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La recherche du bonheur est-elle nécessairement immorale ?

Publié le 27/03/2011

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Observons un enfant : il n'écoute que ses caprices qui sont comme le cri de la nature. Et s'il rencontre un obstacle dans la poursuite de son bonheur, il proteste violemment et fait tout pour le franchir le plus rapidement possible. Effectivement, tout enfant voulait avancer de plaisirs en plaisirs. Mais voici qu'à tout moment un obstacle pouvait surgir : une interdiction. Toutefois, malgré les nombreuses tentatives des adultes pour condamner cette rechercher du bonheur, ou du moins la ralentir, chaque homme est naturellement attiré vers ce but ultime, le bonheur. Ainsi, les obligations morales, qui font valoir des devoirs envers autrui, interviennent comme d'insupportables entraves à notre propre bonheur. Le bonheur est en effet un état de satisfaction, de plénitude, à laquelle il est tentant de sacrifier tout autre intérêt, ignorant ainsi le souci de l'autre. Mais alors, pour être heureux, ne suffit-il pas de se considérer comme le centre et ainsi négliger les autres ? Dans ces conditions, si la morale impose le respect d'autrui et ordonne de s'oublier pour se tourner vers les autres, il semblerait alors impossible d'être à la fois heureux, et vertueux. Mais le devoir moral ne demande-t-il pas alors l'impossible en faisant du sacrifice de notre bonheur personnel la condition de notre moralité ? Ou au contraire, Faire du bonheur un absolu, face auquel tout le reste ne serait que relatif, n'est-ce pas déroger à tous ses devoirs ?

« pas des contraintes, mais bel et bien de simples tentations auxquelles ils nous appartiennent de décider de résister.Ainsi, si nous y cédons, c'est que nous le voulons bien.

Par exemple, supposons qu'un individu, ayant un penchantpour le chocolat, assure qu'il lui est strictement impossible de résister lorsque se présente cette nourriture.Toutefois, l'« impossible » n'est pas véritablement impossible mais bien possible puisque l'individu peut résister à cepenchant, qu'il avait qualifié d' « irrésistible » : il suffit seulement qu'il le veuille.

Ainsi, il nous sommes libre de ne passuivre nos désirs, nos caprices.

On peut donc choisir de respecter la « loi » que l'on se donne à soi-même.Conséquemment, céder à nos tentations peut nous détourner du devoir moral.

Néanmoins, il ne suffit pas qu'un actesoit libre pour qu'il soit moral.

Pour cela, il faut non seulement que la volonté soit une volonté libre, mais encore etsurtout une volonté bonne, comme nous le montrerons dans la prochaine partie. Par ailleurs, une fois établie la liberté de notre volonté, et du même coup notre responsabilité, la question se posedonc de savoir ce fait qu'un acte est moral.

Comment faire la différence entre un acte moralement bon et un actequi semble moral bon mais qui ne l'est pas en vérité ? En effet, la moralité d'un acte de réside pas dans l'acte lui-même, mais dans l'intention qui est à son origine.

Par définition, la volonté moralement bonne est celle qui vise lebien pour lui-même, c'es-à-dire qui fait du bien sa fin et non pas un simple moyen de satisfaire un intérêt égoïste.Or, je suis le seul à pouvoir savoir si mon intention est moralement bonne ou pas.

Il est important de noter qu'il n'enva pas de la morale comme de la justice : dans la morale je suis le seul à me juger.

La moralité a donc pour uniquebut de faire le bien.

Cependant, nombreuses personnes pense, dans la recherche de leur bonheur, commettre unacte morale sans que pour autant il le soit.

Effectivement, un acte peut se conformer du dehors à la moralité sansêtre pour autant moral.

Par exemple, aider son prochain est un acte moral, nous apportant une satisfaction de nousmême et donc un bonheur.

Mais, le faire savoir pour s'attirer l'admiration d'autrui fait alors de cet acte non pas unacte moral désintéressé, mais un comportement intéressé.

Ainsi, le but secret est non pas de faire le bien, maisd'assurer sa propre gloire.

Ainsi, le fait d'étaler ses mérites n'en annule-t-il pas la moralité ? Ce comportement, Kantle qualifie par le concept de « légalité » et l'oppose à celui de « moralité » dans Critique de la raison pratique.

