parce qu'ils ne sont des êtres ayant une valeur en soi notamment parcequ'ils n'ont pas conscience de leur existence.

Mais plus simplement, sans même faire référence à une conscienceréfléchie, il possible de voir avec Rousseau dans la Profession de foi du Vicaire Savoyard que cette conscience morale, pour lui, vient du cœur.

La conscience un principe inné de justice et de vertu.

Pour lui donc, la consciencen'est que morale : la conscience c'est ce qui dans l'âme sait ce qui est juste et vertueux.

L'âme, c'est la totalité del'esprit, de la vie de l'esprit, la conscience, c'est ce qui dans cette totalité concerne les principes moraux.

Noussavons, de manière innée, ce qui est juste et ce qui est vertueux.

Elle est finalement comparée à un instinct, maisun instinct divin, c'est-à-dire qui est parfait ou l'œuvre de Dieu.

Transition : Ainsi la conscience semble-t-elle l'apanage de l'homme qu'elle soit comprise comme conscience réfléchie ou commeconscience morale qui serait alors un instinct divin.

Les animaux n'y ont pas accès, ou pas à la manière de l'hommeet c'est en ce sens que la conscience permet de produire une différence de nature entre les hommes et les bêtes.Mais cet principe quasi ontologique est-il bien fondé ? N'est-il pas dû à une pensée anthropocentrée ? II – Faire descendre l'homme de son piédestal a) Or comme le remarque Nietzsche au paragraphe 304 du Gai savoir l'homme n'a nullement besoin de la conscience réfléchie pour vivre.

Et en ce sens, on peut dire que réduire la conscience à la conscience réfléchiec'est oublier que l'homme est un vivant comme les animaux, comme le fait Descartes avec le « cogito » qu'il obtientpar la suppression du corps.

En effet, il est possible de se passer de la conscience réflexive.

Nous pouvons sentir,c'est-à-dire percevoir sans qu'il soit nécessaire d'en prendre conscience, de le savoir.

Ici Nietzsche discute laconscience réfléchie c'est-à-dire la conscience comme miroir intérieur, la conscience en tant qu'elle saisit lescontenus de l'esprit et les actes du sujet.

Nietzsche dissocie donc la conscience de l'objet de la conscienceréflexive.

Il est toujours possible de s'en passer parce qu'on n'en a pas besoin, parce qu'elle ne nous est pasnécessaire.

La conscience réfléchie si elle est le privilège de l'homme elle n'en est pas moins non nécessaire à la vie,pour vivre.

On peut vivre, faire tout ce qu'est vivre sans s'en apercevoir, sans avoir besoin d'en prendre conscience.b) C'est non seulement possible mais surtout c'est qu'il nous est permis d'observer.

Au quotidien on peut dire quel'on se passe le plus souvent de réfléchir et que nous ne sommes dans une aperception continue pour reprendre levocabulaire de Leibniz dans les Nouveaux Essais sur l'entendement Humain .

Or si cela se passe ainsi c'est comme le dit Nietzsche au paragraphe 304 du Gai savoir que réfléchir nos contenus de conscience n'est en rien utile à la vie.

Et cela d'autant plus que nous effectuons un ensemble de tâche de manière tout à fait mécanique sans mêmeen avoir conscience : en tant qu'êtres vivants il ne nous est presque jamais utiles de prendre conscience de ce quenous faisons et pensons.

On peut donc tout à fait se passer de conscience réflexive.

Pourquoi ? Parce que nous neprenons pas conscience de tout ce que nous faisons, nous ne réfléchissons pas sans cesse.c) Qu'en est-il alors de la conscience morale telle que le proposait Rousseau ? Nietzsche en produit aussi la critique dans le paragraphe 335 du Gai savoir .

En effet, l'existence d'une conscience morale n'est qu'une croyance qui repose elle-même sur un double postulat : une conscience réfléchie et le fait que la conscience morale soit donnéedirectement dans le cœur, ce qui en ferait une conscience morale naturelle.

Or si la conscience morale repose sur laconscience réfléchie en tant qu'elle doit analyser les situations et en produire des jugements rationnels, alorsl'existence de la conscience morale se prête aux mêmes objections que la conscience réfléchie.

D'autre part, à laquestion d'où vient les impératifs moraux, si Rousseau dit du cœur, Nietzsche montre que la conscience n'est pasconstitutivement conscience d'impératifs moraux, ne sait pas constitutivement ce qui est bien et ce qui est mal, ellele sait de manière dérivée et aussi de manière variable d'un individu à un autre puisque la genèse des impératifsmoraux dépend à la fois de la nature singulière de chacun et de son histoire propre.

Dès lors conscience morale neconstitue pas une réalité de l'homme donc encore moins un privilège s'il en est un.

Transition : Ainsi la conscience réflexive ne peut plus être tenue pour indissociable de la conscience de quelque chose ou de lapensée.

On peut bien toujours penser à quelque chose, cela n'implique pas que l'on ait aussi toujours conscience d'ypenser.

Dans ce cas, la conscience réflexive est ou bien limitée ou bien inutile, inessentielle.

Dès lors si laconscience qu'elle soit réflexive ou morale devraient être tenues pour des privilèges de l'homme force est deconstater qu'elles sont inutiles le plus souvent à la vie et qu'elles relèvent plus du superflu ou de la croyance qued'une valeur intrinsèque faisant la valeur l'homme car elle en ferait la valeur bien peut souvent.

Pourtant à ce stade,la conscience reste tout de même pour nous l'apanage de l'homme même si Nietzsche place l'animal ou même niveauque l'homme ou inversement.

Dès lors faut-il poser la question dans toute sa radicalité : y a-t-il une différenceentre la conscience humaine et la conscience animale ? III – Développement des consciences, évolution et choix a) En effet, comme le Hume dans son Enquête sur l'entendement humain , section 9 : « Les animaux ne sont pas guidés dans ces inférences par le raisonnement; ni les enfants; ni la plupart des hommes dans leurs actions et leursconclusions ordinaires; ni les philosophes eux-mêmes qui, dans toutes les parties actives de la vie, sont en sommesemblables au vulgaire et sont gouvernés par les mêmes maximes.

» En ce sens, l'homme n'est spécifiquementdifférent de l'animal du point de la conscience, s'il y a une différence c'est essentiellement une différence de degréqu'il y a entre l'homme et l'animal comme lui il use d'accoutumance : « C'est l'accoutumance seule qui engage les. »

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