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La vérité a-t-elle une histoire ?

Publié le 18/01/2004

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histoire
Dans le domaine des ces schémas quelque chose en effet est possible qui ne pourrait jamais réussir au milieu des premières impressions intuitives : édifier un ordre pyramidal selon des castes et des grades, créer un monde nouveau de lois, de privilèges, de subordinations, de délimitations, qui fait face désormais à l'autre monde, intuitif, des premières impressions comme étant ce qu'il y a de plus stable, de plus général, de mieux connu, de plus humain, et donc en tant qu'instance régulatrice et impérative. »   Le geste de Nietzsche consiste à montrer que la vérité que l'on a coutume d'opposer à la fausseté s'oppose en réalité toujours au mensonge. La vérité est donc une valeur morale et jamais un absolu que l'on pourrait atteindre par une quelconque manière. Mais si justement elle est une valeur, alors elle est instituée, ce qui signifie qu'elle varie en fonction des institutions qui posent telle ou telle vérité. L'institution, dirait Michel Foucault à la suite de Nietzsche, institue un partage entre le vrai et le faux selon un geste d'exclusion de ce que l'on ne doit pas admettre comme vrai. La vérité possède donc sa temporalité propre qui est celle de la succession des pouvoirs qui déterminent ce qu'elle doit être : elle est donc essentiellement historique.   Transition : Si la vérité est historique au sens de la temporalité, alors il semble impossible de produire une Histoire au sens de l'historiographie qui suivrait le développement d'une vérité. Cette Histoire elle-même ne serait vraie qu'à une époque donnée, sous une institution donnée, si bien que chaque Histoire pourrait nier la précédente. Autrement dit, si la vérité est historique, alors l'Histoire elle-même n'a plus de vérité, et nous sombrons dans un profond relativisme.     III - Y a-t-il une vérité de l'Histoire (historiographique) ?
histoire

« tradition s'accumule, s'amplifie comme un fleuve.

Troisièmement, le déploiement est dialectique, ce qui signifie qu'ils'opère selon différents moments.Où se trouve la vérité dans cette perspective ? La vérité désigne la réconciliation des deux premiers moments dansle dernier.

L'esprit absolu, arrivé au terme de son déploiement, est pleinement réalisé, réconcilié, ou pour le direautrement, il est parvenu à sa vérité qui est la plus pleine.Il y a donc bien une histoire de la vérité au sens de la succession des moments du déploiement de la raison quicherche à se réaliser, à devenir véridique.

II – La vérité est-elle temporelle ? Référence : Nietzsche « A force de devoir désigner une chose comme "rouge", une autre comme " froide", une troisième comme "muette",s'éveille une proportion morale à la vérité : de l'opposition au menteur, à qui personne ne fait confiance, que tousexcluent, l'homme tire pour lui-même la démonstration du caractère respectable, rassurant et utile de la vérité.

Ilplace maintenant son action en tant qu'être "raisonnable" sous la domination des abstractions ; il ne souffre plus dese laisser emporter par les impressions soudaines, par les intuitions ; il invente de généraliser toutes ces impressionsen des concepts plus pâles et plus froids, afin d'y accrocher le wagon de la vie et de son action.

Tout ce quidistingue l'homme de l'animal dépend de cette capacité à subtiliser en un schéma les métaphores intuitives, donc àdissoudre une image dans un concept.

Dans le domaine des ces schémas quelque chose en effet est possible qui nepourrait jamais réussir au milieu des premières impressions intuitives : édifier un ordre pyramidal selon des castes etdes grades, créer un monde nouveau de lois, de privilèges, de subordinations, de délimitations, qui fait facedésormais à l'autre monde, intuitif, des premières impressions comme étant ce qu'il y a de plus stable, de plusgénéral, de mieux connu, de plus humain, et donc en tant qu'instance régulatrice et impérative.

» Le geste de Nietzsche consiste à montrer que la vérité que l'on a coutume d'opposer à la fausseté s'oppose enréalité toujours au mensonge.

La vérité est donc une valeur morale et jamais un absolu que l'on pourrait atteindrepar une quelconque manière.

Mais si justement elle est une valeur, alors elle est instituée, ce qui signifie qu'ellevarie en fonction des institutions qui posent telle ou telle vérité.

L'institution, dirait Michel Foucault à la suite deNietzsche, institue un partage entre le vrai et le faux selon un geste d'exclusion de ce que l'on ne doit pas admettrecomme vrai.

La vérité possède donc sa temporalité propre qui est celle de la succession des pouvoirs quidéterminent ce qu'elle doit être : elle est donc essentiellement historique.

Transition :Si la vérité est historique au sens de la temporalité, alors il semble impossible de produire une Histoire au sens del'historiographie qui suivrait le développement d'une vérité.

Cette Histoire elle-même ne serait vraie qu'à une époquedonnée, sous une institution donnée, si bien que chaque Histoire pourrait nier la précédente.

Autrement dit, si lavérité est historique, alors l'Histoire elle-même n'a plus de vérité, et nous sombrons dans un profond relativisme.

III – Y a-t-il une vérité de l'Histoire (historiographique) ? Chaque Histoire semble pouvoir nier la précédente, si bien que la discipline historique peut ne plus rien signifier.Comment sortir de ce relativisme ?Hans Georg Gadamer, dans Vérité et Méthode , entrevoit une issue au problème de la variabilité de la vérité dans la discipline historique : pratiquer l'Histoire ne consiste justement pas chaque fois à réécrire toute l'histoire en fonctionde ses propres critères de vérités, dont nous avons dit qu'ils variaient temporellement.

Au contraire, il fait partir dela variabilité elle-même : chaque époque écrit sa propre histoire selon ses propres conceptions de la vérité.

C'est enréalité la distance entre la manière dont une époque se conçoit et la manière dont nous la concevons et concevonsnotre propre époque qui est féconde pour la discipline historique.

Traduire dans des termes contemporains ce qu'uneépoque pensait d'elle-même est impossible : l'Histoire consiste bien plutôt en dialogue entre les questionnementscontemporains et les questionnements passés.

C'est donc l'abîme infranchissable des époques de l'histoire qui fournitla matière à l'Histoire historiographique.

Apprendre du passé, c'est justement mesurer la distance qui nous sépare dece que nous ne sommes pas et ne seront jamais.

Conclusion : Nous avons montré que la vérité possédait sa propre historicité (temporalité), ce qui menaçait la vérité de l'Histoire(historiographique) : l'Histoire serait alors elle-même historique.

Mais précisément, la vérité de l'Histoire ne consistepas dans la vérité de ce qu'elle énonce comme étant une vérité figée.

Au contraire, la vérité de l'Histoire est pourainsi dire méthodique, en ce qu'elle consiste à toujours évaluer la distance qui nous sépare irrémédiablement desHistoires passées.

L'Histoire, dans cette perspective, est un questionnement ouvert, une invitation au dialogue avecle passé.

Mais puisque alors il faut admettre qu'elle possède une temporalité (du moins à l'égard de ce qu'elle énonceet non vis-à-vis de sa méthode), alors elle peut bien coller à la temporalité de la vérité.

Il peut donc y avoir uneHistoire de la vérité qui est en même temps justement son histoire.. »

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