Ainsi,cela permet de distinguer les actes fait par devoir et ceux fait par intérêt puisque la légalité serait définit par le faitd'agir pour obtenir une récompense ou éviter un châtiment, ce qui est contraire a la moralité.

Conséquemment,vouloir le bien parce que cela m'est avantageux et me permet de trouver le bonheur, ce n'est pas faire preuve demoralité mais utiliser la morale à des fins personnelles.

La recherche du bonheur serait alors immorale. Enfin, l'idée de bonheur dépend des individus et des circonstances.

A l'opposé, le critère de la moralité, c'estl'universalité.

Une action morale si elle est universelle, c'est-à-dire si elle reste valable en tout lieu, en tout temps etpour tous.

Ainsi, une action qui ne vaut que pour un ou plusieurs individus ne peu jamais être morale.

Or, le bonheurvarie d'un individu à un autre et constitue un intérêt personnel.

Pour cette raison, la recherche du bonheur nesemble jamais pouvoir conduire à accomplir le devoir moral. Par conséquence, la recherche du bonheur paraît difficilement conciliable avec la morale puisque dans cette quête,l'homme est égoïste et agit dans son propre intérêt, négligeant ainsi autrui.

Elle semble donc entraîner l'euthanasiede toute morale.

Il convient donc de dissocier morale et quête du bonheur mais au contraire, d'associer immoral etrecherche du bonheur. Si l'accomplissement du devoir moral constitue une fin obligatoire qui exclue tout autre chose, alors chaque individuest condamné à un dilemme : choisir entre la recherche du bonheur et l'obéissance au devoir moral.

Mais la moralene demande-t-elle pas alors l'impossible, à savoir le sacrifice de soi ? Plutôt que d'opposer ces deux concepts, nedevrait-on pas essayer des les concilier ?Dans la troisième et dernière partie, nous verrons que la recherche du bonheur est une aspiration essentiellementmorale.

Ainsi, opposer le devoir moral à la recherche du bonheur, n'est-ce pas demander l'impossible : ce conceptqui demande à faire son devoir sans se préoccuper de son propre bonheur, n'est-il pas simplement impraticable ? Eneffet, se sacrifier pour autrui est le gage d'un sens moral très élevé.

Nous pouvons donc nous demander si il estmoral de rechercher le bonheur.

Par définition, la morale connote le bien alors que le bonheur, lui, connote le bon.

Al'évidence, le bien et le bon semble très proche.

C'est pourquoi il nous faut essayer de concilier morale et bonheur,en trouvant une conception du bonheur qui puisse alors supporter un esprit de sacrifice.

Parmi ces conceptions,celle de l'ataraxie qui donne le pouvoir de rester calme et serein quelques soient les circonstances, serait unepossible conception du bonheur compatible avec l'esprit de sacrifice.

Tout d'abord il faut constater que ce qui estbien et bon du point de vue universel, ne semble pas très souvent bon du point de vue personnel.

Cependant,savons nous vraiment ce qui est bon pour nous ? Ne sommes-nous pas prisonniers d'un point de vue où nousvoudrions que le monde se soumette à notre volonté ? Autrement dit, Si du point de vue personnel nous persistonsà vouloir quelque chose qui n'est pas possible du point de vue universel de la nature, ne sommes-nous pascondamnés à être malheureux ? Ainsi la morale qui exige de nous de vouloir quelque chose d'universellementsouhaitable rejoint une approche réaliste du bonheur selon laquelle la vertu consiste à accepter la volontéuniverselle de la nature.

Le bon et le bien convergent donc et selon les stoïciens la pratique de la vertu peut nousconduire à expérimenter de plus en plus profondément un état d'esprit d'ataraxie.

L'ataraxie étant un état d'espritcalme et serein qui ne peut pas être troublé par la sensation ou la représentation des circonstances extérieures,comme on l'a définit précédemment.

L'ataraxie peut donc être acquise par la vertu.De plus, cette dernière facilite la vertu, qui est la capacité à faire du bien.

En effet, l'ataraxie semblerait donc unmodèle de bonheur capable de moralité.

Par ailleurs, comme l'ont dit les stoïciens, un homme en possession del'ataraxie accède plus facilement à la vertu.

ataraxie est d'abord le plaisir en repos qui apparaît quand tous nosdésirs et nos peurs ont une réponse soit par la réflexion, soit par leur réalisation.

Ainsi, cela permettrait à toute. »

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