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STOÏCISME : CONNAISSANCE ET MORALITÉ

Publié le 25/06/2012

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DES CHOSES QUI SONT EN NOTRE POUVOIR ET DE CELLES QUI N'Y SONT PAS

De tous les modes d'exercice de notre force intellectuelle, vous n'en trouverez qu'un seul qui puisse se juger lui-même, qu'un partant qui puisse s'approuver ou se blâmer. Jusqu'où la grammaire est-elle en possession d'aller dans ses jugements? jusqu'à la détermination des lettres. Et la musique ? jusqu'à la détermination des notes. Mais l'une d'elles se juge-t-elle elle-même? nullement. Lorsqu'il faudra écrire à un ami, la grammaire dira comme il faut lui écrire; mais la grammaire ne vous dira pas s'il faut ou non écrire à cet ami. La musique vous enseignera de même les notes; mais elle ne vous dira pas s'il faut pour le moment chanter et jouer de la lyre, ou s'il ne faut ni chanter ni jouer de la lyre. Qui donc vous le dira ? la faculté qui se juge elle-même et juge tout le reste. Et quelle est-elle ?...

« faculté rationnelle, car celle-ci est la seule qui nous ait été donnée pouvant se rendre compte d'elle-même, de sa nature, de sa puissance, de sa valeur, quand elle est venue en nous, ainsi que de tous les autres modes d'exercice de l'esprit.

Qu'est-ce qui nous dit en effet que l'or est beau, puisqu'il ne le dit pas lui-même? évidemment c'est la faculté chargée de tirer parti des idées.

Quelle autre juge la musique, la grammaire et toutes les autres branches de savoir, en apprécie l'emploi et indique le moment d'en faire usage? nulle autre qu'elle.

Les dieux donc, ainsi qu'il convenait, n'ont mis en notre pouvoir que ce qu'il y a de meilleur et de plus excellent dans le monde, le bon usage des idées.

Le reste, ils ne l'ont pas mis en notre pouvoir.

Est-ce donc qu'ils ne l'ont pas voulu? Moi je crois que, s'ils l'avalent pu, ils nous auraient également fait maîtres du reste.

Mals ils ne le pouvaient absolument pas.

Car, vivant sur la terre, et enchaînés à un tel corps et à de tels compagnons, comment aurions-nous pu ne pas être entravés pour ce reste par les objets du dehors ? Que dit Jupiter? {( Épictète, si je l'avais pu, j'aurais encore fait libres et indépendants ton petit corps et ta petite fortune.

Mals, ne l'oublie pas, ce corps n'est pas à toi; ce n'est que de la boue artis­ tement arrangée.

Comme je n'al pu l'affranchir, je t'ai donné une partie de nous-mêmes, la faculté de te porter vers les choses ou de les repousser, de les désirer ou de les éviter, en un mot, de savoir user des idées.

Si tu la cultives, si tu vois en elle seule tout ce qui est à toi, jamais tu ne seras empêché ni entravé; jamais tu ne pleureras; jamais tu n'accuseras ni ne flatteras personne.» Eh quoi 1 trouves-tu que ce soit là peu de chose ? - A Dieu ne plaise ! -Contente-t'en donc et prie les dieux.

Mals maintenant, nous qui pourrions ne nous occuper que d'un seul objet, ne nous attacher qu'à un seul, nous aimons mieux nous occuper et nous embar­ rasser d'une foule de choses, de notre corps, de notre fortune, de notre frère, de notre ami, de notre enfant, de notre esclave.

Et toutes ces choses, dont nous nous embarrassons, sont un poids qui nous entraîne au fond.

Aussi qu'il y ait impossibilité de mettre à la voile, et nous nous asseyons impatients, regardant continuellement quel est le vent qui souffie.

-«C'est Borée ! Qu'avons-nous à faire de lui? Et. »

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