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L’association des idées.

Publié le 19/09/2015

Extrait du document

A. La possibilité d'association, d abord :

 

a) Elle a son secret, nous affirment certains modernes, dans les affinités affectives. Tout état de conscience d’une tonalité effective donnée présente l'aptitude à suggérer des états de conscience de même tonalité ou présentant avec le premier une parenté émotionnelle. Et ils citent en faveur de leur thèse l’image de Verlaine et les locutions rapportées ci-dessus : douleur cuisante, noir chagrin, etc., ainsi que les autres phénomènes de synesthésie, et, en particulier la synopsie ou audition colorée, dont le sonnet de Rimbaud sur les voyelles est un curieux exemple.

 

Et, selon Freud, les associations de rêves auraient aussi un point de départ affectif.

 

Sans doute, nous voyons ici apparaître nettement une activité personnelle de sélection qui, par ressemblance affective, rend possible l’union de certains états à certains autres.

 

Mais toutes les liaisons associatives sont-elles vraiment susceptibles de trouver là leur explication?

 

b) L’associabilité de deux états, répond l’école écossaise, avec Dugald Stevvart, est en fonction des rapports qui existent entre eux. Si ces rapports sont essentiels, on aboutit à une liaison logique ou jugement; s'ils sont seulement accidentels, la liaison ne sera qu'empirique et associative.

 

Cette explication, comme la précédente, a sur la thèse anglaise l’avantage île montrer dans l’association une opération mentale réglée, non par un pur mécanisme, mais par une activité psychique sélective, et elle ajoute avec raison que cette sélection est dirigée par des affinités de genre intellectuel.

 

Cependant, elle demanderait bien des précisions pour distinguer liaison judicielle et liaison associative, les rapports essentiels (cause, effet, moyen, tin, etc.) étant susceptibles de donner lieu à des associations : laine appelle mouton, et vicc versa.

« ou P:SlCtlULUUll'~ :Et Verlaine a pu écrire de son côté : Les sanglots longs Des violons De l'automne ...

De ces exernple3 si divers, qui montrent l'ampleur du domaine et la variété des rôles de l'association, on peut tirer déjà une notion générale : propriété qu'ont les phénomènes psychiques de tous ordres (représenta­ tions, sentiments, tendances ou m&bvements) de s'évoquer mutuellement sans ou même contre l'action de ma volonté.

La question qui se pose normalement est celle-ci : une telle propriété évocatrice provient-elle d'un pur automatisme psychique se déroulant de façon mécanique et nécessaire P ou bien est-elle dirigée totalement ou en partie par une activité sélective P C'est ce qu'une analyse va s'efforcer d'étudier.

If.

-J, .l.'ifERPRÉTATJO:'I LES FAITS.

f o Nombre d'associations courantes semblent se dérouler de façon toute mécanique dans le sujet et sans lui à tel point qu'il est surpris lui-mème de ce déroulement et de son terme (exemple de Hohhcs); dans bien des cas, le méme état appel!~ invariablement tel autre; d'autres fois, la liaison se fera si J'on n'y prend pas garde; la réflexion, au contraire, la g·ênera ou l'empêchera.

A.

Aussi les partisans de 1 'atomisme psvchologique (Hume, Bain.

Mill), qui voient d'ailleurs dans J'association J'explication dernil>rP de toute la vie psychique, prétendent ramener cette association même à l'automatisme de l'habil!lde.

Le~ états mentaux, pour eux éléments simples, s'attirent et se groupent eux-m~mes d'après les lois cie resspmblance, de contraste et de conti).'nïté, lesquelles, d'ailleurs, se ramènent toutes à celte dernière : une première corJI Ïf!uité de deux états est le point de départ d'une habitude à la fois physiologique et psychique, favorisée par la tendance de tout élément à reconstituer l'état total dont il fait partie (loi de rédintégration).

B.

Mais cette explication, qui peut, à la rigueur, Yaloir p;our le rappel automatique de certains souvenirs : 1 o N'a plus aucun sens en face d'associations nouvelles et inattendues comme celles de Victor Hugo et de Verlaine, et de la plupart de nos rèves; 2° D'ailleurs, elle n'exclut pas, mais suppose une certaine activité vitale physique et mentale du sujet.

A nssi la thèse associationniste res te insuffisante, et il faut chercher ailleurs.

2° Tout d'abord, une remarque s'impose, que met en lumirre l'expé­ rience quotidienne : un état de conscience donné n'évoque pas toujours chez deux sujets différents, ni mème chez un sujet identique, le mème autre étllt : d'où des séries indéfinies d'associations possibles, ce qui ne se roncilie guère avec l'automatisme; et il faut, dès lors, distinguer deux points de vue : -association possible, ou liaison associative;. »

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